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Publié le 19/03/2008
L'année olympique renforce les liens sino-helvétiques: interview exclusive de l'Ambassadeur de Suisse en Chine

Yang Jiaqing et Frédéric Lepape

La coopération sino-suisse généralement connue pour les échanges scientifiques et universitaires entre les deux pays, devrait redoubler d'intensité à l'approche des Jeux Olympiques. Berceau du mouvement olympique, la Fédération Helvétique est également universellement connue pour le dynamisme et l'excellence de ses services bancaires et hôteliers. En cette année olympique en Chine, la Suisse devrait également diversifier son partenariat avec la Chine, en lançant notamment un programme culturel d'envergure.

C'est dans ce contexte que son Excellence l'Ambassadeur de Suisse en Chine, M.Dante Martinelli a répondu favorablement à notre entretien.

 

Beijing Information : La Suisse est l'un des rares pays occidentaux à dégager un excédent commercial avec la Chine. La Chine exporte en Suisse principalement des produits textiles, des outils, des jouets et des équipements sportifs. De son côté, la Suisse exporte des machines-outils ainsi que des produits chimiques et pharmaceutiques. A quoi attribuez-vous cette balance favorable de la Suisse ?

M.Dante Martinelli : Les industries manufacturière, pharmaceutique et chimique sont traditionnellement des piliers de l'économie suisse. La Suisse a d'ailleurs été le premier pays d'Europe Continentale à entrer dans l'ère de l'industrialisation. En raison de son manque de ressources naturelles, l'industrie suisse a dû dès ses débuts se diriger vers la production de biens à valeur ajoutée élevée. Au fil du temps, cette orientation initiale lui a permis d'évoluer vers l'industrie de haute précision et qualité, donnant ainsi l'opportunité à beaucoup d'entreprises suisses d'être à la pointe de leur secteur. Par exemple, saviez-vous que 60% des textiles des avions proviennent d'un petit village suisse ? Ce type de spécialisation demande une main-d'œuvre hautement qualifiée ; c'est pourquoi la Suisse accorde une grande importance aussi bien à la qualité de l'éducation qu'à la formation professionnelle.

 

Quels sont les plus grands projets d'investissement à venir de la Suisse en Chine ?

Je ne possède malheureusement pas d'informations sur les futurs investissements des grandes compagnies suisses, mais il est certain que des firmes aussi importantes et internationalement connues que Nestlé, l'UBS, le Crédit Suisse, Novartis ou le producteur de ciment Holcim qui sont déjà présentes en Chine vont continuer de miser sur le marché chinois. Par ailleurs, les PME suisses investissent aussi en Chine.

 

Comment évaluez-vous l'évolution de l'environnement d'investissement en Chine ?

La Chine est bien sûr un pays très attractif pour les investissements étrangers et la Suisse est d'ailleurs parmi les 15 plus grands investisseurs de ce pays. Les compagnies suisses se sont établies très tôt en Chine: le premier partenariat commercial de la Chine avec une entreprise étrangère fut établi par la firme suisse Schindler, leader dans les ascenseurs. Aujourd'hui, plus de 300 compagnies suisses sont présentes avec 600 filiales en Chine et emploient plus de 55 000 personnes. Après l'arrivée des multinationales et des grandes compagnies, les petites et moyennes entreprises se sont établies sur le sol chinois. D'autant plus qu'avec l'accession de la Chine à l'OMC, les dispositions légales concernant les investissements se sont vraiment améliorées ces dernières années. Toutefois certaines questions continuent à poser problème tel que le droit à la propriété intellectuelle.

 

Sur le plan économique, dans quels secteurs la Suisse a-t-elle l'intention de renforcer sa coopération avec la Chine ? Quelles sont les attentes de la partie suisse envers la Chine ?

Les secteurs bancaires et financiers, où la Suisse est traditionnellement fortement impliquée, accroissent leur présence en suivant l'ouverture du marché lui-même. La Suisse tient aussi à mettre en avant en Chine ses connaissances et savoir-faire technologiques, notamment dans le domaine de l'environnement où la demande est croissante et les besoins de protéger les ressources naturelles deviennent une priorité.

 

Berne a récemment été élue meilleure ville pour l'investissement des entreprises chinoises. La Chine, de son côté, encourage désormais ses entreprises à dépasser les frontières pour investir à l'étranger, au lieu de faire reposer le développement de son économie uniquement sur les investissements étrangers. Quel regard portez-vous à cette métamorphose ?

Les entreprises chinoises qui se lancent dans l'aventure du commerce avec l'étranger sont un symbole de l'essor de la puissance économique chinoise, mais aussi une étape naturelle de son développement. Il faut être proche du marché local si l'on veut élargir ses parts de marché. La Suisse est heureuse d'accueillir les investissements chinois et serait ravie de voir plus d'entreprises y établir des succursales. Mon pays offre beaucoup d'avantages aux firmes voulant implanter leurs agences ou même leur siège régional: non seulement offre-t-il des infrastructures très développées et un emplacement au cœur de l'Europe, mais il permet aux entreprises de pouvoir engager des employés hautement qualifiés et de bénéficier d'une fiscalité comparativement plus faible par rapport à d'autres pays. La plate-forme de ventes et d'échanges Alibaba est un exemple récent de l'implantation en Suisse d'un siège européen par une entreprise chinoise.

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