Le nouveau mécène de la Banque mondiale |
Votre ancien poste était celui de directeur du Bureau de recherche sur le développement de la Banque mondiale, où vous supervisiez la recherche de l'institution concernant l'environnement d'investissement et de croissance. Quelle a été votre perception quant à l'environnement d'investissement lors de votre visite dans le pays ? Quels aspects pourraient-ils être améliorés ? En comparaison avec d'autres pays en développement, dans cette phase de développement, la Chine bénéficie d'un très bon environnement d'investissement. J'ai entendu certains de mes confrères journalistes parler de la Chine comme un pays possédant des infrastructures dignes d'un pays industrialisés pour des salaires équivalents à ceux des pays les moins avancés. Cela est quelque peu excessif, mais cela illustre le fait que les Chinois disposent de salaires très peu élevés comparés à ceux de l'Europe et du Japon, car ce pays est en phase de développement. A proprement parler, l'infrastructure du réseau électrique chinois, comme celle des télécommunications, des ports et des autoroutes sont d'excellente qualité. Si d'aventure vous vous rendez dans d'autre pays en développement, vous ne pourrez quasiment jamais observer une telle qualité d'infrastructures. Tout cela est envisageable grâce à un bon environnement d'investissement. Il existe de nombreuses villes chinoises dont les administrations font preuve d'une bonne attitude. Ils souhaitent encourager l'investissement. Ils sont relativement rapides et efficaces. Ils ont su créer un environnement attractif tout d'abord pour les investisseurs étrangers tout comme pour le secteur privé de leur pays. De nombreuses villes côtières peuvent se prévaloir de secteurs privés solides. Permettez-moi tout de même d'apporter deux précisions. Je ne crois pas que la Chine jouisse d'un environnement d'investissement pouvant rivaliser avec la qualité de celui de pays industrialisés. La Chine devra s'efforcer de l'améliorer. D'ici peu, vous ne serez plus en concurrence avec les pays en développement. Vous lutterez contre les premières puissances mondiales. Vous devrez pour cela en tirer des leçons, en rendant votre bureaucratie plus efficace, en renforçant le système financier tout comme en achevant la construction de son système éducatif afin que la main-d'œuvre possède un niveau plus élevé de qualification. Deuxièmement, en ce qui concerne les zones côtières de Chine, celles-ci disposent en général d'un excellent environnement d'investissement. Cependant, dans les villes de l'intérieur du pays, l'environnement d'investissement n'est pas aussi solide. Les salaires dans les villes côtières représentent presque le double de ceux des villes de l'intérieur du pays. Ce qui implique que les villes de l'intérieur du pays disposent d'un avantage de taille. Alors que les salaires continuent d'augmenter dans les villes côtières, elles peuvent attirer des usines à forte densité de main-d'œuvre. Pour ce faire, elles doivent créer un environnement d'investissement semblable à celui que nous avons pu observer il y a une décennie dans les villes côtières. Vous avez obtenu un Master en langue et civilisation chinoise. Votre intérêt pour la Chine remonte-t-il à cette période ? Par le hasard des circonstances, j'ai obtenu mon diplôme de fin d'études secondaires en 1972, année à laquelle le président américain Richard Nixon a effectué une visite officielle en Chine. Aux Etats-Unis nous assimilons souvent cette rencontre au début de l'ouverture de la Chine. Cela a eu une incidence sur mon parcours. J'ai donc décidé de rejoindre une école universitaire afin d'étudier la langue et la civilisation chinoise. J'ai effectué mon premier voyage en Chine continentale en 1986. A cette époque, j'étais professeur à l'Université de Californie, à Los Angeles. Je me suis rendu dans votre pays pour dispenser des cours magistraux à l'Académie chinoise des sciences sociales, enseignant l'économie de marché. Je crois qu'elle n'a plus de secrets pour mes élèves. |