Le sanctuaire de Yasukuni a été érigé en 1869. Ce monument avait pour objectif de commémorer et de vénérer « la mémoire des soldats qui sont tombés au cours des divers conflits qui avaient opposé l'armée nippone à diverses puissances militaires de 1853 à 1945 », comme le rappelle le site Internet du tombeau. Une retentissante controverse politique plane autour de ce site, en raison de l'inscription de quatorze criminels de guerre de classe A de la Seconde guerre mondiale, qui ont fait l'objet d'un véritable culte depuis 1978. Le pèlerinage de l'ancien Premier ministre japonais Junichiro Koizumi sur le site, a ravivé les tensions et a fait de lieu l'objet de polémiques internationales, attirant de nombreuses et régulières manifestations dans divers pays asiatiques, dont la Chine et la Corée du Sud. Ce site a été perçu par de nombreux observateurs comme le symbole des visées bellicistes et de l'ultra nationalisme du Japon, et une multitude de personnes perçoit de telles actions comme la preuve du manque de sévérité et d'auto critique de la classe politique japonaise envers l'histoire nippone.

Achevé en 2007, ce documentaire dont la réalisation a nécessité près d'une décennie, éclaire, dans un souci d'objectivité, la situation actuelle, que ce soit dans l'enceinte du sanctuaire, ou à proximité de ce mémorial. Le documentaire s'ouvre avec le témoignage du nonagénaire Naoji Kariya, le seul maître forgeron encore en vie de l'époque, qui permit de réaliser plus de 8 100 sabres en acier, connue sous le nom de yasukunitō, travaillées dans l'enceinte du monument, et qui furent acheminées vers le front jusqu'en 1945. Cette première partie retrace l'histoire de ces armes, l'utilisation de ces lames tranchantes, de sinistre réputation pour leur emploi lors du Massacre de Nanjing en 1937, et qui furent l'objet d'une macabre compétition entre deux officiers qui furent ultérieurement exécutés pour crimes de guerre.