Modifier la taille du texte

Modifier la taille du texte

Imprimer cet article

Commenter cet article

BEIJING INFORMATION
CULTURE Vidéos ÉDUCATION ET SCIENCES Panorama du Tibet VOYAGE E-MAIL
Le 50e anniversaire de la réforme démocratique au Tibet>>> Documents
Publié le 23/03/2009
La politique chinoise à l'égard des ethnies minoritaires et son application

Sommaire

I.Un Etat multiethnique unifié

II.S'en tenir à l'égalité et l'union entre les ethnies

III.L'application de l'autonomie régionale des ethnies

IV.Le développement commun de toutes les ethnies

V.La protection et le développement de la culture des ethnies minoritaires

Notes:

 

I.Un Etat multiethnique unifié

La République populaire de Chine est un Etat multiethnique unifié créé par les différentes ethnies du pays. Jusqu'à présent, les ethnies déterminées et reconnues par les autorités centrales sont au nombre de 56. Ce sont les Han, les Mongols, les Hui, les Tibétains, les Uygurs, les Miao, les Yi, les Zhuang, les Bouyei, les Coréens, les Mandchous, les Dong, les Yao, les Bai, les Tujia, les Hani, les Kazakhs, les Dai, les Li, les Lisu, les Va, les She, les Gaoshan, les Lahu, les Sui, les Dongxiang, les Naxi, les Jingpo, les Kirgiz, les Tu, les Daur, les Mulam, les Qiang, les Blang, les Salar, les Maonan, les Gelao, les Xibe, les Achang, les Primi, les Tadjik, les Nu, les Uzbek, les Russes, les Ewenki, les De'ang, les Bonan, les Yugur, les Gin, les Tatar, les Derung, les Oroqen, les Hezhen, les Monba, les Lhoba et les Jino. En Chine, les Han étant les plus nombreux, on appelle les 55 autres ethnies "ethnies minoritaires".

D'après les renseignements fournis par le 4e recensement national effectué en 1990, les Han représentaient 91,96% de la population totale du pays, et les 55 autres ethnies, 8,04%1. Selon l'enquête faite sur 1% de la population nationale effectuée en 1995, sur plus de 1,2 milliard de Chinois, la population des ethnies minoritaires était de 108,46 millions de personnes, soit 8,98% de la population totale du pays et soit une augmentation de 0,94 point par rapport à 1990.

En Chine, les différentes ethnies cohabitent à l'échelle globale, mais à l'échelle locale, chacune vit en communauté compacte. On trouve des ethnies minoritaires dans les régions où vivent d'importantes communautés han. Et dans les régions à dominance ethnique non han, on trouve aussi une importante part de la population han. Cette répartition a été formée à la suite des transferts de la population et pour des raisons de fréquentations mutuelles entre les différentes ethnies tout au long de l'histoire. Les ethnies minoritaires, bien qu'elles soient peu importantes numériquement, habitent dans des régions très vastes. On en trouve également dans toutes les provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale. Une majorité d'unités à l'échelon du district dans l'ensemble du pays sont peuplées par au moins deux ethnies. A l'heure actuelle, les ethnies minoritaires de Chine sont principalement réparties dans la Mongolie intérieure, le Xinjiang, le Ningxia, le Guangxi, le Tibet, le Yunnan, le Guizhou, le Qinghai, le Sichuan, le Gansu, le Liaoning, le Jilin, le Hunan, le Hubei, à Hainan et à Taiwan2.

Depuis l'antiquité, la Chine est un pays multiethnique unifié. En 221 av.J.-C., fut fondé le premier Etat féodal, unifié et centralisé de l'histoire de Chine, sous le nom de Qin. Les régions des ethnies minoritaires du Guangxi et du Yunnan passèrent sous le contrôle du pouvoir unifié de la dynastie des Qin et établirent le système des préfectures et des districts. La dynastie des Han (206 av.J.-C.-220) continua dans ce domaine à poursuivre la politique des Qin, faisant de ce pays féodal au pouvoir centralisé un Etat encore plus puissant. Les Han créèrent, dans les Contrées occidentales (nom donné, sous les Han, aux régions situées à l'ouest de Dunhuang au Gansu dans la Chine actuelle), un commandement général et 17 préfectures pour gouverner les différentes ethnies des alentours, formant ainsi un pays d'une vaste étendue, englobant les ancêtres de différentes ethnies du Xinjiang actuel. Au cours des échanges avec les autres minorités des alentours, la dynastie des Han fut appelée, petit à petit, par ces ethnies pour désigner toute la nation chinoise, les Han, une nationalité dont la population est la plus nombreuse au monde. D'abord né sous les Qin, puis consolidé par les Han, l'Etat chinois devint un pays multiethnique unifié.

Cette consolidation d'une Chine multiethnique et unifiée fut poursuivie par les différentes dynasties chinoises dont le pouvoir fut créé par les Han ainsi que par les ethnies minoritaires. Au XIIIe siècle, l'ethnie mongole fonda la dynastie des Yuan (1206-1368), multiethnique et unifiée. Sous la dynastie des Yuan, on créa le système des provinces dans l'ensemble du pays. On établit, dans une partie des divisions administratives et de préfectures peuplées d'ethnies minoritaires au Sud, la fonction d'officiers autochtones, poste de chefs administratifs locaux qui fut assumé et hérité par les chefs des groupes ethniques. On créa, au Tibet, la Commission des affaires militaires et politiques. C'est de cette époque que date le rattachement du Tibet au territoire chinois. On instaura encore le département d'inspection de Penghu pour régler les affaires des îles Penghu et de Taiwan. Sur le plan ethnique, la dynastie des Yuan comprenait une majorité d'ethnies de la Chine actuelle. Au XVIIe siècle, les Mandchous, forts de leur puissance, fondèrent la dernière dynastie féodale, les Qing (1644-1911). Pendant cette dynastie, on créa, dans les Contrées occidentales, le poste de Général d'Ili et fonda la province du Xinjiang. L'autorité des Qing établit la Commission impériale en résidence au Tibet et définit le système historique des bouddhas vivants de dalaï et de panchen dont le titre honorifique devait être conféré par le gouvernement central. Dans les régions du Sud-Ouest, elle mit en application différentes mesures politiques. Les chefs administratifs des régions peuplées d'ethnies minoritaires furent nommés par le gouvernement central. Ce fut ainsi que le territoire national de la Chine actuelle fut déterminé.

L'histoire chinoise fut parsemée de périodes de morcellement ou de scission locale, mais l'unité resta un aspect essentiel dans l'évolution de l'histoire chinoise.

Lors des longues périodes d'unité, les échanges économiques et culturels tissèrent des liens étroits entre les différentes ethnies, favorisant ainsi un rapport de dépendance et de stimulation mutuelles, ainsi que de développement commun, facteur principal de l'essor de la civilisation chinoise.

Les différentes ethnies de Chine étaient interdépendantes dans le domaine de la politique, de l'économie et de la culture, ce qui leur permit de partager une même destinée et des intérêts communs, déclenchant ainsi une forte cohésion et affinité mutuelle.

L'union et la coopération des différentes ethnies chinoises sauvegardèrent ensemble l'unité de ce pays multiethnique. Depuis l'époque moderne en particulier, la Chine fut réduite à une société semi-coloniale et semi-féodale. La nation chinoise devint la victime des agressions, des oppressions et des humiliations infligées par les impérialistes. Elle était dans une situation critique. Pour sauvegarder l'unité du pays et défendre la dignité de la nation chinoise, les différentes ethnies s'unirent en un seul bloc et résistèrent à l'agression étrangère. Elles menèrent une lutte implacable contre les agresseurs et les scissionnistes nationaux. Au XIXe siècle, de concert avec l'armée des Qing, les différentes ethnies du Xinjiang anéantirent la force réactionnaire de Yakub Beg, déjouant ainsi les complots des agresseurs anglais et russes pour scinder la Chine. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, les civils et les militaires tibétains infligèrent, pendant les batailles de Lungthur et de Gyangze, de lourdes pertes aux agresseurs anglais. Au cours de la Guerre de Résistance contre le Japon (1937-1945), les peuples des différentes ethnies nourrissant une haine farouche à l'égard de l'ennemi commun livrèrent des batailles sanglantes. La contribution apportée à la victoire de la résistance contre le Japon par le Détachement des Musulmans, la Guérilla anti-japonaise de la Mongolie intérieure, et d'autres forces anti-japonaises constituées principalement par des ethnies minoritaires était connue de tous. Soutenu par les forces d'agression impérialistes, un tout petit nombre de scissionnistes nationaux complotèrent et provoquèrent l'"indépendance du Tibet", le "Turkistan de l'Est" du Xinjiang, le "Mandchoukouo", Etat fantoche du Nord-Est, etc. Les différentes ethnies menèrent une lutte ferme contre leurs actions qui allaient à contre-courant de l'histoire et de la volonté de la nation chinoise, sauvegardant ainsi l'unité du pays.

Avant la fondation de la République populaire de Chine, les gouvernements des différentes dynasties de Chine définirent divers règlements et mesures politiques concernant les affaires ethniques. Mais le pouvoir central, créé soit par les Han, soit par certaines ethnies minoritaires, ne traitait pas les différentes ethnies sur un pied d'égalité. La fondation de la République populaire de Chine en 1949 amena une nouvelle époque d'égalité, d'union et d'entraide pour les différentes ethnies. Maintenant, dans la grande famille multiethnique unifiée de la République populaire de Chine, les différentes ethnies s'unissent volontairement sur le principe de l'égalité des droits pour tous. Elles se stimulent les unes les autres tout en se développant conjointement. Ensemble elles affirment leur dévouement à l'édification d'une Chine nouvelle, riche et puissante, démocratique et civilisée.

 

II.S'en tenir à l'égalité et l'union entre les ethnies

En Chine, l'égalité interethnique signifie que, sans tenir compte du nombre de la population, du niveau de développement économique et social, des us et coutumes et de la croyance religieuse, chaque ethnie en faisant partie de la nation chinoise se trouve de ce fait sur un même pied d'égalité. Elle jouit, conformément à la loi, des mêmes droits et s'acquitte des mêmes devoirs dans tous les domaines de l'Etat et de la vie sociale. Elle s'oppose à toutes formes d'oppression et de discrimination ethniques. L'union entre les ethnies signifie des rapports harmonieux, amicaux, d'entraide et d'union entre les différents groupes dans la vie sociale et les échanges. Sur une base commune d'opposition à l'oppression et à la discrimination ethniques, on sauvegarde et stimule l'union non seulement entre les différentes ethnies, mais aussi au sein même des groupes. Ces peuples agissant de concert stimulent en commun le développement et la prospérité de l'Etat, s'opposent à la division ethnique, et sauvegardent l'unité du pays. Le gouvernement chinois estime toujours que l'égalité interethnique constitue la condition préalable et la base pour l'union entre les ethnies. Sans cette égalité, l'union est irréalisable car elle est la conséquence inévitable de celle-là et une garantie pour stimuler une véritable égalité interethnique.

