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Publié le 12/12/2007
Le marché immobilier asiatique atteint de nouveaux sommets

La récente intervention du Premier ministre chinois illustre l'épreuve à laquelle la population chinoise est confrontée et qui risque fatalement de laisser une partie de la population sur la touche. Par conséquent, les autorités chinoises ont témoigné de leur inquiétude à ce sujet et ont augmenté les taux d'intérêts et une batterie d'autres mesures afin de combattre le recours massif à l'utilisation de prêts immobiliers usuriers.

De nombreux spécialistes du secteur ont averti les autorités quant aux risques présentés par de nombreux crédits hypothécaires et laissent entendre que le pays pourrait à plus ou moins long terme être confronté à une véritable crise immobilière si rien n'est fait pour contrer la tendance actuelle.

De nombreux foyers chinois tirent actuellement des revenus considérables de la spéculation immobilière, chose qui semblait imaginable il y a une dizaine d'années, alors que la population ne pouvait encore accéder à la propriété individuelle. Cette situation qui a ravivé la tendance haussière du marché chinois a mené les autorités à craindre l'apparition d'une bulle immobilière.

Cette tendance haussière n'est cependant pas nouvelle en Chine. En raison de la faiblesse des taux bancaires entre autres, le prix moyen de l'habitat avait augmenté en moyenne de 11 % durant les huit premiers mois de l'année 2004, ce qui témoigne du fait que la crise américaine du subprime est pour le moins étrangère à cette situation.

Les raisons de cette hausse généralisée sont plutôt à chercher du côté de certains facteurs qui outre les investisseurs chinois, pourraient attirer les investisseurs des deux hémisphères (ces derniers ayant depuis récemment accès aux biens immobiliers sur le territoire chinois) : - la croissance économique solide depuis les dix dernières années, supérieure à 8 % par an en Chine selon les chiffres du Bureau des statistiques qui a permis à une plus grande part de la population d'accéder à un bien immobilier. - l'importance de la population active, estimée à 71 % par la Banque Mondiale, et qui peut donc à plus ou moins long terme accéder à l'immobilier. - la tendance à l'urbanisation, qui est bien plus marquée qu'en Inde, notamment. En Chine, près de 18 % de la population ou 230 millions de personnes réside dans des villes dont la population dépasse un million d'habitants tandis que la population urbaine dépasse 40 % du total de la population chinoise. - Enfin, l'apparition récente des sociétés d'investissement immobilier ou REIT (Real Estate Investment Trust), forme d'investissement collectif pour l'immobilier (hormis l'habitat), qui donnent accès à une gamme plus ample de produits immobiliers, et peuvent dans une certaine mesure participer à la surenchère immobilière.

Selon les derniers chiffres communiqués par la Commission pour le développement et la réforme conjointement avec le Bureau national des statistiques, le prix du logement a connu une hausse de 5,5 % dans 70 villes grandes et moyennes du pays, ce taux étant largement dépassé dans les prospères cités du Nord telles que Beijing (hausse de 9,7 % au deuxième trimestre de l'année) et de la « Hongkong du Nord » Dalian (hausse de 8,5 %), tandis que les prix de l'immobilier poursuivent leur ascension vertigineuse dans la nouvelle mégalopole de Shenzhen où celle-ci a déjà dépassé les deux unités (12,8 % au deuxième trimestre) .

Ce phénomène a pris une tournure symptomatique ces dernières années. L'année dernière, au mois de novembre, le Quotidien du peuple faisait état d'un nouveau projet sur le site du Centre international du commerce de Beijing baptisé « Palais Boyue », dont le prix moyen au mètre carré atteignait 70 000 yuans, ce qui nous rappelle les prix dans les plus grandes métropoles européennes telles que Paris ou Londres.

Cependant, d'éminents économistes tels que Yi Xianrong, travaillant à l'Académie des sciences de Chine ont d'ores et déjà tiré la sonnette d'alarme. Celui-ci prévoit que les emprunts immobiliers chinois soient chargés de plus grand risques car de nombreux candidats fournissent des informations erronées concernant leur capital et leur revenu.

L'engouement pour l'accès à la nouvelle propriété étant sans pareille mesure en Chine, des réajustements pourraient permettre de corriger cette situation partiellement mais ne sauraient résoudre le problème dans son ensemble.

 

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