Sanctuaire de Yasukuni : Désacralisons l'histoire |
L'un des incidents les plus mémorables lors du tournage se produisit le 15 août 2005, pour l'hommage au 60e anniversaire de l'armistice de la Seconde guerre mondiale. Li saisit sur le vif des pèlerins japonais frappant des manifestants, à qui ils reprochaient leur faciès ressemblant à celui de citoyens chinois. « Je m'attendais à tout sauf à de tels affrontements physiques au sein du sanctuaire », a-t-il précisé. « Je me suis réfugié derrière ma caméra et ma nervosité m'empêchait de régler l'objectif du caméscope correctement. J'espérais avant tout qu'ils ne parviennent pas à se rendre compte que j'étais le seul Chinois sur les lieux. A la suite de ces incidents, les visages des manifestants étaient maculés de sang, ceux-ci étaient pourtant Japonais ». Un autre aspect qui s'éloigna fortement de ses prévisions fut la période de tournage – au bas mot, 10 années ! Durant les premières heures, Li travailla de manière indépendante, sans le moindre soutien financier, en raison du thème controversé. Lors de ses pires moments de vaches maigres, Li ne parvint même plus à payer le loyer de son appartement. Cependant, deux années plus tard, un mécène se présenta en la personne de Beijing Zhongkun Group, qui décida d'investir 3 millions de yuans (environ 256 500 euros) afin de soutenir le tournage du documentaire par Li et son équipe. Lorsque le tournage était sur le point de s'achever, Li parvint à obtenir un fonds culturel du gouvernement japonais. Li fut véritablement touché lorsque l'organisme responsable du fonds lui garantit qu'il ne retirerait pas sa subvention en plein cœur de la controverse. |