L'union et l'égalité entre les ethnies, en tant que principes fondamentaux pour résoudre la question ethnique, sont clairement stipulées dans la Constitution et la législation.

La Constitution de la République populaire de Chine stipule que "Toutes les ethnies sont égales en droits en République populaire de Chine. L'Etat garantit les droits et les intérêts légitimes des ethnies minoritaires, maintient et développe les rapports entre les ethnies selon le principe de l'égalité, de la solidarité et de l'entraide. Tout acte de discrimination ou d'oppression à l'égard d'une ethnie est à proscrire". Les citoyens de toutes les ethnies de Chine peuvent jouir largement des droits égaux prévus par la Constitution et la législation. Par exemple, tous les citoyens des différentes ethnies ont le droit de vote et d'être élus, sans distinction d'ethnie, de race et de croyance religieuse; leur liberté individuelle et leur dignité personnelle sont inviolables; ils jouissent de la liberté religieuse; ils ont droit à l'instruction; ils jouissent de la liberté d'utiliser et de développer leur langue parlée et écrite; ils jouissent de la liberté de parole, de la presse, de réunion, d'association, de défilé et de manifestation; ils ont la liberté de se consacrer à la recherche scientifique, à la création littéraire et artistique et autres activités culturelles; ils ont droit au travail, au repos et à l'assistance matérielle de l'Etat et de la société en cas de perte de leur capacité de travail; ils ont le droit de formuler des critiques et des suggestions à l'adresse de tous les organismes et travailleurs d'Etat; ils jouissent de la liberté de conserver ou de réformer leurs usages et coutumes4, etc.

Le gouvernement chinois a adopté des mesures politiques très spécifiques pour que les droits de l'égalité entre les différentes ethnies prévus par la Constitution et la législation puissent être mis en application effectivement et être assurés dans la vie sociale et les activités gouvernementales, créant ainsi un meilleur environnement social d'égalité, de solidarité, de bonne entente et d'entraide.

La protection de la liberté individuelle des membres des ethnies minoritaires

Avant la fondation de la République populaire de Chine, le développement économique et social des régions peuplées d'ethnies minoritaires n'était pas équilibré. Certaines régions étaient sous un régime féodal de servage; d'autres, sous un régime esclavagiste; et quelques autres vivaient encore à la fin de la société primitive. Le peuple ethnique de ces régions étaient rattaché aux seigneurs féodaux, aux nobles, aux temples et monastères ou aux propriétaires de serfs. Il était privé de toutes libertés5. On pouvait aussi bien les acheter que les vendre ou les céder en cadeau. Au Tibet, selon le Code en treize articles et le Code en seize articles, définis au XVIIe siècle et en vigueur pendant plus de 300 ans, les gens étaient classés en 3 classes hiérarchisées et en 9 grades. Les gens de la classe supérieure comprenaient les nobles, les grands bouddhas vivants et les hauts fonctionnaires; ceux de la classe moyenne, les bonzes, les petits fonctionnaires, les officiers subalternes et les intendants des gens de la classe supérieure; et les gens de la classe inférieure étaient les serfs et les esclaves. Selon les règles des deux Codes, les personnes de la classe supérieure dans le grade supérieur valaient leur pesant d'or, alors que tout au bas de l'échelle, les gens ne valaient pas plus qu'une corde de chanvre. Et pourtant ces derniers représentaient plus de 95% de la population totale du Tibet6. Sans une réforme de ce régime social et politique caduc, les droits d'égalité des ethnies minoritaires prévus par la Constitution et la législation étaient irréalisables.

Après la fondation de la République populaire de Chine, suivant la volonté de la majorité des peuples des régions d'ethnies minoritaires, le gouvernement chinois adopta différentes méthodes pour effectuer progressivement une réforme démocratique dans ces régions qui se termina à la fin des années 50. Cette réforme abolit tous les privilèges des seigneurs, des nobles et des chefs de tribus et l'ancien système d'exploitation et d'oppression de l'homme par l'homme, permettant à des millions de petites gens des minorités de se libérer, d'obtenir leur liberté individuelle et de devenir maître du pays et de leur propre destin. La réforme démocratique effectuée en 1959 au Tibet mit fin une fois pour toutes à un système de servage féodal vieux de plus de 700 ans, représenté par la fusion du temporel et du spirituel et la dictature des moines et des nobles. Des millions de serfs et d'esclaves obtinrent leur liberté individuelle, devenant ainsi maîtres de la nouvelle société.

La participation sur un pied d'égalité à la gestion des affaires d'Etat des différentes ethnies

En Chine, les différentes ethnies minoritaires et les Han participent sur un pied d'égalité à la gestion des affaires d'Etat et des affaires locales. Les droits de participation des différentes minorités à la gestion du pays sont particulièrement assurés. L'élection des représentants de l'Assemblée populaire nationale, organe suprême du pouvoir d'Etat, reflète tout à fait le respect à l'égard des droits des minorités ethniques. Selon la Loi sur les élections de l'Assemblée populaire nationale et des assemblées populaires locales de la République populaire de Chine, les différentes ethnies de Chine élisent leurs représentants à l'Assemblée populaire nationale. Une ethnie, avec une très faible population, doit avoir au moins un représentant. Depuis la Première Assemblée populaire nationale en 1954 jusqu'à maintenant, la proportion des délégués des ethnies minoritaires aux différentes assemblées populaires nationales a dépassé généralement leur pourcentage dans l'ensemble de la population à la même époque. Par exemple, à la IXe Assemblée populaire nationale de 1998, il y avait 428 délégués d'ethnies minoritaires, soit 14,37% du nombre total des représentants (2 979 personnes), et soit 5 points de plus que leur pourcentage dans l'ensemble de la population du pays.

Dans les régions où vivent les ethnies minoritaires, chaque groupe compact doit avoir des représentants aux assemblées populaires locales aux divers échelons. Pour les minorités vivant en groupe dispersé elles participent aussi à l'élection de leurs représentants aux assemblées populaires locales, un délégué peut représenter une population moins nombreuse qu'un délégué local.

L'Etat a mis beaucoup de soins à la formation et l'utilisation de cadres des ethnies minoritaires. A l'heure actuelle, les cadres issus d'ethnies minoritaires sont au nombre de plus de 2,7 millions de personnes dans l'ensemble du pays. Un certain nombre de ces cadres travaillent dans les organes du pouvoir d'Etat, administratifs, judiciaires et les parquets à l'échelon central et aux échelons locaux pour participer à la gestion des affaires d'Etat et locales. A l'heure actuelle, les ethnies minoritaires représentent 21% du nombre total des vice-présidents du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale, et 9,6% du nombre total des vice-présidents du Comité permanent de la Conférence consultative politique du Peuple chinois. Parmi les directeurs du Conseil des Affaires d'Etat, l'un est issu d'une ethnie minoritaire. Et dans les départements du Conseil des Affaires d'Etat, deux ministres sont issus d'ethnies minoritaires. Les postes de président, de préfet, de chef de district ou de chef de bannière des 155 régions d'autonomie ethnique sont assumés par des membres d'ethnies minoritaires.

La confirmation du nombre des ethnies minoritaires

Avant la fondation de la République populaire de Chine, combien d'ethnies minoritaires en tout y avait-il en Chine? On ne le savait pas. Après l'avènement de la Chine nouvelle, pour appliquer de manière générale la politique d'égalité entre les ethnies, l'Etat procéda, dès 1953, à des investigations d'une grande envergure sur le nombre et l'appellation des différentes ethnies. A partir de faits réels dans l'histoire et l'actualité de la Chine et selon le principe associant la confirmation scientifique et la volonté de chaque ethnie, on put confirmer une ethnie sans tenir compte de son niveau de développement social, de la grandeur de sa superficie habitable ni du nombre de personnes tant qu'elle possédait les conditions nécessaires pour composer une ethnie. Après des enquêtes et des études sérieuses, le gouvernement chinois confirma, en 1954, l'existence de 38 ethnies. En 1964, il en confirma 15 de plus. Avec l'ethnie lhoba confirmée en 1965 et l'ethnie jino en 1979, 55 ethnies minoritaires furent officiellement déterminées et le résultat fut publié dans l'ensemble du pays. La confirmation de l'origine ethnique en Chine nouvelle a permis non seulement à un grand nombre d'ethnies minoritaires méprisées par les dominateurs de la Chine ancienne d'être reconnues en tant que telles, mais elles peuvent aussi, avec les autres ethnies, jouir de droits égaux.

L'opposition à toutes formes de discrimination et d'oppression ethniques

Sous le système de discrimination et d'oppression ethniques dans la Chine ancienne, un grand nombre d'ethnies minoritaires étaient dotées d'une appellation inexacte et à caractère outrageant. Le nom de lieux dans certaines régions d'ethnies minoritaires portait une signification discriminatoire et opprimante à l'égard de ces minorités. Après la fondation de la République populaire de Chine, le gouvernement populaire central prit des mesures et donna, en 1951, les Directives pour changer tous lieux, appellations, inscriptions et monuments portant un nom témoignant du mépris ou de l'outrage envers les ethnies minoritaires, supprimant ainsi les appellations et noms de lieux outrageants. Dans certains cas, suivant la volonté des ethnies intéressées, l'appellation fut changée bien qu'elle n'eût aucune signification outrageante.

En Chine, tous actes et paroles visant à susciter l'hostilité et la discrimination à l'égard des ethnies minoritaires et à saper l'égalité et l'unité entre les ethnies sont illégaux. Si les ethnies minoritaires sont victimes d'une discrimination, d'une oppression ou d'un outrage, elles ont le droit de porter plainte auprès des organes judiciaires. Ces derniers devront agir en conséquence.

La Chine a adhéré aux conventions internationales comme la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discrimination raciale, la Convention internationale sur l'interdiction et la punition du crime d'apartheid, la Convention sur la prévention et la sanction contre les génocides, etc., et continue à remplir consciencieusement les obligations stipulées dans ces conventions. De concert avec la communauté internationale, elle poursuit ses efforts pour réaliser l'égalité entre les ethnies dans les différents pays du monde, et pour s'opposer à la ségrégation raciale, à l'oppression et à la discrimination ethniques.

