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Publié le 27/07/2007
De nouveaux modes de vie

Un nouveau type de bourgeoisie

Dans les pays occidentaux, aller au restaurant, c'est faire une sortie. On y va en compagnie d'amis, ou à l'occasion d'un anniversaire ou d'autres événements spéciaux qui valent la peine d'être soulignés à grands frais. Diner au restaurant est aussi une activité romantique des amoureux. En Chine, certaines familles ou des individus prennent plus souvent leurs repas à l'extérieur qu'à la maison. On n'a pas le temps de cuisiner, ou encore la cuisine est trop exigüe et faire à manger devient une tâche ennuyeuse plutôt qu'un plaisir. De plus, il en coute souvent plus cher de préparer un repas chez soi que de le prendre au restaurant. Aussi les Chinois posent-ils souvent cette question, non seulement aux étrangers mais également à leurs compatriotes : « Qui fait la cuisine chez vous? » Les jeunes couples gardent l'habitude d'aller manger chez maman ou belle-maman, d'autant plus que ce sont souvent les grands-parents qui prennent soin de l'enfant pendant que les jeunes parents travaillent. Or, cuisiner à la maison, aller travailler à pied ou à bicyclette, acheter ce dont on a besoin dans les petits marchés locaux plutôt que dans les supermarchés sont devenus les nouveaux principes des collets blancs à Nanjing. Eux-mêmes se donnent le surnom d'« avaricieux », quoiqu'ils n'aient pas adopté ce mode de vie pour épargner de l'argent mais plutôt dans le but de gouter un nouveau style de vie qui les rapproche de la nature et de la « vraie vie ». Ainsi, ces jeunes professionnels, instruits et dont la carrière est sur la voie du succès, ont-ils choisi de renoncer à certaines facilités de la vie et surtout au gaspillage. Ils passent leurs weekends à la campagne, à cultiver des légumes et à élever des poulets. Au lieu de dépenser leurs gains immédiatement en futilités ou en articles de luxe, ils épargnent patiemment dans le but de voyager.

 Une famille sans enfant n'est pas considérée comme une famille heureuse. Mais avoir trop d'enfants est aussi un malheur.

Deux parents ne suffisent pas

Une jeune femme de ma connaissance a une fillette d'un an. Depuis la naissance de l'enfant, elle a fait venir à Beijing ses parents et sa belle-mère, qui est veuve, pour l'aider à la maison car elle est « très occupée ». Son mari et elle s'occupent de l'enfant le soir, tandis que pendant la journée, trois grands-parents et une bonne ne suffisent pas à la tâche, dit la jeune mère. Si la politique de planification familiale obligatoire en Chine est souvent critiquée à l'étranger comme une mesure inhumaine et cruelle, il n'en va pas de même pour les Chinois. On a d'abord connu le phénomène des couples DINK (Double income no kids), c'est-à-dire les couples généralement instruits, qui ont un bon emploi, et préfèrent ne pas avoir d'enfant afin de se consacrer au succès de leur carrière. Ce phénomène a été critiqué comme un « gaspillage de ressources humaines » puisque ce sont les parents potentiels les plus susceptibles de bien élever un enfant, culturellement et financièrement, qui refusent d'engendrer un rejeton. Par ailleurs, on sait (ou on ne sait pas?) que selon la loi chinoise depuis 2000, un couple formé de deux enfants uniques a le droit de mettre au monde deux enfants. Pourquoi ce privilège? C'est que l'espérance de vie augmente en Chine, et qu'il n'est pas rare que même à l'âge adulte on ait encore ses deux parents et ses quatre grands-parents. C'est un fardeau financier et psychologique lourd à porter pour un enfant unique. La mesure compensatoire vise donc à alléger cette responsabilité en la partageant entre deux enfants. Guangzhou, capitale du Guangdong, compte actuellement 100 000 couples sans enfants ou 11,3 % des couples mariés de la ville. Aussi la ville en est-elle à étudier un plan d'aide financière surtout en faveur des citoyens qui ont été mis à pied ou qui ne peuvent se permettre de vivre dans un environnement favorable à l'éducation d'un enfant. Au moins 8 000 familles à enfant unique de Guangzhou ont récemment connu de graves problèmes financiers à la suite d'une maladie, d'un accident de travail ou d'une mise à pied. Comme ces foyers ont appuyé les règles de la planification familiale, ils doivent en retour être appuyés par le gouvernement. Or, à Guangzhou, on assiste à un phénomène de population vieillissante. Afin d'apporter du sang neuf dans les rangs, non seulement est-il permis d'avoir deux enfants mais encore encourage-t-on les couples à le faire. Pourtant, cette incitation ne semble pas beaucoup allécher les jeunes couples. Seul un petit nombre de couples « profitent » de l'occasion. C'est que, comme ils ont la pleine responsabilité de veiller sur les vieux jours de leurs quatre parents, ils se sentent incapables d'assurer en plus la vie et l'éducation de deux enfants. De la situation il résulte même que plusieurs couples formés de deux enfants uniques choisissent de ne pas avoir d'enfant du tout!

 

 

 

 

 

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