La vie à un train d'enfer |
Une technologie indépendante Selon le Ministère des chemins de fer, la durée de vie de la ligne à grande vitesse sera de 100 ans, la vitesse maximale sur le parcours sera de 350 km/h, pour une vitesse moyenne de 300 km/h. La voie ferrée emploiera le contact roue-rail et la technologie employée pour la construction du chemin de fer sera principalement chinoise. Les lignes, les ponts, les tunnels, les dalots seront réalisés à partir de normes technologiques indépendantes et de propriété intellectuelle chinoise. Depuis le début des années 1990, lorsque la Chine avait pour la première fois soumis l'idée de la construction du chemin de fer à grande vitesse, la communauté internationale a prêté une grande attention à son développement. Le Japon, la France et l'Allemagne s'étaient engagés dans une forte compétition visant à décrocher des contrats pour la construction du chemin de fer. Leurs dirigeants avaient tous essayé de persuader la Chine d'adopter leurs technologies, et un débat acharné s' était amorcé en Chine quant à l'utilisation de la technologie de contact roue-rail adoptée par le Japon et la France, ou de la sustentation magnétique adoptée par l'Allemagne. « La Chine pourra construire l'ensemble de la ligne de chemin de fer à grande vitesse Beijing-Shanghai par ses propres moyens », a déclaré Wang Yueming, chercheur au sein de l'Académie chinoise des sciences ferroviaires (ACSF). D'après lui, la Chine est en mesure de construire des locomotives dont la vitesse peut dépasser 350 km/h, et les trains élaborés pour la ligne à grande vitesse seront pleinement opérationnels. La ligne Beijing-Shanghai comportera également des viaducs afin de restreindre l'accès aux voies ferroviaires. Cette mesure permettra d'utiliser une surface terrestre moins importante et n'aura pas de répercussions sur les autres formes de transport terrestre, en garantissant à la fois la sécurité et la rapidité de la ligne. Le 12 septembre, la construction du Laboratoire national d'ingénierie sur les lignes à grande vitesse, dépendant de l'ACSF, a été approuvée par la Commission nationale pour le développement et la réforme (CNDR). Ce laboratoire, dont les activités principales seront orientées vers le contrôle de la fiabilité, de la sécurité, du confort, de l'utilisation de l'énergie et de la performance environnementale des systèmes de lignes ferroviaires à grande vitesse, concevra des infrastructures d'essai et de vérification afin de garantir la performance globale des lignes ferroviaires à grande vitesse, et procèdera à la création d'une plate-forme de soutien pour les projets de construction concernés. La ligne ferroviaire à grande vitesse entre Beijing et Shanghai adoptera également des technologies étrangères. Selon Liu Zhijun, les technologies nationales seront utilisées à hauteur de 70 % pour le projet, tandis que les éléments d'origine étrangère qui devront être assemblés représenteront une part de 20 %, et les éléments en provenance de l'étranger ne nécessitant pas de mise en œuvre supplémentaire seront utilisés à hauteur de 10 %. La technologie importée servira principalement pour les systèmes de signalisation. De multiples circuits de financement Un investissement de 90 milliards de yuans a déjà été approuvé pour la réalisation du projet, soit la moitié de l'ensemble du projet. Wang Qingyun, directeur du Bureau de communications du CNDR, a déclaré que l'État créera la société limitée de la ligne ferroviaire à haute vitesse Beijing-Shanghai (Beijing-Shanghai High-Speed Railway Co. Ltd), afin d'explorer le financement axé sur le marché et attirer les capitaux privés et en provenance de l'étranger, qui seront limités car l'actionnariat de contrôle sera réservé à des investisseurs chinois. He Huawu, ingénieur en chef du Ministère des chemins de fer, a indiqué que l'enthousiasme déclenché par la construction de la ligne de chemin de fer devrait attirer des capitaux de nature diverse provenant à la fois des marchés extérieurs et intérieurs. La campagne de financement du projet a déjà été ouverte. Au mois d'avril dernier, la société de gestion de portefeuille Taikang Asset Management Corp s'est vue confier l'émission d'obligations d'une durée de trois ans, destinées à la construction du chemin de fer, l'émetteur étant le Ministère des chemins de fer. Douze compagnies d'assurance ont acquis l'ensemble de ces obligations. Fondée en mai 2006 à Beijing, la société de gestion de portefeuille Taikang Asset Management Corp est une compagnie d'assurance détenue par l'État. Lors de la construction, les compagnies d'assurance investiront dans le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Beijing à Shanghai par un emprunt de capitaux. Lorsque le projet sera terminé, cet emprunt pourra être échangé contre des participations dans la société responsable de l'exploitation de la ligne ferroviaire. |