La sauvegarde et la promotion de la grande union des différentes ethnies

Pour assurer l'égalité et renforcer l'union entre les ethnies, la Constitution chinoise stipule qu'il faut s'opposer au chauvinisme des grandes ethnies, en particulier à celui des Han, et au nationalisme local. En même temps, l'Etat propage l'éducation d'une grande union ethnique parmi tous les citoyens. Dans les œuvres littéraires et artistiques, les films, le reportage à la télé, les recherches académiques, il préconise énergiquement l'égalité et l'union entre les ethnies et s'oppose à l'oppression et à la discrimination ethniques, au chauvinisme des grands. Pour prévenir et mettre fin à ce chauvinisme et à l'inégalité interethnique dans le domaine idéologique, les départements concernés et les organes spéciaux du gouvernement chinois ont arrêté des articles stipulant l'interdiction de tous contenus portant atteinte à l'union entre les ethnies dans la presse, l'édition et les œuvres littéraires et artistiques.

Depuis les années 80, le gouvernement chinois et les départements concernés ont organisé maintes fois des activités pour citer à l'ordre du jour l'union et l'épanouissement des ethnies. Ils ont cité en exemple et récompensé les unités et les individus qui avaient apporté une contribution à la sauvegarde des droits d'égalité des différentes ethnies, à la promotion de l'entente, du développement et de la prospérité commune des différentes ethnies. En 1988, sur la base d'un approfondissement des activités d'union et d'épanouissement des ethnies dans l'ensemble du pays, le gouvernement chinois a organisé la première réunion nationale pour citer à l'ordre du jour une telle union. 601 individus et 565 collectivités d'avant-garde ont été cités en exemple. En 1994, se déroula la deuxième réunion nationale. Plus de 1 200 unités et individus modèles furent cités en exemple. A la fin de 1999, la troisième aura lieu à Beijing. Grâce à de tels événements, on encourage les unités et les individus modèles et fait rayonner l'esprit de justice pour que l'union entre les ethnies devienne un fait accompli dans l'opinion publique et qu'elle se répercute dans les mœurs sociales. Cela peut stimuler non seulement le développement de l'union et de l'épanouissement des ethnies, mais exercer aussi une profonde influence sur la sauvegarde de la stabilité dans les régions d'ethnies minoritaires et dans tout le pays.

Le respect et la protection de la liberté de croyance religieuse des ethnies minoritaires

La Chine est un pays où coexistent plusieurs religions dont les plus importantes sont le bouddhisme, le taoïsme, l'islam, le catholicisme et le protestantisme. Les ethnies minoritaires pratiquent pour la plupart une religion. Pour certaines d'entre elles, tous leurs membres adoptent la même religion. Par exemple, les Tibétains pratiquent le bouddhisme tibétain. Selon les stipulations de la Constitution de la République populaire de Chine, le gouvernement chinois a défini des mesures concrètes pour respecter et protéger la liberté de croyance religieuse des ethnies minoritaires et assurer toutes les activités religieuses normales des citoyens de ces ethnies. En Chine, les activités religieuses normales des Tibétains, Mongols, Tu, Yugur et Monba (le bouddhisme tibétain), celles des Hui, Uygurs, Kazakhs, Dongxiang, Salar, Bonan, Kirgiz, Tadjik, Uzbek et Tatar (l'islam), et celles de certains Miao et Yao qui pratiquent le protestantisme, sont toutes protégées par la loi. A l'heure actuelle, on compte quelque 30 000 mosquées en Chine, dont 23 000 dans le Xinjiang. Il existe, au Tibet, 1 700 lieux de culte du bouddhisme tibétain.

L'utilisation et le développement de la langue et de l'écriture des ethnies minoritaires

Les différentes ethnies de Chine jouissent de la liberté et des droits d'utiliser et de développer leur langue parlée et écrite. Dans les années 50, l'Etat a effectué une enquête générale sur la langue parlée et écrite des ethnies minoritaires. Il a créé des organismes spéciaux de travail et de recherches sur ces différentes langues, formé des personnels spécialisés dans ces langues et aidé les ethnies minoritaires à créer, à améliorer ou à réformer leur écriture, promouvant ainsi l'utilisation de la langue parlée et écrite des minorités dans tous les domaines.

A l'heure actuelle, parmi les 55 ethnies minoritaires, à l'exception des Hui et des Mandchous qui utilisent la langue han, les 53 autres ont leur propre langue. 21 ethnies possèdent une ou plusieurs écritures, soit en tout 27 formes différentes. Treize écritures utilisées par une dizaine d'ethnies (zhuang, bouyei, miao, naxi, lisu, hani, va, dong, jingpo, tu, etc.) ont été créées ou améliorées avec l'aide du gouvernement.

En Chine, la langue parlée et écrite des ethnies minoritaires est largement utilisée tant dans les domaines judiciaire, administratif et éducatif que dans la vie politique et sociale de l'Etat. Dans les importantes réunions de l'Assemblée populaire nationale et de la Conférence consultative politique du Peuple chinois ainsi qu'au cours des principales activités nationale et locale, on fournit des documents en langue mongole, tibétaine, uygur, kazakh, coréenne, yi et zhuang. Dans l'exercice de leurs fonctions, les organes d'administration autonome des régions autonomes emploient la langue ou les langues parlées et écrites qui y sont communément en usage. Dans le domaine de l'éducation, suivant les consignes en matière d'enseignement de l'Etat et conformément aux articles de la loi, les organes d'administration autonome des régions autonomes décident eux-même des programmes de l'enseignement local et de la langue utilisée dans les écoles. Les écoles et les autres organes de l'enseignement constitués principalement d'ethnies minoritaires utilisent la langue propre à l'ethnie ou la langue qui est communément en usage dans la région. Dans les domaines de la presse et de l'édition, ainsi que dans le domaine de la diffusion, la Chine publie une centaine de journaux en 17 langues d'ethnies minoritaires et 73 revues en 11 langues. La Radio populaire centrale et les radios locales diffusent dans 16 langues. Les stations de radio dans les régions, préfectures et districts diffusent dans une vingtaine de langues locales. On a tourné 3 410 films et téléfilms directement en langue d'ethnies minoritaires et doublé 10 430 films et téléfilms. Jusqu'en 1998, plus de 4 100 ouvrages en 23 langues furent édités par les 36 maisons d'édition d'ethnies minoritaires de tout le pays, avec un tirage global de 53 millions d'exemplaires.

 

III.L'application de l'autonomie régionale des ethnies

L'autonomie régionale est une politique fondamentale appliquée par le gouvernement chinois tout en tenant compte de la situation réelle du pays, et un système politique chinois important. Par autonomie régionale des ethnies, on entend que sous la direction unifiée de l'Etat, dans les régions où les ethnies minoritaires vivent en groupe compact, des organes autonomes sont établis pour exercer le droit d'autonomie. Les ethnies minoritaires sont ainsi devenues maîtres de leur destin et administrent elles-mêmes leurs propres affaires.

Les régions autonomes ethniques chinoises se divisent en trois échelons: régions autonomes, départements autonomes et districts (ou bannières) autonomes. Il y a plusieurs sortes de régions autonomes ethniques: 1) celles qui sont créées sur la base d'une région habitée principalement par une seule ethnie minoritaire, comme la Région autonome uygur du Xinjiang; 2) celles qui sont créées sur la base d'une région habitée par deux ethnies minoritaires, par exemple, le département autonome mongol et tibétain de Haixi de la province du Qinghai; 3) celles qui résultent de la formation de plusieurs groupes comme, par exemple, le district autonome multiethnique de Longsheng; 4) celles qui sont créées dans une grande région autonome établie sous le nom d'une ethnie dominante, pour un autre groupe dont la population est minoritaire, comme par exemple, le district autonome yao de Gongcheng de la Région autonome zhuang du Guangxi; 5) celles qui sont créées dans plusieurs lieux différents habités par une même ethnie (ex: la Région autonome hui du Ningxia, le département autonome hui de Linxia dans la province du Gansu, le district autonome hui de Dachang dans le Hebei, etc.). Quant aux régions où vivent en groupe compact des ethnies minoritaires à faible population ou sur un terrain trop exigu pour la création de régions autonomes ou l'établissement d'organes d'administration autonome, le gouvernement chinois a établi des cantons ethniques pour que ces minorités puissent exercer aussi leurs droits. Les cantons ethniques constituent un complément à l'autonomie régionale des ethnies.

A la fin 1998, il existait en Chine 155 régions d'autonomie ethnique, dont 5 Régions autonomes à l'échelon provincial, 30 départements autonomes, 120 districts (ou bannières) autonomes, sans compter les 1 256 cantons ethniques. Parmi les 55 ethnies minoritaires du pays, 44 ont créé leurs propres organes d'administration autonome. Les minorités qui exercent l'autonomie régionale représentent 75% de la population totale des ethnies minoritaires. La superficie des régions d'administration autonome ethnique occupe 64% de la superficie globale du pays. Le nombre et la répartition de ces régions correspondent pour l'essentiel à la répartition et la composition des ethnies en Chine7.

La mise en œuvre de l'autonomie régionale des ethnies est principalement fondée sur trois principes. Premièrement, la Chine est un pays centralisé et unifié depuis longtemps; l'autonomie régionale des ethnies s'adapte donc à la situation réelle, à l'histoire et à la tradition chinoises. Deuxièmement, les ethnies cohabitent depuis longtemps au niveau national, alors qu'à l'échelon local chacune forme une communauté compacte. C'est là le trait dominant de la répartition des ethnies. Selon la composition de ces dernières, les Han représentent toujours la majorité absolue de la population globale du pays. Au début de la fondation de la République populaire de Chine, les ethnies minoritaires occupaient seulement 6% de toute la population du pays. A part quelques régions comme le Tibet et le Xinjiang, dans la plupart des régions habitées par des ethnies minoritaires, la population de ces dernières était inférieure à celle des Han. Malgré leur population peu importante, les ethnies minoritaires se répartissent dans de vastes régions qui occupent plus de la moitié de la superficie de la Chine. Les contacts économiques et culturels existant depuis longtemps entre les ethnies sont la meilleure motivation pour celles-ci à coopérer mutuellement plutôt qu'à rester divisées. Troisièmement, depuis la Guerre de l'Opium en 1840, la lutte anti-impérialiste et anti-féodale, ainsi que la lutte pour la libération nationale étaient la tâche et le destin communs de toutes les ethnies chinoises. Dans la longue lutte révolutionnaire ayant pour but la défense contre les ennemis venus de l'extérieur et l'acquisition de l'indépendance nationale, les diverses ethnies de Chine ont établi entre elles des liens étroits, et partagent la même foi: les Han ne peuvent pas vivre séparés des ethnies minoritaires; celles-ci ne peuvent pas vivre sans les Han; les ethnies minoritaires ne peuvent pas non plus être indépendantes les unes des autres. Cela a jeté de solides bases politiques et sociales pour la fondation d'une Chine nouvelle unifiée et pour la mise en application de l'autonomie régionale ethnique dans les régions où les ethnies minoritaires vivent regroupées.

