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Publié le 04/12/2007
La diplomatie européenne fait les yeux doux aux États-Unis

La guerre en Irak a incité les États-Unis à adapter leur politique étrangère. Le départ de Donald Rumsfeld a coïncidé avec le creux du néo-conservatisme et le retour du réalisme et du rationalisme dans la politique étrangère des États-Unis. Reposant désormais davantage sur les systèmes internationaux multilatéraux, les États-Unis espèrent réaliser de nouvelles avancées sur divers sujets internationaux et de sécurité régionale. L'Union Européenne, et plus particulièrement la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne sont autant d'appuis sur lesquels les États-Unis peuvent compter. À la suite des changements à la tête de ces États, le gouvernement américain espérait conquérir le soutien de ces derniers. Les visites de M. Sarkozy et de Mme Merkel, dans une certaine mesure, peuvent être assimilées à des représentations de la diplomatie de George W. Bush.

L'Europe et les États-Unis sont fortement interdépendants pour des raisons économiques et partagent certains intérêts et objectifs stratégiques. Cependant, malgré le fait que la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne s'inscrivent dans le même « camp occidental », leurs opinions concernant l'usage de la force militaire, la gestion du monde, le climat et l'environnement, ainsi que leurs visions du monde divergent sensiblement. Accompagnant l'élargissement de l'Union européenne, l'euro et le dollar sont arrivés à un statut équivalent. Les Européens diffusent leurs idées et leurs initiatives relatives aux affaires étrangères dans l'ensemble du monde, ce qui est à l'origine des tensions entre l'Europe et les États-Unis. Avant l'ouverture de la guerre en Irak, la réputation et la puissance des États-Unis étaient à leur apogée. L'analyste politique conservateur Robert Kagan illustra cette situation par cette métaphore : « Maintenant que les États-Unis sont aux commandes, l'Europe ne compte pas prendre le volant. »

Les États-Unis sont actuellement isolés et doivent trouver des alliés en urgence. L'Union européenne, et notamment la France, l'Allemagne, ainsi que la Grande-Bretagne espèrent profiter de cette occasion afin d'influencer la seule superpuissance diplomatique disposant d'une grande flexibilité dans ses marges de manœuvres diplomatiques. Par exemple, l'attribution du Prix Nobel au vice-président américain Al Gore, pour sa contribution exceptionnelle à la sensibilisation à la protection de l'environnement, devrait augmenter la prise de conscience du pays à cet égard. D'autre part, Nicolas Sarkozy, lors de sa visite officielle, a montré l'étendue de son habileté diplomatique lorsqu'il a demandé aux États-Unis de « prendre la tête du combat contre le réchauffement climatique qui menace la destruction de notre planète ». Par ce faire, il a réussi à réconcilier les États-Unis avec la protection de l'environnement.

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