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Publié le 16/11/2007
Construisons une meilleure planète

Quelle est la principale différence entre votre poste actuel et celui de haut diplomate chinois ?

Bien, la différence entre mon poste actuel et mon poste précédent est qu'en tant qu'ambassadeur chinois, je travaillais pour mon propre pays. Bien que j'aie dû prendre en compte les intérêts d'autres pays, ma priorité était de servir mon propre pays. En tant que haut fonctionnaire des Nations unies, je dois servir tous les pays, le monde entier. C'est là que réside la principale différence. En tant qu'ambassadeur ou diplomate chinois, je dois respecter et appliquer les politiques de mon gouvernement, tandis qu'en tant que fonctionnaire des Nations unies je dois appliquer des politiques concertées des pays membres.

Quelle est votre marge de manœuvre si les intérêts de la Chine et ceux des Nations unies s'affrontent ? Comment parvenez-vous à trouver un équilibre ?

Dans l'ensemble, la politique étrangère de la Chine reste très raisonnable et humaine. Dans ce sens, elle est très populaire. Jusqu'à présent aucun cas de ce que l'on pourrait appeler des incompatibilités politiques avec les initiatives de l'ONU ne s'est encore présenté. Mais dans le cas d'incompatibilité, en tant que haut fonctionnaire des Nations unies, je suis contraint de respecter les décisions de l'ONU. Avant d'entrer en fonction, j'ai prêté serment. Cette question reste très sensible, mais je ne pense pas que de tels conflits puissent apparaître.

La plupart du temps, lors qu'une personne change de fonction, elle change également son style. Le vôtre a-t-il changé ?

Non. Premièrement, il n'y a pas lieu de changer. Il y a plus de 30 000 fonctionnaires qui travaillent au siège de l'ONU. Ils proviennent de divers pays et chaque personne possède ses particularités. Ils possèdent leur propre style tout comme je possède le mien. Si nous possédions tous le même, la vie serait monotone et dénuée d'intérêt. Mais ne confondez pas le style et la politique. Le plus important reste la politique. Nous devons tous appliquer la même politique. Sur ce point, il n'existe aucune différence entre nous.

Jusqu'à présent ma franchise, mon style spontané et démocratique de gestion a été bien accueilli par l'équipe de mon service.

Vous avez déclaré vouloir apporter les principes de la culture chinoise aux Nations unies. Quelles en sont les marques selon vous, et êtes-vous parvenu à des progrès à cet égard ?

En fait, il n'existe aucune manière d'évaluer ces progrès. Ce n'est pas une chose que l'on apporte de façon délibérée. Lorsque je suis arrivé j'ai naturellement emporté avec moi la pensée chinoise, les coutumes, les traditions et la culture chinoise.

Par exemple, lors de la réunion de service du 11 septembre, j'ai reconnu publiquement que je n'étais pas un économiste et que je n'étais pas un expert en la matière. Lorsque j'affirme « Je ne sais pas », cela peut être déroutant car la coutume aux Nations unies est de déclarer « Je sais tout, tout faire et je connais tout ». Cependant selon la culture chinoise : si vous savez quelque chose, vous pouvez déclarer « Je sais » ; si tel n'est pas le cas, vous devez l'indiquer aux autres en affirmant « Je ne sais pas ». Ce qui veut dire que lorsque vous connaissez quelque chose, c'est un fait avéré.

En Chine il existe également le proverbe suivant : « Rien ne peut être accompli sans normes ou critères ». Il ne devrait pas y avoir de place pour la discipline. Il ne devrait y avoir que des règles. Sans disciplines et sans règle, l'ordre ne saurait régner. Cela est typique de la culture chinoise.

Le secrétaire général Ban Ki-moon utilise le dogme confucéen—« xiushen, qijia, zhiguo et pingtianxia », ce qui est l'une de ses croyances. Originaire d'un pays asiatique, il déclare qu'il croit également au confucianisme. Il m'a demandé de traduire le dogme pour lui. Je lui ai indiqué : « La traduction moderne de xiushen est d'être un homme de bien ; qijia signifie être un bon mari ; zhiguo est d'être un bon Premier ministre, et pingtianxia d'être un bon Secrétaire général. Voici à mon avis la traduction moderne de ce dogme.

Puis une personne s'est tournée vers moi et m'a demandé si Confucius était vivant, et ne savait pas qu'il se trouvait aux Nations unies. Je lui ai dit : « Confucius – puisqu'on le désigne en tant que saint homme, un homme d'une extrême sagesse – doit avoir prédit l'existence des Nations unies, ainsi que celle d'un secrétaire général aux Nations unies ».

Évidemment, c'est une boutade. Ainsi, de cette manière, avec le secrétaire général, nous avons présenté la culture orientale aux portes de la famille onusienne. Ils en ressentent tous l'influence. Les personnes travaillant au sein des Nations unies possèdent diverses cultures, différentes formations, ce qui contribue à l'enrichissement de la culture onusienne.

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