L'autonomie régionale des ethnies correspond à l'intérêt national de l'Etat et à l'intérêt fondamental de toutes les ethnies. L'application de l'autonomie régionale des ethnies garantit l'égalité des droits de ces dernières sur le plan politique et répond parfaitement à l'exigence des diverses ethnies minoritaires qui veulent participer activement à la vie politique de l'Etat. D'après le principe de l'autonomie régionale des ethnies, une minorité peut créer une administration autonome dans la région où les autochtones vivent regroupés, ou créer, selon la répartition de cette ethnie, plusieurs administrations aux différents échelons, dans de différentes régions du pays. L'autonomie régionale ethnique est non seulement une garantie du droit d'application de cette autonomie pour les ethnies minoritaires, mais aussi un maintien de l'unification de l'Etat sur le plan politique. L'application de l'autonomie régionale ethnique permet de combiner les principes politiques de l'Etat avec la situation concrète des régions d'ethnies minoritaires, et la prospérité du pays avec celle de ces ethnies, et de valoriser ainsi leur supériorité mutuelle.

L'autonomie régionale ethnique se caractérise par deux particularités: premièrement, c'est une autonomie qui se soumet à la direction unifiée de l'Etat; toutes les régions d'autonomie ethnique font parties intégrantes de la Chine; les organes d'administration autonome des régions ethniques sont des gouvernements locaux aux divers échelons sous la direction du gouvernement central, qui doivent se soumettre à la direction unifiée de ce dernier. En élaborant différentes mesures politiques et en entreprenant l'édification économique et culturelle du pays, les organes supérieurs d'Etat doivent tenir pleinement compte des situations concrètes et des demandes de diverses régions ethniques, et pousser les différentes parties à les aider et les soutenir. Deuxièmement, l'autonomie régionale ethnique en Chine n'est pas une simple autonomie ethnique et locale, mais une combinaison des éléments ethniques avec des éléments régionaux, des éléments politiques avec des éléments économiques. L'application de l'autonomie régionale ethnique en Chine doit favoriser non seulement l'unification de l'Etat, la stabilité de la société et la solidarité entre ethnies, mais aussi le développement de ces dernières et l'édification du pays.

L'autonomie régionale ethnique s'est définie en Chine au bout d'une longue pratique. En 1947, sous la direction du Parti communiste chinois, fut créée la Région autonome de Mongolie intérieure, la première région autonome d'ethnie minoritaire à l'échelon provincial. Le Programme commun de la Conférence consultative politique du Peuple chinois, adopté par la Première Conférence consultative politique du Peuple chinois le 29 septembre 1949, lequel servit de Constitution provisoire du pays, définit l'autonomie régionale des ethnies comme une politique fondamentale et un système politique important du pays. Le Programme de la République populaire de Chine pour l'application de l'autonomie régionale des ethnies, promulgué le 8 août 1952, a donné des directives précises sur cette application. La Constitution de la République populaire de Chine, établie en 1954, ainsi que celles postérieurement révisées, ont toutes défini l'autonomie régionale ethnique comme un système politique important. La Loi de la République populaire de Chine sur l'autonomie régionale des ethnies, promulguée en 1984, stipule d'une manière systématique les droits et devoirs des régions d'autonomie ethnique dans les domaines politique, économique et culturel. Après l'avènement de la République populaire de Chine, quatre régions autonomes à l'échelon provincial ont été successivement créées: la Région autonome uygur du Xinjiang en octobre 1955, la Région autonome zhuang du Guangxi en mars 1958, la Région autonome hui du Ningxia en octobre 1958, et la Région autonome du Tibet en septembre 1965.

La Constitution de la République populaire de Chine stipule que les organes d'administration des régions d'autonomie ethnique sont les assemblées populaires et les gouvernements populaires des régions autonomes, des départements autonomes et des districts autonomes; leur établissement et leur composition doivent se conformer aux principes fondamentaux du système d'assemblée populaire, tout en gardant leur spécificité par rapport aux organes d'Etat des autres régions. La Loi de la République populaire de Chine sur l'autonomie régionale des ethnies, quant à elle, proclame que les ethnies exerçant une autonomie doivent avoir toutes un nombre adéquat de représentants dans les assemblées populaires aux divers échelons; le président ou certains vice-présidents du comité permanent de l'assemblée populaire d'une région autonome doivent être membres de l'ethnie ou de l'une des ethnies exerçant l'autonomie régionale sur ce territoire; le chef d'une région autonome, d'un département autonome ou d'un district autonome doit être membre de l'ethnie ou de l'une des ethnies exerçant l'autonomie régionale sur ce territoire; les gouvernements populaires des régions autonomes, des départements autonomes ou des districts autonomes doivent être composés, autant que possible, par des membres des ethnies exerçant l'autonomie régionale ou d'autres ethnies minoritaires.

Les organes d'administration autonome des régions d'autonomie ethnique exercent les fonctions et pouvoirs des organes d'Etat aux échelons locaux; en même temps, en vertu de la Constitution et de la Loi sur l'autonomie régionale ethnique, ils exercent le pouvoir législatif et exécutif, ainsi que le pouvoir financier, le droit de développer l'économie, de former et d'employer des cadres d'ethnies minoritaires, de développer l'éducation et la culture des ethnies, d'employer et de développer les langues parlées et écrites de ces dernières, ainsi que celui de développer les sciences et techniques.

- Les assemblées populaires des régions d'autonomie ethnique ont le droit d'élaborer des statuts d'autonomie ou des statuts particuliers conformément aux caractéristiques politiques, économiques et culturelles de leur région. A la fin 1998, les régions d'autonomie ethnique ont élaboré au total 126 statuts d'autonomie et 209 statuts particuliers.

- Si les organes d'administration autonome d'une région d'autonomie ethnique trouvent qu'une résolution, une décision, ou une directive des organes d'Etat de l'échelon supérieur ne convient pas à la situation réelle de leur région, ils peuvent, après avoir reçu l'autorisation des organes supérieurs, soit l'exécuter avec plus de souplesse, soit renoncer à son application. Conformément aux stipulations de l'article 36 de la Loi de la République populaire de Chine sur le mariage, les cinq régions autonomes ethniques à l'échelon provincial et certains départements autonomes ont élaboré, selon la situation concrète locale, des règlements complémentaires à cette loi, et ont changé les stipulations de cette loi sur l'âge du mariage légal des citoyens; à savoir l'âge minimum légal, pour pouvoir contracter un mariage, de 22 ans accomplis pour l'homme et de 20 ans accomplis pour la femme a été rabaissé à 20 ans pour l'homme et 18 ans pour la femme.

- Sous la direction de la planification de l'Etat, les organes d'administration autonome des régions d'autonomie ethnique peuvent, en fonction des particularités et des exigences locales, élaborer leurs propres principes politiques et plans d'édification économique. Conformément à sa situation réelle, la Région autonome de Mongolie intérieure a élaboré et mis en œuvre une série de mesures politiques permettant à son économie de croître rapidement. En 1998, le P.I.B. de cette région était de 119,202 milliards de yuans, et celui par habitant, de 5 067 yuans. Les recettes financières étaient de 13,12 milliards de yuans, et les revenus par personne, citadins et agriculteurs, atteignaient respectivement 4 353 yuans et 1 981 yuans. Ces normes ont respectivement connu une augmentation de 9,6%, 7,5%, 17,9%, 10,4% et 11,3% par rapport à l'année 19978.

- Dans le souci de développer le pays, les organes d'administration des régions d'autonomie ethnique ont adopté toutes sortes de mesures pour former, chez ces ethnies, un grand nombre de cadres aux différents échelons, des spécialistes dans différents secteurs comme les sciences ou le management, ainsi que des ouvriers spécialisés, et de permettre à leurs talents respectifs de s'épanouir. En 1998, on comptait dans la Région autonome zhuang du Guangxi 372 900 cadres issus de diverses ethnies minoritaires, représentant 35% du nombre total des cadres de cette région. Les principaux responsables des 12 districts autonomes de cette région étaient tous issus d'ethnies exerçant l'autonomie régionale. Les chefs des 62 cantons ethniques étaient également tous membres d'ethnies minoritaires. Parmi les directeurs du Parti communiste chinois et de l'administration aux échelons de préfecture (municipalité), de district et de canton de cette région, ceux provenant d'ethnies minoritaires représentaient respectivement 26,92%, 39,71% et 48,03%. Parmi les cadres de réserve aux échelons de province, de préfecture et de district, ceux d'ethnies minoritaires représentaient respectivement 46%, 32% et 35%. Quant à la Région autonome du Tibet, en 1998, les cadres tibétains représentaient 74,9% du nombre total des cadres de cette région. Parmi les directeurs et les cadres jouant un rôle d'ossature au niveau provincial ainsi qu'aux échelons de préfecture et de district de cette région, les Tibétains et les membres d'autres ethnies minoritaires représentaient respectivement 78%, 67% et 62%. Parmi les cadres scientifiques, les Tibétains et les membres d'autres ethnies minoritaires dépassaient les 60%.

- Conformément à la loi et aux principes d'éducation définis par l'Etat, les organes d'administration des régions d'autonomie ethnique peuvent définir les différents programmes d'enseignement, créer des écoles à tous les niveaux, décider le système scolaire, le mode de fonctionnement et les matières d'enseignement, ainsi que le recrutement des élèves (Voir Tab. 1). Avant 1949, plus de 95% des habitants du Ningxia étaient illettrés, et il n'y avait pas d'enseignement supérieur. A l'heure actuelle, il s'est déjé formé un système d'enseignement marqué par sa structure rationnelle, ses divers types d'enseignement et ses divers niveaux scolaires qui se développent en harmonie. En 1998, il existait dans cette région plus de 6 100 établissements scolaires avec plus de 1,3 million d'élèves, dont 5 universités avec un total de 11 000 étudiants. Maintenant, 89,5% des habitants de cette région sont alphabétisés. Dans l'ancien Tibet, il n'y avait aucune école moderne; 95% des habitants de cette région étaient illettrés. En 1998, on y comptait 4 365 établissements scolaires. Maintenant 81,3% des enfants en âge scolaire fréquentent l'école. Le taux d'illettrisme a connu une diminution de 47 points.

