Discours du Président de la République française Nicolas Sarkozy à l'Université Qinghua |
Et les résultats sont là. La France est aujourd'hui le grand pays européen qui a le taux d'émission de gaz à effet de serre le plus faible. Grâce au nucléaire, grâce aux énergies renouvelables, 90% de la production d'électricité en France se fait sans émission de carbone. Si la France émet 35% de gaz à effet de serre par habitant de moins que la moyenne de l'OCDE, elle le doit aux transports économes en carbone comme le Train à grande vitesse ou les voitures de technologie française, qui sont plus propres que la moyenne des voitures fabriquées dans le monde. La France va relever le défi écologique. La France demande à la Chine de travailler avec elle pour que ce défi soit un défi mondial. Je souhaite que nos entreprises, Veolia, Suez, EDF, Areva, Alstom, Saint-Gobain, Total, Bouygues, Peugeot-PSA, Renault, parmi tant d'autres, ainsi que les institutions bancaires françaises, très impliquées dans la lutte contre les changements climatiques, nouent des partenariats en Chine et construisent dans la durée des relations fortes entre nos deux pays. Je sais qu'elles pourront s'appuyer sur des compétences chinoises extraordinaires, dont votre Université est l'une des plus brillantes illustrations. Nous allons engager dans cet esprit de grands projets de recherche et développement, sur la captation-séquestration de carbone, sur le « charbon propre », qui concerne ô combien la Chine qui a tant de mines, sur la production d'énergie à partir des déchets, sur les véhicules électriques. Je propose l'établissement d'un groupe de travail réunissant des responsables et des experts de nos deux pays, pour déterminer les conditions et les meilleures solutions pour faciliter le développement et la diffusion de technologies propres. Je souhaite que ce groupe puisse faire très vite des propositions concrètes. Nous mettrons les moyens financiers au service de ce groupe. Mais puisque nous renforçons notre partenariat, je veux sans détour vous dire que je défendrai le principe d'un mécanisme de compensation carbone aux frontières de l'Union européenne, à l'égard des pays qui ne se doteraient pas de règles contraignantes de réduction des gaz à effet de serre. Je prends mes responsabilités. Je ne suis pas l'homme du double langage. Je vais être franc : le marché mondial ne peut fonctionner que s'il est juste. Et chers amis de Chine, ce ne serait pas juste que les producteurs européens soient sanctionnés, que le travail en Europe soit pénalisé et découragé, uniquement parce que les engagements pris par l'Union européenne pour lutter contre les changements climatiques resteraient unilatéraux. C'est ensemble que nous allons préserver la planète. C'est ensemble que nous allons porter le poids de la réduction des gaz à effet de serre. |