Interview du président français Nicolas Sarkozy |
Q : Vous avez défini le cadre de la politique étrangère de la France lors de la conférence des ambassadeurs à Paris au mois d'août de cette année. Comment voyez-vous les relations politiques et économiques entre nos deux pays ? R: La relation franco-chinoise est caractérisée par une amitié et une confiance exceptionnelles. J'y suis profondément attaché. Le partenariat stratégique global franco-chinois est une donnée majeure de la politique étrangère de la France. Il est fondé sur la coopération et le respect mutuel. Il a vocation à couvrir tous les champs de coopération économique, scientifique, culturel. C'est une volonté politique. Mais ce qui est encore plus important, c'est que les Français et les Chinois se rencontrent, travaillent ensemble. 600 000 Chinois ont visité la France l'année dernière, et ce courant va croître encore. La création contemporaine chinoise suscite l'enthousiasme en Europe. Ce sont des signes forts de la modernité de nos relations. Ce que je souhaite pour les années à venir, c'est que nos relations prennent un tour concret, avec des résultats tangibles pour nos deux peuples. Au-delà des secteurs traditionnels, je propose par exemple un nouveau champ de coopération sur l'environnement. La croissance chinoise, son émergence comme puissance, suscitent l'admiration, mais aussi des interrogations. Mon souhait est de transformer ces questions en autant de thèmes de coopération entre nous.Ces relations doivent naturellement se développer dans le cadre européen. La France présidera l'Union européenne en 2008 lors du sommet Union européenne/Chine. Q : Selon vous, quels sont les efforts que nos deux pays doivent déployer pour parvenir à une coopération gagnant-gagnant ? Comment voyez-vous l'avenir du partenariat global stratégique ? R : La réciprocité et la coopération doivent être au coeur de notre action. Je souhaite que notre partenariat progresse encore dans ce sens. Nous devons renforcer nos projets en cours ( nucléaire, aéronautique, ferroviaire, par exemple). Dans le domaine économique, le développement de coopérations gagnant- gagnant suppose que les conditions d'une confiance durable sont réunies. Je souhaite créer les conditions de relations économiques harmonieuses. En particulier, les entreprises des deux pays doivent pouvoir compter sur le respect des engagements contractuels, sur des cadres législatifs, efficaces et impartiaux, ainsi que sur un système performant de protection de la propriété intellectuelle. C'est à mon sens une priorité commune pour nos deux pays. Il est essentiel d'encourager les entreprises des deux pays à travailler ensemble. Cela s'adresse bien sûr aux grands groupes, mais aussi aux PME, qui offrent des technologies et des savoir- faire de premier plan. Je suis heureux aujourd'hui d'accompagner quelque 200 PME françaises dans leurs premiers contacts, et je l'espère, le développement de leurs premiers partenariats, avec la Chine. Enfin, je souhaite que nos échanges scientifiques soient eux aussi tournés vers l'avenir. Je viens en Chine avec dix jeunes chercheurs français de grand talent qui travaillent déjà avec la Chine. |