Le nouveau charme de George W. Bush

En 2003, la guerre en Irak avait divisé les États-Unis et leur alliés traditionnels en Europe, la France et l'Allemagne. L'ancien secrétaire d'État américain à la Défense, Donald Rumsfeld avait qualifié les pays opposés à la guerre, tels que la France et l'Allemagne de « vieille Europe ». Parallèlement, la France et l'Allemagne avaient publiquement fait part de leur opposition au déclenchement de la guerre avec l'Irak, car les actions militaires initiées par les États-Unis avaient été menées sans l'autorisation de l'ONU.

Quatre années plus tard, après les changements à la tête des principaux pays européens, les relations entre l'Europe et les États-Unis s'étaient « réchauffées », pour un retour à la normale. Deux facteurs peuvent expliquer ce changement.

La première explication réside dans le fait que les nouveaux dirigeants de France et d'Allemagne sont de droite, et possèdent une tendance pro-américaine. Leurs valeurs sont similaires aux valeurs conservatrices de George W. Bush, ce qui leur permet de parvenir à une meilleure entente. Cependant, cette explication n'est pas convaincante. L'ancien président français Jacques Chirac était également de droite, mais il prit la tête du mouvement des dirigeants européens opposés à la guerre en Irak.

La seconde explication interprète ces manœuvres des dirigeants européens comme non centrées envers le personnage de Georges W. Bush, mais que celles-ci amorcent sa succession. Par conséquent, leur rhétorique amicale ouvre la voie de l'amélioration des relations entre l'Europe et les États-Unis après le départ du président américain. Le problème de cette interprétation réside dans le fait que personne ne connaît l'issue des prochaines élections présidentielles américaines. Un autre inconvénient est que cette tactique de « pré-réchauffement » est trop soudaine pour qu'elle ait l'effet escompté dans les pays européens.

Dans ces conditions, pourquoi ces trois dirigeants européens ont-ils soudainement succombé au charme de George W. Bush ? Cela n'est pas particulièrement dû aux changements à la tête de la France, de l'Allemagne ou de la Grande-Bretagne, mais plutôt aux changements qui se sont opérés au sein de l'administration Bush. L'Europe souhaite utiliser ce moment opportun de faiblesse temporaire des États-Unis afin d'influencer sa politique et ses concepts, la première étape consistant en un réchauffement des relations bilatérales.