Alibaba, ou la caverne chinoise miraculeuse |
Le miracle du service B2B B2B, nom anglais Business-to-Business, signifie l'échange des produits, des services et des informations entre les entreprises sur Internet. Dans la première période de vogue d'Internet, peu de gens avaient parié sur l'avenir des services de commerce électronique interentreprises, on ne trouvait pas la moindre entreprise administrée de cette manière à être côtée au Nasdaq. Tous les professionnels estimaient que les grandes entreprises avaient suffisamment de latitude pour établir leurs propres plates-formes. Ils n'avaient pas besoin de se reposer sur une plate-forme intermédiaire. Et pour les petites ou moyennes entreprises, leurs responsables jugeaient qu'il leur suffisait de consulter un moteur de recherche pour accéder à toutes les informations nécessaires. Ils pensaient qu'il était superflu de débourser de l'argent pour une plate-forme intermédiaire de développement de leurs activités commerciales. Seul Ma Yun, qui conservait du plomb dans la tête, insistait sur le caractère prometteur du secteur. Ma souhaitait produire un miracle du service de commerce électronique interentreprises. Depuis la fondation d'Alibaba en 1999, il a essaimé les universités de tous les pays pour y effectuer des discours, participé aux conférences internationales concernant le commerce électronique et assisté aux divers forums afin de propager son mode d'administration. Cet homme chinois fluet, au visage énigmatique, à la faconde superbe et à l'esprit brillant a tapé dans l'œil des étrangers. Le magazine américain Forbes 2000 avait évalué Ma Yun en les termes suivants : Cet homme outre une taille similaire à celle de Napoléon, partage ses ambitions. Les discours de Ma Yun à travers le monde lui ont permis d'obtenir une grande réputation, et lui ont donné l'adhésion d'investisseurs prêts à prendre des risques. Ayant refusé 38 de ces derniers, Ma Yun a accepté cinq millions de dollars de la part de Goldman Sachs. Il a ultérieurement accepté l'investissement risqué de 20 millions dollars gracieusement offert par Masayoshi Son, président de Softbank. De 2001 à 2003, un vent glacial balaya le monde d'Internet. Toutes les entreprises informatiques durent affronter la défection d'une vague de spécialistes tout comme la méfiance du public. En 2002, Ma Yun avait proposé comme objectif annuel de « réaliser des bénéfices d'un yuan ». À cette époque, une pléthore d'entreprises informatiques avaient fermé pour cause de faillite. Pour Ma Yun, cette période était la plus difficile, mais Alibaba a su mener le bateau à bon port. Interrogé quant au futur du service B2B d'Alibaba, Lu Bowang, spécialiste du secteur informatique, a affiché son optimisme. « Actuellement la couverture d'Internet en Chine est de 20 %, la valeur des actions d'Alibaba a déjà dépassé 10 milliards de dollars, se rapprochant de 20 milliards de dollars. Si ce taux atteint ou franchit les 40 %, la supériorité de la plate-forme d'Alibaba sera plus éclatante », a-t-il analysé. |