« Je n'ai pas rejoint le camp d'Hollywood », a déclaré Wong |
Liu Wei Pour Wong Kar-wai, à travers ses lunettes soleil de marque, le monde se reflète résolument de façon différente, si l'on en juge par le style coloré, sensuel et visuel de In the Mood for Love et de 2046. Pour My Blueberry Nights, le premier film en anglais et le neuvième du réalisateur de Hongkong, la première impression quant à la qualité du film n'est pas trompeuse. La chanteuse Norah Jones figure en tête d'affiche dans le rôle d'Elizabeth, une jeune femme désinvolte et qui connaît régulièrement des peines sentimentales, abandonnée par son compagnon new-yorkais. Elle se réfugie dans un café-restaurant détenu par un dénommé Jeremy (un rôle tenu par Jude Law). Il semble qu'elle aime ses tartes aux myrtilles, et leur amitié attisée par la consommation de pâtisseries grandit. Elizabeth quitte ensuite New York pour un voyage au Nevada, en passant par Memphis. Elle rencontre fortuitement plusieurs cœurs solitaires, comme l'étrange couple que forment un policier alcoolique (David Strathairn) et sa femme (Rachel Weisz), et la joueuse Natalie Portman, qui ne tarit pas d'éloges sur son jeu, pourtant plutôt mauvais. La distribution est américaine et britannique et les scènes se passent aux États-Unis, mais l'éclairage au néon, les bars et les autoroutes désertes semblent familiers. Les fans de Wong remarqueront que le film est ainsi accessible à un plus large public. « Je pense que cette histoire aurait pu se dérouler dans n'importe quel pays, pour n'importe qui. Le lieu du film n'est pas important ; c'est l'histoire qui prime. J'avais hâte de voir comment une langue et des méthodes de tournage différentes m'influenceraient », a confié Wong dans une interview accordée au China Daily. Il a indiqué que le projet était né spontanément d'un segment de In the Mood for Love avec Tony Leung et Maggie Cheung. |