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Le 50e anniversaire de la réforme démocratique au Tibet>>> Exclusifs
Publié le 23/03/2009
Souvenir de Pudaindu

Luo Hongbing

En 1959, avant et après la rébellion armée au Tibet lancée par le dalaï-lama, les forces anti-chinoises de l'Occident, sous l'égide des États-Unis, ont joué un rôle peu reluisant.

Témoin de cette période historique, Pudaindu, 80 ans, nous a raconté à Lhassa comment is considère ces faits d'il y a 40 ans comme un « cauchemar ».

Pudaindu est né dans une famille aristocratique du district de Banbar de la préfecture de Qamdo, dans l'est du Tibet. Son père était secrétaire du chef exécutif du gouvernement du Tibet envoyé dans la région de Qamdo. Selon les stipulations sur l'hérédité de l'ancien Tibet, Pudaindu est devenu secrétaire du gouvernement du district de Banbar à l'âge de 24 ans et est resté à ce poste onze ans. Après la libération de Qamdo par l'armée populaire de Chine, il est devenu directeur adjoint du comité de libération de Qamdo, Tsongboin (chef de district par intérim) et directeur du comité de libération du district de Banbar du fait du statut familial.

Les Kangba, qui vivent dans l'est du Tibet, sont connus pour leur générosité et leur vaillance. Pudaindu ne fait pas exception. Au Comité de libération composé principalement de représentants du Parti communiste, de membres de l'armée populaire, d'aristocrates, de chefs de tribus et de personnalités religieuses de haut niveau, il a beaucoup travaillé dans les transports et le commerce liés au stationnement de l'armée populaire au Tibet. Il a fait don de seize mules et chevaux, et d'une grande quantité de céréales, de viande et de beurre de yack. En 1956, il a été invité à participer à la réunion de fondation du comité préparatoire de la région autonome du Tibet.

Cependant, il n'avait jamais imaginé devenir commandant général de la rébellion armée du Tibet en 1959, et seul chef rebelle sous le coup d'un mandat d'arrêt de l'état-major général de l'armée populaire.

Il se souvient qu'un homme appelé Anzhug Goinbuzhaxi a amené 700 soldats tibétains de l'armée de l'ancien gouvernement local du Tibet, de Shannan à Qamdo pour faire la rébellion. Vu que les nombreux postes de contrôle de l'armée populaire les empêchaient de s'enfuir, ils ont fait venir les Tsongboin des sept districts de la région, y compris Pudaindu, pour signer un accord selon lequel les Tsongboin devraient se défendre en combattant l'armée populaire. Les deux Tsongboin qui ont refusé de signer ont été fusillés sur-le-champ.

Pudaindu fut obligé de signer et il fut nommé commandant général adjoint de l'armée tibétaine de la région de Qamdo, alors que Anzhug Goinbuzhaxi devint commandant général. Plus tard, après le départ de Anzhug Goinbuzhaxi, parti répandre la rébellion dans d'autres régions, Pudaindu occupa le poste du commandant général des sept districts voisins.

En fait, explique Pudaindu, il y avait à Qamdo une rébellion de petite envergure en 1956, à la suite du recul des officiers han selon la décision du gouvernement central de retarder la réforme démocratique de six ans. La rébellion de Lhassa éclatée en mars 1959 a été écrasée en quelques jours ; les rebelles se sont dispersés et certains se sont enfuis à l'étranger. Des rebelles ont forcé des civils à les suivre et se sont rendus chez Pudaindu. Cela lui a causé beaucoup de difficulté dans le ravitaillement.

Il se rappelle bien que des avions étatsuniens sont venus à six reprises et ont parachuté quinze personnes et beaucoup d'aliments et d'armes très sophistiquées par rapport à celles de l'armée populaire. Pourtant, cela ne pouvait pas satisfaire aux besoins de si nombreuses personnes. Les rebelles ont commencé à piller les habitants et à violer des femmes et même des bonzesses, et plus tard, à se piller entre eux.

Il poursuit d'un air contrit. Les gens étaient à cette époque très pauvres. Après le pillage, beaucoup sont morts de faim. La première année, Pudaindu n'a pas fait dsssse pillage puisqu'il était commandant général et surtout parce que cinq ou six familles riches le soutenaient contre l'armée populaire. Mais à partir de la deuxième année, il a été obligé de piller parce qu'il n'avait plus des ressources. En plein jour, ses hommes se cachaient dans la forêt et sortaient le soir pour piller. Il se rappelle bien qu'un soir, un avion étatsunien a parachuté aliments et armes ; mais des habitants locaux ont pris les aliments avant eux, ne leur laissant que les armes. Les aliments, armes et transmetteurs étaient souvent capturés par l'armée populaire.

De 1958 à son arrestation en mars 1960, Pudaindu a mené la rébellion à Qamdo. Lors de son arrestation, il s'est rempli la bouche d'aliments de peur de n'avoir plus rien à manger jusqu'à sa mort. Pouvait-il imaginer que les soldats de l'armée populaire lui offriraient un cheval et un repas, au lieu de l'humilier ?

Il a passé vingt ans dans une prison du Tibet. Après l'application de la politique de réforme et d'ouverture, il a été amnistié. Avec les douze autres grands aristocrates de l'ancien Tibet qui avaient participé à la rébellion, il s'est ensuite mis à travailler au comité régional du Tibet de la Conférence consultative politique du peuple chinois, en tant que chargé de la systématisation des documents historiques de l'ancien Tibet.

Il avoue que c'est pour un motif religieux qu'il a participé à la rébellion. À cette époque, la religion servait le système de servage du Tibet pratiquant l'union du pouvoir laïque et du pouvoir religieux et ne recherchait pas le bonheur pour les gens ordinaires. Maintenant, la religion est pure religion ; elle satisfait au besoin de croyance du peuple mais ne s'ingère pas dans les affaires politiques.

Au cours des quatre dernières décennies, Pudaindu n'a jamais regagné le district de Banbar, mais ne l'oublie pas. Il est content de savoir par la radio et la télévision que les habitants de sa région natale vivent mieux que les anciens riches et chefs de tribus. Par beau temps, Pudaindu va souvent avec son fils de 60 ans dans la rue Parkhor tourner les moulins à prières et vénérer les bouddhas, tant pour prier à la place de ses compatriotes que pour se faire pardonner son passé.

 

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