Sanctuaire de Yasukuni : Désacralisons l'histoire |
Les pèlerins qui se rendent sur le sanctuaire attribuent à ces sabres des propriétés religieuses, comme celle d'être le dernier refuge des âmes des détenteurs de ces armes de guerre (près de 2,5 millions de personnes), qui sont commémorés en ce lieu. Sur cet axiome, le film se lance dans le sujet sous une perspective à divers étages, en s'appuyant principalement sur les témoignages des témoins japonais. « Pour les Japonais, les sabres tout comme leur histoire, sont des aspects prépondérants au sein de la société », a reconnu Li. « Il n'est pas facile d'appréhender les émotions que le mémorial inspire, à défaut de pouvoir se rendre directement sur place». Les témoignages de Kariya, qui confectionna sa dernière épée en 2006, parsèment l'ensemble du film. Ils inspirent le respect pour cet artisan pour la farouche dévotion qu'il fait preuve à l'égard de son métier. En l'absence de voix de narrateurs, le jugement personnel laisse la place, à une vague d'analyses sans concessions de personnes d'origine diverses. L'œuvre aborde également la visite controversée de Koizumi, et suit la démarche conjointe, de Coréens, des premiers habitants de Taiwan, de famille de l'archipel d'Okinawa, ainsi que celle d'un moine bouddhiste qui protestent pour que l'on raye le nom de leurs ancêtres, gravé dans le sanctuaire. Ancien réalisateur de documentaires pour la chaîne publique chinoise CCTV, Li, qui est désormais âgé de 45 ans, s'installa au Japon en 1989, et fut l'un des cofondateurs de la société anonyme Dragon Films, et produit des programmes télévisés ainsi que des téléfilms depuis 1993. |