Tableau 1: Comparaison de la situation dans l'éducation en 1952 et en 1998 dans les régions autonomes ethniques

Années
1952
1998
 Universités
11
94
 Inscriptions
4 500
226 400
 Ecoles secondaires
531
13 466
 Inscriptions
209 400
5 296 400
 Ecoles primaires
59 597
90 704
 Inscriptions
4 673 100
12 409 000

Le Département autonome coréen de Yanbian dans la province du Jilin jouit d'une réputation de "pays jouissant d'un haut degré d'éducation". Ces 50 dernières années, l'éducation y a connu un grand développement. Selon des statistiques, en 1998, 99,97% des enfants en âge scolaire sont allés à l'école primaire, 99,98% des diplômés d'écoles primaires sont passés au niveau secondaire. Le taux de scolarisation du premier cycle secondaire a atteint 95,2%, 96,8% des élèves du premier cycle secondaire ont obtenu un diplôme. L'enseignement obligatoire sur 9 ans s'est essentiellement généralisé dans cette région. L'enseignement supérieur, l'enseignement professionnel et l'enseignement pour adultes se développent de manière harmonieuse. La proportion des diplômés d'écoles supérieures et d'écoles secondaires spécialisées et celle des intellectuels aux grades moyen et supérieur ont dépassé le niveau moyen national.

- Les organes d'administration des régions d'autonomie ethnique peuvent décider en toute indépendance les soins et l'hygiène dans leur région pour faire progresser la médecine moderne et leur pharmacopée traditionnelle, renforcer non seulement la prévention et le traitement des maladies endémiques, mais aussi la protection maternelle et infantile, et améliorer les conditions d'hygiène, afin que la santé des ethnies minoritaires soit améliorée (Voir Tab. 2).

Tableau 2: Comparaison de la médecine et de la santé publique en 1952 et en 1998

Années
1952
1998
Etablissements sanitaires
1 176
16 700
Lits d'hôpitaux
5 711
393 000
Personnel médical professionnel
17 877
605 255
Habitants pour un établissement sanitaire
47 619
10 139
Lit d'hôpital pour mille personnes
0,1
2,32
Habitants pour une personne médicale professionnelle
3 132
341

Trois ans seulement après la fondation de la Région autonome de Mongolie intérieure, la peste cessait de se répandre. Le Ningxia a éradiqué en 1963 ce fléau. En 1961, la variole a disparu complètement de tout le pays. L'espérance de vie des Tibétains est passée de 36 ans à l'époque de la réforme démocratique de 1959 à 65 ans aujourd'hui. Le taux de mortalité des nouveau-nés est tombé de 43% il y a 40 ans à 3,7% en 1998. L'espérance moyenne de vie au Ningxia est passée de 30 ans avant 1949 à 69 ans aujourd'hui.

 

IV.Le développement commun de toutes les ethnies

Avant la fondation de la République populaire de Chine, les deux secteurs principaux de l'économie des régions d'ethnies minoritaires, l'agriculture et l'élevage, se développaient lentement. Le système agricole primitif fondé sur la terre brûlée régnait dans certaines régions, les outils de fer n'étaient pas encore employés dans certaines autres, et les ouvrages hydrauliques faisaient défaut. En 1949, le rendement unitaire de céréales n'était que de 75 kg par mu dans les régions d'ethnies minoritaires et la valeur globale de la production agricole n'était que de 3,12 milliards de yuans dans l'ensemble de ces régions. Avant la fondation de la République populaire de Chine, les ethnies minoritaires ne connaissaient pratiquement pas l'industrie. En 1949, la valeur globale de la production industrielle n'y était que de 540 millions de yuans. Les transports, la poste et les télécommunications étaient caducs: faute d'automobiles et de routes, les transports dépendaient principalement des bêtes et des hommes; dans certaines régions, une lettre ne parvenait au destinataire qu'après un mois, voire plus longtemps; beaucoup de gens ne connaissaient ni les automobiles ni le téléphone; il n'existait aucune route au Tibet.

Après la fondation de la République populaire de Chine, l'Etat a tout fait pour promouvoir le développement et le progrès chez toutes les ethnies. Selon les circonstances spécifiques de ces dernières, l'Etat a pris une série de mesures politiques pour secourir et soutenir les régions d'ethnies minoritaires dans leur développement économique, encourager et organiser l'aide venant des régions développées à forte population han. On trouve, dans la Loi de la République populaire de Chine sur l'autonomie des régions d'ethnies minoritaires, 13 articles stipulant les devoirs des départements gouvernementaux d'échelon supérieur d'aider le développement des régions ethniques autonomes. Au moment d'établir les plans de développement économique et de progrès social, il a conçu, de façon méthodique, des projets clés dans les régions d'ethnies minoritaires, afin de réajuster la structure économique singulière de ces régions, y développer divers secteurs industriels et élever la puissance économique générale. Avec l'approfondissement de la réforme et de l'ouverture ces dernières années, l'Etat y a multiplié les investissements et accéléré l'ouverture, ce qui a accentué l'essor économique dans ces régions.

Renforcer la construction des installations de base et le développement des secteurs de base dans les régions d'ethnies minoritaires

Depuis le Premier Plan quinquennal (1953-1957), l'Etat a mis en exécution une série de projets clés dans des régions telles que la Mongolie intérieure, le Xinjiang et le Ningxia (ex: la base sidérurgique de Baotou en Mongolie intérieure, la centrale hydraulique de Qingtongxia au Ningxia, l'exploitation pétrolière au Xinjiang, et l'exploitation de la région forestière des monts Hinggan en Mongolie intérieure). Dans les années 50 et 60, l'Etat a construit des routes reliant respectivement le Tibet au Sichuan, au Qinghai et au Xinjiang, et des lignes de chemin de fer menant aux régions d'ethnies minoritaires dans le nord-ouest et le sud-ouest telles que les lignes Baotou-Lanzhou, Lanzhou-Xining, Lanzhou-Urümqi, Guiyang-Kunming, Chengdu-Kunming, Chengdu-Guiyang, et Changsha-Guiyang. En outre, l'Etat a construit dans ces régions un grand nombre d'entreprises de grande et moyenne importance dont 1 400 dans les cinq régions autonomes et dans les régions peuplées de minorités au Yunnan, au Guizhou et au Qinghai.

L'Etat attache une grande importance à la construction d'infrastructures et au développement des secteurs de base dans les régions d'ethnies minoritaires. Ces dernières années, il a prévu en priorité des projets de travaux hydrauliques, électriques, de transports, de protection de l'environnement et d'exploitation des ressources dans les régions centrales et occidentales du pays où se concentrent des ethnies minoritaires, et appliqué des mesures préférentielles en ce qui concerne l'investissement pour accélérer la réforme et l'ouverture de la Chine du Centre et de l'Ouest et attirer toujours plus de capitaux étrangers vers ces régions. En 1998, 62% des investissements d'Etat en plus ont été utilisés dans les régions centrales et occidentales, et les subventions d'Etat destinées aux immobilisations des régions centrales et occidentales ont augmenté de 31,2%, soit 14,9 points de plus par rapport aux régions orientales, un record à marquer dans l'histoire de la Chine nouvelle. Toutes ces mesures politiques ont énormément contribué à la croissance économique des régions d'ethnies minoritaires (Voir Tab. 3). Selon les statistiques, la longueur des chemins de fer mis en service dans les régions d'ethnies minoritaires s'est multipliée, de 1952 à 1998, par 5,6 pour atteindre 17 300 km; celle des routes mises en service, par 15,4 pour atteindre 374 100 km; et celle du réseau postal, par 9,6 pour atteindre 1 135 400 km.

Tableau 3: Comparaison des principaux secteurs industriels des régionsd'ethnies minoritaires en 1952 et en 1998

Années
1952
1998
 Valeur globale de la production industrielle (milliard de yuans)
0,54
531,3
 Production de fonte de fer (mille tonnes)
9
7 017,3
 Production d'acier (mille tonnes)
0,6
6 328
 Production de charbon brut (million de tonnes)
1,78
175,686
 Production de pétrole brut (million de tonnes)
0,052
20,472
 Production d'électricité (milliard de kWh)
0,08
132,31

Ces dernières années, grâce au soutien continu de l'Etat, le Xinjiang a achevé une série d'activités industrielles de pointe de moyenne et grande importance tels que le complexe pétrochimique d'Urümqi et l'ouvrage d'éthylène du Complexe pétrochimique de Dushanzi, ainsi qu'un grand nombre d'importants chantiers dans les transports tels que le chemin de fer au Xinjiang du Sud, l'aéroport de Tacheng, et la route Turpan-Urümqi-Dahuangshan. Selon les statistiques, de 1978 à 1997, quelque 50 000 projets de construction (dont 64 de moyenne et grande envergure) ont été mis en service, réalisant un montant d'immobilisations de 190 milliards de yuans. Ces investissements ont beaucoup amélioré l'environnement des infrastructures dans les domaines d'ouvrages hydrauliques, de transports, et des télécommunications au Xinjiang. Aujourd'hui, cette région est devenue la quatrième grande base de production et de transformation pétrolières du pays et une des grandes filatures nationales de coton et de laine, ainsi qu'un des principaux centres de tannage et de fourrure.

Le gouvernement central a accordé un soutien particulier à la construction des infrastructures et au développement des secteurs de base du Tibet. En 1984, l'Etat a rassemblé des forces humaines et matérielles de neuf provinces ou municipalités pour construire au Tibet 43 travaux concernant les ressources énergétiques, les transports, les matériaux de construction et l'urbanisme; les investissements ont totalisé 480 millions de yuans. En 1994, le gouvernement central a décidé de fournir au Tibet une aide gratuite dépassant 4 milliards de yuans de la part de l'Etat et d'autres provinces ou municipalités pour y construire 62 chantiers dont 60 sont d'ores et déjà terminés. En 1997 fut mise en service la centrale hydraulique de Yamzho Yumco, grâce à un investissement d'Etat de 2,014 milliards de yuans. Selon les statistiques, le gouvernement central a, des années 50 à 1998, investi au Tibet plus de 40 milliards de yuans et y a transféré une grande quantité de matériaux. L'aide de l'Etat et des autres provinces ou municipalités a grandement amélioré les infrastructures et les secteurs de base du Tibet. Aujourd'hui, cette région autonome possède déjà la production d'électricité, l'exploitation minière, les matériaux de construction, l'industrie forestière, le filage de la laine, l'imprimerie, les denrées alimentaires, et d'autres secteurs industriels modernes.

