Question d'un autre intervenant (ambassade du Tchad) :

Votre Excellence, je ne vous adresse pas mes félicitations car des collègues plus autorisés que moi l'ont fait, vous avez parlé des risques et des opportunités, comme vous le savez les risques ont déjà commencé. Avec l'américain qui vient de démissionner, est-ce que la Chine est actuellement consciente, qu'au fur et à mesure que nous approchons du mois d'août, il va y avoir ce genre de désertions, la Chine a-t-elle pris des dispositions au cas où ?

Wu Jianmin : Je vous remercie. Les Jeux Olympiques c'est un événement mondial. Ce qui se passe en Chine. On peut aimer ou pas, certains n'aiment pas, c'est leur droit. Il y en a qui ne veulent pas, qui n'aiment pas, c'est leur droit. Je suis confiant que la majorité de l'humanité aime les Jeux Olympiques. Les Chinois sont un peuple patient et tolérant.

Question d'une autre intervenante :

Le CIO a indiqué qu'il reconnaîtrait l'indépendance du Kosovo. Quelle est la préoccupation de la Chine, en dehors u territoire chinois ? Qu'en pensez vous et qu'allez-vous dire à vos élèves à ce sujet ?

Wu Jianmin : Les Jeux Olympiques sont un événement mondial. Il a des règles du jeu. La Chine a pris l'engagement de respecter les règles. Les Chinois suivront les règles du CIO. Pour l'indépendance du Kosovo, il y a des pour et des contre à travers le monde, on verra.

Question d'un autre intervenant : La Chine a adopté une politique de ciel bleu durant les Jeux Olympiques. Cependant, certaines fédérations sportives ont d'ores et déjà annoncé qu'elles allaient minimiser le temps de séjour de leurs athlètes. Quelles sont vos préoccupations à ce sujet ?

Wu Jianmin : Côté chinois on prendra toutes les mesures qui s'imposeront pour assurer un bon climat lors des Jeux Olympiques. Bien sûr la pollution n'existe pas qu'en Chine. C'est une question globale, il appartient à l'humanité de s'unir pour relever ce défi qu'est le changement et la dégradation environnementale.

Question d'un autre intervenant :

M. L'ambassadeur une question, est-ce que vous pensez que les Jeux Olympiques à Beijing peuvent être une chance pour la francophonie. J'ai bien entendu et compris qu'un accord a été passé dans ce sens pour les Jeux mais en Chine, est-ce que cela peut aller au-delà, est-ce que cela peut relancer cette langue ?

Wu Jianmin : Bien sûr, il y a beaucoup de délégations qui parlent français, et côté chinois on est en train d'intensifier les efforts dans ce sens pour mettre à dispositions des délégations des interprètes francophones. Du côté de la francophonie, il y évidemment un besoin de formation. Parce que l'ascendance de l'anglais est là, j'ai assisté récemment, en janvier, au Quai d'Orsay, à une conférence internationale, même les français ont parlé anglais ! Le ministre français des Affaires Etrangères, M. Bernard Kouchner a tout d'abord commencé la conférence en indiquant qu'il fallait que je prenne la parole en français pendant 15 minutes, ensuite je parlerai anglais. L'ascendance de l'anglais est là, il faut faire face à cela. Puis a accordé plus de temps en anglais qu'en français lors de cette conférence.

Question d'un autre intervenant :

J'ai évidemment une question portant sur les Jeux Olympiques, en ce qui concerne les journalistes et les correspondants. RSF dans un dernier rapport qui a été publié dernièrement, a de nouveau condamné la Chine pour non respect de l'expression et du droit des journalistes chinois mais également étrangers. En août prochain, à peu près 22 000 journalistes étrangers seront là, comment allez-vous pouvoir gérer tout ça à la fois ? Pour l'accès Internet notamment ? Parce que je me préoccupe, en cette matière êtes-vous ou non confiant ?

Wu Jianmin : Monsieur, le chiffre que j'ai est plus important que celui que vous donnez. Vous nous dites 22 000, certains m'ont dit 30 000. Bien sûr, il y a aura beaucoup de dynamisme. La Chine a accepté les Jeux Olympiques à Beijing. Elle a pris des engagements fermes vis-à-vis de la presse et nous les tiendrons. Il faut que la Chine poursuive dans l'engagement qu'elle a pris et, les journalistes sont très importants parce que le monde entier suivra les Jeux Olympiques à travers leur travail. En même temps il faut que ces journalistes repèrent, fassent leur travail dans le cadre de la loi. Parce que vous êtes mieux placés que moi, que quiconque pour savoir qu'il faut respecter l'état de droit. La liberté de la presse ne veut pas dire qu'on peut aller au-delà du droit, ce n'est pas possible. Voilà.

Question d'un autre intervenant (ambassade du Tchad) :

J'aimerais comprendre dans vos interventions, vous avez dit évidemment il y en a qui sont contents, il y en a qui ne sont pas contents. Ma question est toute simple: ces dernières semaines il y a des associations qui promettent de manifester lors des Jeux Olympiques, il y en a qui promettent de suivre le passage de la flamme olympique jusqu'ici. Alors les laissera-t-on faire, les laissera-t-on manifester pour jouer la carte ?

Wu Jianmin : La Chine se veut être un pays de l'Etat de droit. On a promulgué tellement de lois et en même temps la Chine respecte ses engagements internationaux. Il existe en Chine pléthore de lois. Ce que la Chine fera sera conforme au droit chinois et aux engagements internationaux. Voilà.

Question d'une autre intervenante :

Avez-vous une idée pour la prochaine des Jeux Olympiques que la Chine peut organiser suite au succès des Jeux Olympiques de Pékin?

Wu Jianmin : Aucune idée madame. Bien sûr, si vous posez cette question aux Chinois, ils vous diront qu'ils espèrent que cela se fera le plus tôt possible. C'est le souhait des Chinois. En 1989, lors des Jeux Asiatiques à Pékin, alors, dans les stades, on a montré une pancarte, une banderole. C'est en chinois « 亚运成功 众盼奥运 » (Vive les Jeux Asiatiques, tout le monde espère la réussite des Jeux Olympiques). En 1989, les Jeux Asiatiques c'est un succès. Ce que nous souhaitons voir ce sont les Jeux Olympiques, tout le monde.

Beijing Information