Est-il bon que les universités chinoises jouent les Robin des bois ? |
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Il faut modérer les prix des produits publics
Dans les pays occidentaux, les universités privées et publiques vivent principalement sur des donations, la perception des frais d'études ne joue qu'un rôle supplémentaire. Mais en Chine, à l'exception de certains établissements d'élite, la plupart des universités n'arrivent pas à réunir suffisamment de dons pour leurs dépenses quotidiennes. En conséquence, elles sont confrontées à un dilemme : d'une part, elles sont à court d'argent ; et d'autre part, elles doivent s'efforcer de se développer pour satisfaire la demande sociale croissante et rattraper les universités réputées à l'échelle mondiale. Certaines d'entre elles sont donc obligées de vendre le terrain, d'emprunter de l'argent à la banque, d'élever les frais de scolarité et d'organiser des symposiums à des fins lucratives. Il est clair que le manque de fonds dont souffrent les universités chinoises est en grande partie imputé à l'insuffisance de l'investissement gouvernemental et social. Mais employer le modèle de Robin des bois n'aboutira à aucun résultat. Guo Zhichun (Beijing Youth Daily) : Les riches devront payer plus pour aider les pauvres. Mais la question consiste à trouver un moyen d'assurer que ces paiements supplémentaires seront employés comme il le faut. Le Geely Holding Group, un fabricant de voiture au Zhejiang, a récemment donné 50 millions de yuans pour aider 1 000 étudiants pauvres. En même temps, ils ont assigné encore 2 millions de yuans pour identifier chaque demandeur et le bon usage de l'argent. La soi-disant politique préférentielle en faveur des étudiants pauvres prend trop de risques pour porter fruit, comme un trompe-l'œil qui donne à distance l'illusion de la réalité. Xiong Bingqi (Oriental Morning Post) : En vertu des règlements de l'Etat, les universités devraient prélever au moins 5 % de ses recettes régulières pour le remboursement des prêts d'Etat d'aide aux études et la distribution des indemnités à de pauvres étudiants. Mais dans la plupart des universités privées, dont le frais de scolarité a déjà doublé par rapport à celui des écoles publiques, les étudiants pauvres ne peuvent toujours pas bénéficier d'une éducation gratuite, ou ont toujours du mal à bénéficier de bourses ou de prêts d'Etat. Dans l'éducation supérieure, les dépenses que doivent assumer les familles chinoises représentent une proportion de 40 % de la totalité, et ce pourcentage s'élève à 100 % dans les universités privées, presque insupportable pour le peuple. Aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, les frais d'inscriptions ne représentent que respectivement d'un sixième et d'un cinquième de PIB par habitant. Vu la capacité de paiement de la plupart de nos citoyens, un nouveau tour d'augmentation de frais de scolarité forcera plus d'étudiants pauvres à renoncer à l'occasion de recevoir l'enseignement supérieur.
En compensation, l'équilibre peut être réalisé en accroissant la taxe sur la consommation des marchandises de luxe par les riches. Cela permettra au gouvernement de redistribuer la richesse en renforçant l'investissement dans les services publics en faveur des pauvres. (Traduit par Yang Jiaqing)
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