Développer l'agriculture et l'élevage des régions d'ethnies minoritaires

Après la fondation de la République populaire de Chine, les gouvernements à tous les échelons ont activement dirigé les paysans et les bergers d'ethnies minoritaires dans l'aménagement de champs et de pâturages, et pris toutes les mesures nécessaires pour développer l'économie rurale et élever le niveau de production agricole. Grâce à une série de mesures prises par le gouvernement telles que la distribution gratuite d'instruments aratoires et de fonds de production, la diminution ou l'exemption de taxes agricoles et d'élevage, et le prêt sans intérêt ou à bas intérêt, le développement de l'économie rurale dans ces régions a obtenu des succès remarquables (Voir Tab. 4). En 1998, le revenu net des paysans dans les régions ethniques autonomes a atteint 1 633,11 yuans, soit 22,5 fois plus par rapport à 1980.

Tableau 4: Comparaison de l'agriculture et de l'élevage des régionsautonomes d'ethnies minoritaires en 1952 et en 1998

Années
1952
1998
 Valeur globale de la production agricole (milliard de yuans)
3,12
321,05
 Production de céréales (million de tonnes)
15,815
72,954
 Cheptel de gros bestiaux (million de têtes)
24,392
55,647

Au début des années 80, le gouvernement central a adopté à l'égard du Tibet deux politiques fondamentales: "distribuer les champs aux paysans pour qu'ils les exploitent de façon autonome" et "privatiser le bétail pour que les bergers pratiquent l'élevage de façon autonome", et ce tout en exemptant les paysans d'impôts et de taxes, ce qui a fortement stimulé l'activité des paysans et des bergers qui représentent toujours plus de 80% de la population du Tibet, et par là conduit à de bonnes récoltes. En 1998, la production totale de céréales au Tibet a atteint 850 000 tonnes, soit 5,6 fois plus par rapport à 1959. Pour améliorer les conditions de production agricole et d'élevage du Tibet, l'Etat a investi plus de 2 milliards de yuans dans la construction et l'aménagement d'infrastructures agricoles dans les bassins du Yarlung Zangbo, du Lhasa et du Nyang Qu. 45,6% des champs du Tibet bénéficieront de ce projet comprenant 40 travaux. Grâce au soutien de l'Etat, la Région autonome hui du Ningxia a, à partir de 1989, accompli les deux premières tranches de l'exploitation générale agricole dans les régions irriguées du Grand Méandre du Huanghe, défriché 40 000 hectares de terres incultes, et aménagé 100 000 hectares de champs au rendement bas et moyen, ce qui a augmenté de 400 millions de kg la capacité de production de céréales. Pour aider le développement des cantons ethniques, le gouvernement chinois a établi, en 1993, les Règlements de travail administratif dans les cantons ethniques, selon lesquels les autorités supérieures doivent prendre des mesures politiques spéciales dans les domaines financier, monétaire, fiscal et de la construction des infrastructures pour encourager le développement économique des cantons ethniques. Durant le VIIIe Plan quinquennal (1991-1995), le gouvernement a distribué chaque année un prêt bonifié de 100 millions de yuans pour encourager le développement des entreprises rurales dans les régions d'ethnies minoritaires.

Intensifier la réforme et l'ouverture des régions d'ethnies minoritaires

Depuis la mise en application de la politique de réforme et d'ouverture à la fin des années 70, une série de réformes dans les domaines des régions rurales, des entreprises d'Etat, de la fiscalité, de la finance, des investissements, du commerce extérieur, de la circulation des marchandises, de la sécurité sociale, du logement, etc., ont été mises en application pour établir en Chine un système d'économie de marché socialiste, dans les régions d'ethnies minoritaires comme dans le reste du pays. Le système économique et le système de distribution y ont connu un changement radical, et le niveau de commercialisation et de socialisation de l'économie nationale a augmenté de façon considérable. En même temps, avec la formation d'une ouverture nationale à tous les niveaux et dans divers domaines, les régions d'ethnies minoritaires, qui sont pour la plupart côtières, riveraines ou frontalières, mettent en valeur leurs conditions géographiques favorables pour développer activement le commerce frontalier et la coopération économique et technique avec l'étranger, ce qui fait avancer l'ouverture sur l'extérieur de ces régions et donne à celles-ci un rôle de plus en plus important dans l'ouverture nationale.

Tout en conservant les politiques préférentielles à l'égard des régions ethniques telles que les subventions financières et les fonds de développement, l'Etat encourage, à partir de la fin des années 70, les régions d'ethnies minoritaires à introduire des capitaux extérieurs, à associer leurs propres capitaux et à développer le commerce frontalier, suivant les réalités locales. Il soutient la réforme active et appropriée des régions d'ethnies minoritaires afin de réajuster la structure sociale et économique et de renforcer la capacité d'auto-développement.

En 1987, l'Etat a pris la décision d'accélérer l'ouverture sur l'extérieur en fondant des zones d'exploitation et des zones de libre-échange frontalier dans certaines régions frontalières où les conditions étaient requises, tout en profitant des expériences internationales. En 1992, l'Etat a décidé, pour activer l'économie des régions frontalières, d'y enrichir leurs habitants, et renforcer la coopération commerciale avec les pays voisins, d'ouvrir les villes frontalières suivantes à forte implantation de minorités: Manzhouli et Erenhot en Mongolie intérieure, Hunchun au Jilin, Yining, Bole et Tacheng dans la Région autonome uygur du Xinjiang, Pingxiang et Dongxing dans la Région autonome zhuang du Guangxi. En 1993, l'Etat a choisi sept régions ethniques pour mettre à l'essai la réforme et l'ouverture, ce sont: la ligue de Hulun Buir, la ville de Wuhai, le département autonome coréen de Yanbian, le département autonome miao et dong de Qiandongnan, le département autonome hui de Linxia, la ville de Golmud, et le département autonome kazakh d'Ili.

Depuis les années 80, la ville de Beihai dans la Région autonome zhuang du Guangxi est classée parmi les 14 villes côtières ouvertes du pays; une autre ville et 5 districts sont intégrés dans les zones d'exploitation économique côtières; des chefs-lieux de régions autonomes comme Urümqi, Nanning, Hohhot et Yinchuan, et des chefs-lieux de provinces peuplées de minorités comme Kunming, Xining et Guiyang sont classés parmi les villes intérieures ouvertes; des zones d'exploitation de hautes technologies de pointe ont été ratifiées par l'Etat dans les quatre grandes villes des régions ethniques: Guilin, Nanning, Urümqi, Baotou.

Aujourd'hui, le Xinjiang a établi des relations économiques et commerciales stables avec plus de 70 pays et territoires. De 1992 à 1997, le montant d'import-export du Xinjiang a atteint 6,99 milliards de dollars américains, soit une augmentation annuelle de 21,1%. De gros succès ont été obtenus dans la construction et dans l'introduction d'investissements de 6 villes ouvertes, zones d'exploitation économique et technique, ou zones frontalières de coopération économique. Une grande percée vers le monde a vu le jour dans le nord-ouest avec l'ouverture de 15 ports au Xinjiang, et la mise en service de la ligne à double voie Lanzhou-Xinjiang et du second pont continental eurasien.

Depuis l'ouverture du Guangxi, les investissements étrangers ne cessent d'augmenter. Durant le VIIIe Plan quinquennal (1991-1995), 3,24 milliards de dollars américains de capitaux étrangers (y compris les crédits gouvernementaux étrangers) ont été utilisés, soit 6,6 fois plus par rapport au VIIe Plan quinquennal (1986-1990). Fin 1997, le Guangxi a ratifié en tout 8 505 projets d'investissements étrangers, totalisant un montant contractuel de 13,79 milliards de dollars américains, dont 6,71 milliards ont été utilisés. De nos jours, une trentaine de pays ou territoires ont investi dans le Guangxi11.

Adopter une politique financière préférentielle aux régions d'ethnies minoritaires

L'Etat a mis en place diverses mesures préférentielles dans le domaine de la finance telles que la subvention financière aux régions ethniques en 1955, le fonds de réserve pour les régions ethniques en 1964, ainsi que l'augmentation de la proportion des réserves financières destinées aux régions ethniques, afin de développer l'économie et d'élever le niveau de vie dans ces régions. Les statistiques montrent que ces dernières ont, jusqu'en 1998, bénéficié des subventions d'Etat totalisant 16,8 milliards de yuans grâce à cette politique préférentielle. En 1980, le gouvernement central a décidé d'accorder une subvention fixe aux cinq régions autonomes ainsi qu'aux provinces du Guizhou, du Yunnan et du Qinghai où les ethnies minoritaires vivent en communauté compacte, tout en conservant les mesures préférentielles susmentionnées. De 1980 à 1998, les régions d'ethnies minoritaires ont reçu de l'Etat un montant de subventions déterminées de 140 milliards de yuans. En 1980, l'Etat a créé un Fonds de développement pour les régions économiquement sous-développées, dont une grande partie est attribuée aux régions d'ethnies minoritaires. En 1986, l'Etat a instauré les crédits bonifiés contre le paupérisme et fourni des capitaux pour secourir les sinistrés en organisant des travaux publics, dont une grande partie est destinée aux régions d'ethnies minoritaires. En 1994, lors de la réforme du système financier de l'Etat pour mettre sur pied le partage des recettes fiscales, l'Etat a conservé toutes les subventions et politiques d'allocation spéciale destinées aux régions d'ethnies minoritaires. En 1995, lors de l'établissement des méthodes de paiement transféré pour la période de transition, l'Etat a spécialement créé des articles pour les cinq régions autonomes, pour les provinces du Yunnan, du Guizhou et du Qinghai, et pour les départements autonomes de minorités des autres provinces, et adopté une politique préférentielle selon laquelle le montant de paiement transféré augmenterait au fur et à mesure de la croissance des finances de l'Etat. En 1998, l'Etat a transféré 2,9 milliards de yuans dans les cinq régions autonomes et dans les provinces du Guizhou, du Yunnan et du Qinghai habitées principalement par des ethnies minoritaires, ce qui représentait 48% du total de paiement transféré dans l'ensemble du pays.

Encourager le développement commercial des régions d'ethnies minoritaires et favoriser la production d'articles traditionnels des ethnies minoritaires

L'Etat encourage le développement commercial des régions ethniques en leur accordant des traitements préférentiels. Dès 1963, les régions ethniques bénéficient d'une politique préférentielle en ce qui concerne la retenue du profit, les fonds propres et la subvention pour l'augmentation des prix. Pour respecter les us et coutumes et la croyance religieuse des ethnies minoritaires et répondre à leurs besoins particuliers dans la production et dans la vie, l'Etat a répertorié quelque 4 000 variétés d'articles traditionnels dans 16 catégories en ce qui concerne les vêtements, les chaussures, les coiffes, les parures, les soieries, le mobilier, les denrées alimentaires, les outils de production, les objets d'art artisanal, les instruments de musique, etc. De plus, il a pris des mesures avantageuses telles que la fondation des bases de production spéciales, la garantie prioritaire des capitaux de production et des matières premières, la réduction ou l'exemption d'impôts, le prêt à bas intérêt, et la subvention pour les transports.

