Une approche diplomatique sino-française à plusieurs volets |
Le ministre français des Affaires étrangères sera reçu cette semaine à Beijing. Cette visite devrait probablement permettre de préparer la prochaine visite du Président de la République Française. Lors d'une interview exclusive accordée au journal économique Caijing à l'occasion du deuxième Forum International des Femmes à Deauville, Bernard Kouchner a expliqué que les relations entre la Chine et l'Afrique, les relations économiques avec la Chine, les droits de l'homme tout comme la situation au Myanmar seront au cœur de la prochaine rencontre entre le président français et son homologue chinois en novembre. Issu du Parti socialiste français, M. Kouchner est tout d'abord connu pour son expérience dans le domaine de l'humanitaire et sa collaboration avec des organisations internationales, couronnées par un prix Nobel de la paix avec l'association Médecins Sans Frontières. D'après l'actuel ministre des Affaires étrangères, c'est sur le terrain de l'Afrique que se joueront les futures relations diplomatiques sino-françaises. Selon lui, les deux pays devraient « s'engager sur la même voie, des projets en commun en Afrique ». Il a par ailleurs réaffirmé sa fierté quant à son travail d'argumentation auprès de son homologue chinois concernant le conflit au Darfour. Il a dans un deuxième temps reconnu que le travail de la Chine pour des projets financiers, et de construction sur le continent africain était très important et a réitéré sa volonté de coopération avec les autorités chinoises en affirmant que « La Chine est un pays très puissant, changeons l'Afrique ensemble ». Il a parallèlement indiqué que la coopération dans le domaine de l'énergie entre la Chine et la France était insuffisante et que les deux nations devraient évoquer davantage les questions des droits de l'homme et de la justice. Celui s'est également prononcé sur le « rôle clé » de la Chine concernant le conflit au Myanmar et pour l'envoi d'un émissaire spécial pour le Myanmar. Revenant sur ses déclarations quant à la politique diplomatique à exercer à l'encontre de l'Iran, le ministre des Affaires étrangères est resté inflexible, tout en précisant que ses propos avaient été « mal interprétés ». Il a formulé ses craintes d'une certaine contagion dans l'ensemble du Moyen-Orient si l'Iran venait à acquérir l'arme nucléaire. Il a également insisté sur l'approche similaire de l'histoire des deux pays, les valeurs communes que partagent la Chine et la France, qui devraient constituer le socle d'une plus grande communication et d'une intensification des échanges entre les deux pays. Dans cette optique, la France prévoit d'étendre le nombre d'étudiants chinois en France, qui devrait permettre de faciliter l'apprentissage du chinois dans l'Hexagone.
Beijing Information
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