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Publié le 10/07/2007
Les pieds dans le plat

La nourriture chinoise, traditionnellement réputée pour sa qualité gastronomique, a récemment fait la une des journaux pour une série de scandales liés à la sécurité alimentaire.

Feng Jianhua

Une fois de plus, la Chine a fait l'actualité à la fin du mois de mai : cette fois, il s'agissait de plaintes à la fois de la République Dominicaine et du Panama contre un dentifrice importé qui contiendrait du diéthylène glycol. Peu de temps après, les autorités sanitaires des États-Unis et de Hongkong commençaient à contrôler les soutes des bateaux chinois et invitèrent le public à éviter ce produit.

Le gouvernement chinois, bien entendu, a protesté, qualifiant l'avertissement de « non scientifique, irresponsable et contradictoire » ; il a rappelé publiquement que de faibles niveaux de diéthylène glycol n'avaient pas montré de danger à la consommation. Il a d'ailleurs précisé que le Code de régulation fédéral des États-Unis lui-même le considérait comme un additif alimentaire.

En fait, le bannissement du dentifrice semble tenir des différences d'évaluation de la sécurité alimentaire dans les deux pays, a expliqué Xu Xiaodong, porte-parole du Guangzhou Liby Entreprise Group, producteur du dentifrice. Certains ont même parlé d'un début de guerre commerciale.

Mais au-delà du dentifrice, il existe une crise de confiance généralisée à l'égard des produits alimentaires et médicaux chinois.

En mars 2007, un journal du Guangdong a ainsi publié un article affirmant que les bananiers du sud de la Chine étaient atteints d'une maladie incurable connue sous le nom de « cancer de la banane ». La nouvelle, relayée et exagérée par les médias en ligne, s'est vite transformée en : les bananes du sud de la Chine peuvent causer le cancer. Résultat, les ventes de bananes se sont effondrées et le prix au kilo est passé de 3 yuans à 0,3. Le ministère de l'Agriculture a enfin clarifié la situation et les prix ont pu revenir à la normale, mais l'industrie bananière, notamment au Hainan, a perdu 60 millions de yuans.

Une situation peu reluisante

Pourtant, le niveau de l'hygiène alimentaire en Chine a largement augmenté depuis les années 1980. Mais depuis 2004 les affaires se multiplient. Sur l'année 2006, l'Administration nationale de l'industrie et du commerce (SAIC) a révélé 68 000 cas de violation des règles de sécurité alimentaire et 5 900 ateliers de fabrications illégaux. En parallèle, un nombre toujours plus grand de rapports sur des produits qui provoqueraient des cancers est apparu, des cosmétiques au tissu. « L'inquiétude du grand public concernant la sécurité des aliments en Chine ne disparaîtra pas tant qu'on n'aura pas fait le point sur les réels dangers liés à l'alimentation », affirme un professeur en communication.

Toujours dans le Guangdong, des médias de Foshan ont rapporté que la plupart des fermiers cultivaient des légumes à proximité de fossés emplis d'ordures et d'eaux usées rejetées par des usines environnantes. On estime que plus de 50 % du sol a été contaminé par des métaux lourds, et les fermiers eux-mêmes avouent qu'ils ne consomment jamais les légumes qu'ils produisent. Dans une telle proportion, les experts précisent que même laver ou bouillir les produits ne fait pas disparaître les traces de métaux lourds.

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