Depuis 1991, l'Etat a, en tenant compte de la réalité de la réforme et de l'ouverture, réajusté sa politique préférentielle sur le commerce et la production d'articles traditionnels des minorités. Durant le VIIIe Plan quinquennal (1991-1995), l'Etat a accordé une faveur appropriée aux sociétés commerciales ethniques dans 426 districts et aux 2 300 entreprises de production d'articles traditionnels, dans les domaines du crédit, des investissements, de l'imposition et de l'approvisionnement de marchandises; il a encore créé un prêt bonifié spécial pour la construction de points de vente du commerce ethnique et la refonte des entreprises destinées à la production d'articles traditionnels. En juin 1997, l'Etat a décidé la continuation de sa politique préférentielle sur le commerce ethnique et la production d'articles traditionnels: durant le IXe Plan quinquennal (1996-2000), la Banque populaire de Chine fournit chaque année un prêt bonifié de 100 millions de yuans pour la construction de points de vente et la refonte d'entreprises; les entreprises d'Etat de commerce ethnique et les coopératives d'approvisionnement et de vente au niveau inférieur au district sont exemptées de la T.V.A.

Aider les régions pauvres d'ethnies minoritaires à sortir de leurs conditions de misère

Depuis la fondation de la République populaire de Chine, malgré l'amélioration sensible de leur vie, par rapport aux régions côtières de l'est, les régions de l'ouest où se concentrent des ethnies minoritaires connaissent un développement entravé par des contraintes géographiques, du bas niveau de développement social, des conditions défavorables de production, et de la faible généralisation des connaissances scientifiques et culturelles. Dans certaines régions d'ethnies minoritaires, les conditions de vie et de production sont très difficiles, et la population de certaines ethnies minoritaires n'arrive pas à manger à leur faim et à s'habiller chaudement. Au milieu des années 80, un projet planifié de lutte contre le paupérisme vit le jour visant à une amélioration de la vie des ethnies minoritaires.

Les régions déshéritées où se trouvent ces minorités bénéficient, à part la politique préférentielle accordée à toutes les régions pauvres du pays, d'une série de mesures spéciales: 1) Assouplir les normes pour étendre le champs des subventions d'Etat aux régions d'ethnies minoritaires. En 1986, lorsqu'on dut déterminer pour la première fois les principaux districts pauvres au niveau national, on éleva la norme nationale de 150 yuans (revenu net par habitant de 1985) à 200 yuans pour les districts autonomes d'ethnies minoritaires et à 300 yuans pour les districts en difficulté dans les régions pastorales et dans les régions ethniques. Parmi les 331 principaux districts pauvres au niveau national, les districts d'ethnies minoritaires étaient au nombre de 141, soit 42,6% du total. En 1994, pour mettre en exécution le Projet d'Etat de lutte contre le paupérisme, on réajusta les moyens de subvention d'Etat: parmi les 592 nouveaux principaux districts pauvres au niveau national, les districts d'ethnies minoritaires étaient au nombre de 257, soit 43,4% du total. 2) Privilégier les districts pauvres des minorités dans la distribution de capitaux et de matériaux destinés à la lutte contre le paupérisme. Toutes les cinq régions autonomes sont considérées comme régions occidentales en ce qui concerne la distribution de capitaux et de matériaux destinés à la lutte contre le paupérisme et bénéficient d'un soutien prioritaire de l'Etat. Certaines provinces et régions destinent une partie des capitaux contre l'indigence dans les districts pauvres d'ethnies minoritaires. Selon des statistiques, l'Etat a, de 1996 à 1998, versé aux 257 districts pauvres d'ethnies minoritaires 16,95 milliards de yuans, soit 45% du total de capitaux destinés à la lutte contre le paupérisme. 3) Etablir des fonds spéciaux contre la pauvreté dans les régions d'ethnies minoritaires. De 1983 à 2002, le gouvernement central alloue chaque année 200 millions de yuans pour l'aménagement de l'agriculture dans des régions arides couvrant les préfectures de Dingxi et de Hexi au Gansu et celle de Xihaigu dans la Région autonome hui du Ningxia où se concentrent des minorités. A partir de 1990, l'Etat établit un "Fonds de nourriture et de vêtements pour les régions pauvres d'ethnies minoritaires" afin de secourir les 143 districts pauvres d'ethnies minoritaires du pays. 4) Intensifier une coopération active avec les organisations internationales dans la lutte contre l'indigence dans les régions pauvres d'ethnies minoritaires. A partir de 1995, la Banque mondiale a exécuté en Chine un programme en trois fois contre le paupérisme couvrant 43 districts pauvres d'ethnies minoritaires au Guangxi, en Mongolie intérieure, au Ningxia et dans d'autres provinces et régions. Les crédits ont totalisé 610 millions de dollars américains. 5) Organiser la collaboration contre le paupérisme entre les provinces et municipalités orientales et les régions d'ethnies minoritaires. En 1996, le gouvernement central a décidé de jumeler 9 provinces côtières économiquement développées et municipalités relevant directement de l'autorité centrale et 4 municipalités à budget indépendant avec 10 provinces et régions autonomes de l'ouest. Ces trois dernières années, elles leur ont fait un don de 1,04 milliard de yuans en espèces ou en objets et investi 4 milliards de yuans pour exécuter 2 074 projets de coopération.

Après une dizaine d'années de lutte contre le paupérisme, les conditions de vie et de production de la population des régions d'ethnies minoritaires se sont sensiblement améliorées. De 1995 à 1998, on a résolu le problème d'alimentation en eau pour 10,92 millions d'habitants et 15,14 millions de têtes de bétail dans 257 districts pauvres d'ethnies minoritaires; le nombre des habitants souffrant d'indigence dans cinq régions autonomes a baissé de 8,35 millions de personnes à 4,73 millions de personnes, ce qui a ramené le taux de pauvreté de 12,4% à 6,9%; le revenu net moyen des paysans dans les districts pauvres a augmenté de 833 yuans à 1 395 yuans. En même temps, la construction d'infrastructures dans les régions d'ethnies minoritaires s'est accélérée. De 1995 à 1998, la superficie des champs a augmenté de 10 millions de mu, la longueur des routes de 69 000 km, et la longueur des lignes à haute tension de 117 000 km.

Pratiquer une politique nataliste souple en ce qui concerne les ethnies minoritaires

Pour élever la qualité de la vie chez les ethnies minoritaires et accroître l'essor économique des régions où vivent ces minorités, les assemblées populaires des différentes régions d'autonomie ethnique ont élaboré une politique de planning familial à l'égard de ces ethnies, suivant la politique nataliste de l'Etat envers les ethnies minoritaires. Les règlements de cette politique sont plus souples que ceux en vigueur chez les Han. En général, une famille chez les ethnies minoritaires peut avoir deux ou trois enfants; dans les régions frontalières, dans celles où les conditions naturelles sont mauvaises, ainsi que pour les ethnies de faible population, chaque famille peut avoir plus de trois enfants. Au Tibet, les paysans et les bergers tibétains peuvent avoir autant d'enfants qu'ils le veulent sans aucune restriction. Ce qui fait que l'accroissement de la population des ethnies minoritaires est plus rapide que la croissance démographique moyenne du pays. Lors du premier recensement national de 1953, les ethnies minoritaires du Xinjiang étaient au nombre de 4,54 millions d'habitants; lors du 4e recensement national de 1990, elles en totalisaient 9,46 millions; et en 1998, elles étaient au nombre de 10 460 100 personnes, soit 62% de la population totale du Xinjiang. En 1952, les habitants du Tibet déclarés au gouvernement central par le gouvernement local du Tibet présidé par le dalaï-lama, étaient de 1 million; en 1998, ils ont atteint le nombre de 2,52 millions. La population d'ethnie tibétaine, en elle-même, a connu une augmentation de 1,2 million de personnes. A l'heure actuelle, les Tibétains représentent 94% de la population totale de cette région autonome.

Soutenir et aider le développement de l'éducation dans les régions d'ethnies minoritaires

L'éducation ethnique est une partie importante de l'éducation chinoise. Le développement de l'éducation ethnique joue un rôle important pour élever la qualité de la population minoritaire et promouvoir le développement économique et culturel des régions d'ethnies minoritaires. Selon les besoins de la modernisation et les principes politiques du développement de l'éducation, l'Etat soutient et aide activement le développement de l'éducation chez les ethnies minoritaires à partir des caractéristiques de celles-ci et de la réalité des régions où elles habitent.

L'Etat a pris un grand nombre de mesures politiques pour encourager le développement de l'éducation des ethnies minoritaires, par exemple: accorder aux régions autonomes d'ethnies minoritaires et respecter le droit de développer l'éducation d'une façon autonome; attacher de l'importance à l'enseignement des langues ethniques et à l'enseignement bilingue; renforcer l'édification du personnel enseignant d'ethnies minoritaires; accorder un traitement de faveur en ce qui concerne les frais; créer des écoles et des classes pour ces minorités; recruter des élèves dans des régions déterminées; jumeler les provinces et les municipalités intérieurs avec les régions d'ethnies minoritaires en ce qui concerne l'aide à l'éducation; mobiliser toutes les régions du pays pour intensifier l'éducation au Tibet, etc.

L'Etat a accordé une aide prioritaire à la généralisation de l'enseignement obligatoire dans les régions d'ethnies minoritaires. En 1993, les départements intéressés ont proposé de jumeler les provinces et municipalités développées aux niveaux économique et éducatif avec les 143 districts pauvres d'ethnies minoritaires pour mener une aide et une collaboration dans le domaine de l'éducation, et déterminé les jumelages et les tâches principales de la lutte contre la pénurie dans le domaine de l'éducation. Le ministère de l'Education et le ministère des Finances ont organisé en commun le Projet d'enseignement obligatoire dans les régions pauvres au niveau national, suivant lequel le gouvernement central va investir, de 1995 à l'an 2000, 3,9 milliards de yuans, les capitaux destinés à ce projet vont atteindre 10 milliards de yuans si l'on compte les capitaux complémentaires accordés par les autorités locales. La mise en marche de ce projet joue un rôle important dans la généralisation de l'enseignement obligatoire dans les régions d'ethnies minoritaires. L'Etat encourage l'aide financière au développement de l'enseignement élémentaire dans les régions ethniques par la mise en pratique du projet "Espoir". En 1995, par exemple, 136 écoles "Espoir" ont été créées dans le département autonome tujia et miao de Xiangxi au Hunan, ce qui a permis à des dizaines de milliers d'élèves pauvres d'ethnies minoritaires de continuer à poursuivre leurs études.

