La délégation tibétaine envoyée par l'APN (Assemblée populaire nationale) de Chine a tenu le 17 courant une conférence de presse à Washington, capitale des Etats-Unis et a répondu aux questions posées par les journalistes présents, dont des correspondants chinois.

En répondant à une question posée par un correspondant de l'hebdomadaire américain « Commentaire sur les renseignements de première importance pour le gouvernement et pour les entreprises » au sujet de la façon dont le peuple tibétain et le milieu bouddhique tibétain considère le Dalai Lama, le Bouddha vivant Shinza Tenzin Choeta, qui est le chef de la délégation et qui assume la fonction de Vice Président du Comité permanent de l'Assemblée populaire de la Région autonome du Tibet, a indiqué que le Dalai Lama, qui se prétend « chef » religieux du Tibet, commet une erreur, car le bouddhisme tibétain compte plusieurs sectes dont les plus influentes s'appellent Ningma, Sakya, Kargyut, Ben et Gelug, alors que le présent dalai lama appartient à ce dernier. D'autre part, le Tibet compte en dehors du bouddhisme d'autres religions dont principalement l'islam et le christianisme. Pour donner une juste appréciation au Dalai Lama, on doit tenir compte non seulement de ses propos, mais surtout de ses faits et gestes. A travers ses propos et ses agissements durant les décennies passées, on arrive à la conclusion qu'il n'est pas du tout une simple personnalité religieuse, et qu'en réalité il est une personnalité politique qui se démène partout dans le monde. La « voie du milieu » qu'il prône est complètement une tromperie grossière et un bluff éhonté destinés à impressionner et à intimider l'opinion publique internationale. On n'a qu'à écouter ce qu'il dit et voir ce qu'il fait pour constater que les deux ne s'accordent pas du tout.

Un correspondant de VOA (Voice of America) a posé une question concernant les contacts et les discussions entre le gouvernement central et les représentants personnels du Dalai Lama. Shinza Tenzin Choeta a répondu que le gouvernement central applique à l'égard du Dalai Lama une politique claire et constante et que l'année dernière il y a eu trois discussions entre les représentants du gouvernement central et ceux du Dalai Lama, mais que celles-ci n'ont pas avancées, alors que la responsabilité n'est pas du côté du gouvernement central. Pour que les discussions entre les deux parties puissent enregistrer des progrès positifs, il est important pour le Dalai Lama qu'il renonce réellement à ses activités en vue de diviser la patrie et de séparer le Tibet de la Chine.

Répondant à la question posée par un correspondant de Phoenix TV accrédité aux Etats-Unis sur le développement de l'éducation et la protection de la culture traditionnelle au Tibet, Shinza Tenzin Choeta a indiqué que l'éducation a été très arriérée dans l'ancien Tibet et que 95% des jeunes et des adolescents étaient des illettrés et des analphabètes. Aujourd'hui, a-t-il poursuivi, le taux d'analphabète a diminué sensiblement au Tibet grâce à l'application du système d'instruction obligatoire de neuf années. Toutes les écoles secondaires et primaires de la Région autonome appliquent l'enseignement des deux langues tibétaine et chinoise, et certaines même ont établi des cours d'anglais. Pour ce qui est de la culture et de l'éducation dans le Tibet d'aujourd'hui, a-t-il insisté, elles gardent en même temps leurs particularités traditionnelles typiques, et présentent également les caractéristiques de notre époque.

Il a dit : « D'après ce que j'ai vécu et mes expériences personnelles, la culture traditionnelle tibétaine non seulement n'est pas ‘en train de disparaître' comme l'affirme la clique du Dalai Lama, au contraire elle se développe de façon constante. Le propos de la disparition de la culture traditionnelle tibétaine répandu par cette clique est tout à fait absurde et saugrenu. Si elle insiste qu'il y a ‘disparition', cette disparition ne peut que concerner la ‘culture traditionnelle' des seigneurs féodaux qui représentaient seulement 5% de la population totale tibétaine et dont le représentant est effectivement ce Dalai Lama. »

Un correspondant de la CCTV (Télévision centrale chinoise) aux Etats-Unis a posé une question au sujet de l'instauration par la Région autonome du Tibet de la « Journée commémorative de l'émancipation du million de serfs tibétains ». Shinza Tenzin Choeta a répondu en disant que l'ancien Tibet appliquait le système féodal de servage basé sur la théocratie et que ce système était beaucoup plus arriéré et ténébreux que celui du moyen âge en Europe. En 1959, le gouvernement central commença à appliquer au Tibet la réforme démocratique et à abolir le système féodal de servage, ce qui a permis au millions de serfs d'être émancipés et affranchis de la tyrannie et de devenir réellement le maître du pays, du Tibet et de leur propre destin. Ce grand changement social a ouvert une toute nouvelle page dans l'histoire du Tibet et c'était vraiment une grande contribution apportée à l'œuvre mondiale des droits de l'homme. L'instauration de la « Journée commémorative » en question a pour but de faire connaître ce passé aux jeunes, de l'incruster dans leur mémoire, afin qu'ils attachent un plus grand prix à la vie heureuse d'aujourd'hui.

En répondant à la question posée par un correspondant de l'AFP (Agence France Presse) au sujet de l'autorisation pour les journalistes étrangers de se rendre au Tibet pour y faire des reportages, le chef adjoint de la délégation Ngawang a déclaré que chaque année de nombreux journalistes chinois et étrangers vont au Tibet pour leur travail et que cette année nous en avons déjà accueillis un grand nombre. Ce que nous souhaitons, a-t-il ajouté, c'est qu'ils font preuve d'objectivité et d'impartialité en racontant fidèlement dans leurs articles ce qu'ils ont vu ou entendu et présenter ainsi au monde entier un Tibet réel et complet.

Etaient présents à la conférence de presse une cinquantaine de journalistes appartenant à une vingtaine de médias dont Reuters, Bloomberg, US News & World Report, World News, Singtao Daily, US Qiaobao et autres. Le chef de la délégation Shinza Tenzin Choeta a accordé à l'issue de la conférence de presse des interviews exclusives à plusieurs médias dont USA TODAY.

Lani Davis, commentateur médiatique et conseiller de l'ancien Président américain Bill Clinton, a indiqué que ce genre d'échanges est un bon début, de même que c'est une excellente forme. Car, a-t-il poursuivi, la masse populaire américaine ne connaît rien de l'histoire et de la situation actuelle au Tibet, de même qu'elle n'a aucune idée du changement historique de la destinée du peuple tibétain, mais il faut du temps et de la patience pour dissiper les préjugés et pour renforcer la compréhension. C'est pourquoi, a-t-il conclu, on peut adopter dorénavant la même forme d'aujourd'hui pour permettre à un plus grand nombre de Tibétains du peuple, et surtout à des descendants de serfs tibétains de parler directement au peuple américain et de lui faire connaître le véritable Tibet.

Source: le Quotidien du Peuple en ligne