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Publié le 30/10/2007
Les multiples visages de la capitale

La disposition de la ville sur un axe

Lorsque Kubilai Khan, le premier empereur de la dynastie des Yuan (1271-1368), convint de l'implantation de la nouvelle capitale en 1264, il choisit le site de Yangjing dans la partie septentrionale du pays. Il fit reconstruire la ville, la rebaptisa Dadu, ou Grande capitale. Cette ville fut ultérieurement désignée par le nom de Beijing.

Lorsque les fonctionnaires de l'empereur décidèrent de la disposition de son palais et de la capitale, ils adoptèrent un axe nord-sud pour l'ensemble des bâtiments du palais, qui tirerait pleinement profit des paysages de lacs et de rivières du domaine. Cet axe fut également utilisé pour l'organisation de la ville, qui fut scrupuleusement respecté lors de la reconstruction. Aujourd'hui, les monuments anciens les plus importants, tels que la Cité interdite, le parc Jingshan (Colline aux charbons), la Tour de la cloche ainsi que la Tour du tambour, respectent cette disposition.

Edmund Norwood Bacon, un architecte, urbaniste, éducateur et romancier réputé qui fut à l'origine de la renaissance de Philadelphie en tant que directeur de la Commission à la planification urbaine de 1949 à 1970, effectua un voyage en Chine et travailla comme architecte lors des années 1930. Il fut frappé par la capacité de planification et le sens du mouvement, et fut particulièrement influencé par l'architecture de la Cité interdite. Il déclara plus tard que son expérience en Chine avait fortement influencé la conception de lieux tels que le Penn Center et Society Hill à Philadelphie.

Un célèbre architecte moderne, le suisse Mario Botta déclara à ses collègues chinois de cesser de copier les styles de l'architecture occidentale et d'étudier davantage l'habileté architecturale de la Cité interdite, où pas plus de trois couleurs et trois matériaux de construction créèrent un véritable miracle architectural.

Les hutong (allées ou passages) ainsi que les siheyuan (les cours carrées chinoises), qui ne sont pas aussi connues que leur illustre prédécesseur, représentent des composantes indispensables de la planification urbaine de Beijing et de ses styles architecturaux.

Établies à partir du 12e siècle, les siheyuan, ou cours carrées, constituent une parfaite illustration architecturale de la pensée patriarcale confucéenne, avec la disposition intérieure de la maison sur quatre côtés, abritant un mur d'enceinte. Le père et la mère vivaient dans le bâtiment principal exposé au soleil, tandis que leurs enfants vivaient dans les pièces attenantes. La cour méridionale sur le côté opposé, proche du portail d'entrée, étaient généralement utilisés pour les études, la pièce de réception, les habitations des servants ou à des fins diverses. Un tel habitat offre de l'espace, du confort et une silencieuse intimité. Il protège également de la poussière et des tempêtes et constitue un site sécurisé.

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