L'Etat a créé un certain nombre d'établissement d'enseignement destinés aux minorités. Jusqu'en 1998, on comptait 12 universités et instituts, 59 écoles normales, 158 écoles professionnelles, 3 536 lycées et 20 906 écoles, tous créés par l'Etat pour les ethnies minoritaires. Des cours préparatoires pour ces dernières ont été successivement créés dans les universités ethniques, et dans certains établissements d'enseignement supérieur, dans des écoles spécialisées et dans des universités pour adultes. En 1998, les établissements d'enseignement supérieur ayant établi des cours préparatoires pour les ethnies minoritaires dépassaient le nombre de 80 et pouvaient inscrire 7 142 étudiants. Ces cours préparatoires jouent un rôle important dans l'élévation du niveau d'instruction des élèves d'ethnies minoritaires et dans la continuation de leurs études dans les écoles spécialisées supérieures et secondaires, devenant ainsi une forme d'enseignement particulière destinée aux élèves d'ethnies minoritaires.

V.La protection et le développement de la culture des ethnies minoritaires

Au cours de leur longue histoire, les différentes ethnies minoritaires ont formé leur propre culture ayant chacune leur particularité. En Chine la culture traditionnelle des ethnies minoritaires est respectée et protégée. Les différentes ethnies peuvent garder et développer librement leur culture.

Respecter les coutumes traditionnelles des ethnies minoritaires

Les minorités se distinguent chacune par leurs coutumes, ainsi que par leur mode de vie et de production. Cette différence se manifeste dans les parures vestimentaires, la nourriture, le logement, ainsi que dans le mariage, les fêtes rituelles et les funérailles. L'Etat respecte les coutumes des ethnies minoritaires, et celles-ci ont le droit de garder ou réformer leurs coutumes traditionnelles.

En Chine, dix ethnies minoritaires ont la coutume de prendre des nourritures musulmanes. Pour résoudre leur problème de nourriture, l'Etat a exigé l'installation d'une cantine pour les musulmans ou tout au moins que leur cuisine soit servie dans les organismes gouvernementaux, les écoles, les établissements publics et les entreprises où les musulmans sont nombreux. Dans les établissements où les musulmans sont peu nombreux, plusieurs unités de travail se sont associées pour installer une cantine réservée à ces derniers. Dans les régions où vivent ces minorités, on peut trouver partout des points de vente d'alimentation musulmane. En villes, sur les trottoirs des grandes artères commerciales, dans les hôtels, les restaurants, les hôpitaux, ainsi que dans les moyens de transport tels que les trains, les avions, les navires, des endroits ont été créés spécialement pour ce genre de nourriture. L'Etat a promulgué des règlements précis concernant la vente des produits alimentaires musulmans, selon lesquels les caractères qing zhen (musulman) doivent être inscrits sur les étiquettes de produits à base de viande de bœuf et de mouton et ceci dans les différents cercles de production et de vente (l'abattage, l'emballage, le transport, la manufacture, et la vente). Dans les grandes et moyennes villes où s'agglomèrent des ethnies minoritaires musulmanes, les départements concernés d'Etat ont créé spécialement pour elles un réseau spécial de vente en gros ou en détail de la viande de bœuf et de mouton.

Les rites funéraires dans chaque ethnie minoritaire sont différents, ainsi les défunts peuvent être incinérés, enterrés, immergés ou bien servir de nourriture aux oiseaux de proie. Quel que soit le rite, le gouvernement le respecte. Dans les régions peuplées par les Hui, les Uygurs, etc. qui ont coutume d'enterrer leurs morts, l'Etat fixe un terrain réservé exclusivement à la construction de cimetières, permettant ainsi d'instituer un service funéraire pour ces ethnies. Actuellement, toutes les villes où vivent les ethnies comme les Hui, qui enterrent leurs morts, sont pourvues de cimetières musulmans. Le respect des rites funéraires par le gouvernement chinois est valable également pour les Tibétains qui ont d'autres façons d'inhumer leurs morts.

En Chine, chaque ethnie a également ses cérémonies pour le Nouvel An et ses fêtes traditionnelles: citons le Nouvel An du calendrier tibétain, le festival Shoton chez les Tibétains; la fête du Baïram, le festival du Qurban chez les Hui et les Uygurs; la fête de Nadam chez les Mongols; la fête de l'Eau chez les Dai; la fête des Flambeaux chez les Yi, etc. En Chine, l'Etat fixe les jours fériés et fournit des denrées spéciales pendant la fête selon la tradition des différentes ethnies minoritaires.

Protéger le patrimoine culturel des ethnies minoritaires

Pour protéger la culture traditionnelle des différentes ethnies minoritaires, l'Etat a planifié toute une série de démarches allant de la récolte d'œuvres issues du patrimoine culturel des ethnies minoritaires à leurs publications en passant par une classification et une traduction. Il a veillé également à ce que soient protégés les sites historiques célèbres et les objets antiques précieux.

L'Etat a fondé un groupe chargé de la planification pour la classification puis la publication des livres anciens des ethnies minoritaires, et un office pour organiser ce travail de classification dans tout le pays. Maintenant dans 25 provinces, régions autonomes, municipalités relevant directement de l'autorité centrale, 130 départements autonomes, préfectures et ligues, on a fondé un organisme chargé de la classification et de la recherche des livres anciens des ethnies minoritaires. Les écoles d'ethnies minoritaires sont également pourvues d'un établissement de la classification et de la recherche de ces livres. Jusqu'en 1998, on a répertorié 120 000 titres dont 110 000 ont été classifiés et 5 000 publiés. L'Etat a rassemblé 3 000 spécialistes pour accomplir le travail de rédaction et de publication de cinq catégories de livres sur les ethnies minoritaires, y compris des précis de l'histoire des ethnies minoritaires, des précis des langues des ethnies minoritaires, un aperçu général des régions autonomes ethniques, en tout 400 titres. Actuellement en Chine, les 55 ethnies minoritaires ont chacune leur précis d'histoire écrite.

Le gouvernement chinois a fondé un établissement spécial de recherches et de traductions pour les trois plus importantes épopées: le Gesar (le long poème chanté tibétain), le Jianggar (la célèbre épopée des Mongols), le Manas (le célèbre poème biographique des kirghiz). Ces trois œuvres ont été publiées en langue des ethnies minoritaires, en chinois et en plusieurs langues étrangères, ainsi que des textes d'études spécialisées. Pour le Gesar seul, un ouvrage de recherche intitulé Le recueil complet de Gesar a permis à un bon nombre de chercheurs d'avoir une connaissance détaillée de ce livre. Ces dernières années, l'Etat a affecté une dizaine de millions de yuans dans un travail de vérification et de publication de la Grande Encyclopédie chinoise sur le Tibet en 150 volumes.

Depuis le début des années 50, le gouvernement chinois à tous les échelons et les départements culturels et artistiques ont demandé à une dizaine de milliers d'anthropologues, de sociologues et d'ethnologues, ainsi qu'à des artistes et musicologues de se rendre dans les régions d'ethnies minoritaires afin de collecter le patrimoine culturel et artistique traditionnel répandu parmi les populations. Au début des années 80, le gouvernement chinois a alloué une forte somme d'argent et placé de nombreux moyens matériels et humains pour récolter des œuvres de l'art folklorique des différentes ethnies. On a compilé dix grandes collections sur la littérature, la musique, la danse, etc., avec un total de 450 volumes dont 310 volumes ont déjé été publiés, par exemple, Les chansons folkloriques chinoises, Les musiques instrumentales des ethnies chinoises, Les contes populaires chinois, Les dictons populaires chinois.

Ces dix dernières années, l'Etat a investi de grosses sommes d'argent dans la restauration de nombreux sites historiques placés sous la protection de l'Etat, par exemple, le monastère Drepung, le monastère Sera, le monastère Ganden à Lhasa au Tibet, le monastère Ta'er au Qinghai, la grotte aux mille statues de bouddhas de Kizil au Xinjiang. En particulier de 1989 à 1994, l'Etat a accordé 53 millions de yuans et 1 000 kg d'or pour la restauration du célèbre palais du Potala à Lhasa. Dans les différentes régions de la Chine, on a construit des musées, des centres culturels dans le but de protéger les objets antiques chez les ethnies minoritaires, ainsi le Musée du Tibet dont la construction a coûté cent millions de yuans vient d'ouvrir ses portes.

Assurer l'épanouissement de la culture et de l'art des ethnies minoritaires

L'Etat et les départements intéressés ont pris des mesures comme la formation de groupes culturels et artistiques chez les ethnies minoritaires, la création d'écoles artistiques, de centres culturels et de palais de l'art populaire, afin de former un personnel spécialisé dans la culture et l'art des ethnies minoritaires et de donner un coup de pouce à la création d'œuvres littéraires et artistiques chez ces ethnies. Au début des années 50, fut fondée à Beijing la Troupe nationale de chants et danse des ethnies minoritaires où furent regroupés des artistes de différentes ethnies. Ceux-ci ont créé des numéros de chants et danses ethniques qu'ils ont interprétés sur différentes scènes tant en Chine qu'à l'étranger. Maintenant, les régions autonomes ethniques comptent en tout 534 troupes interprétant divers numéros, 194 théâtres, 661 bibliothèques, 82 palais de l'art populaire, 679 centres culturels, 7 318 salles de fêtes et 155 musées. Dans les cinq régions autonomes à l'échelon provincial et dans les provinces du Yunnan, du Guizhou, du Jilin, etc., il y a 24 écoles artistiques d'où sont sortis de grands artistes issus d'ethnies minoritaires.

Les célèbres stances classiques des Uygurs, intitulées Les Douze Mukams étaient en voie d'extinction. A la fin des années 40, seul quelques acteurs âgés en savaient encore chanter la totalité; mais de nos jours, grâce à la Troupe artistique des Mukams du Xinjiang et un centre de recherche, ce chant traditionnel charme de nouveau les scènes du Xinjiang. Le théâtre tibétain vieux de cinq cents ans est non seulement protégé et développé, mais est toujours joué, en même temps que d'autres numéros de chants et danses au cours du festival Shoton, ce qui permet de transformer cette fête traditionnelle en un festival des arts apprécié des Tibétains.

La musique, la danse et le théâtre des ethnies minoritaires ont leur Prix, "Le Paon", organisé par l'Etat, alors que le cinéma, la télé et la littérature sont récompensés par le Prix du "Cheval au galop". A partir de 1992, l'Etat a commencé à mettre en œuvre un programme pour "l'édification d'une frontière culturelle de dix mille lis dans le pays entier" liant ensemble les ethnies minoritaires qui vivent en communauté dans neuf provinces et régions autonomes (le Guangxi, le Yunnan, le Tibet, le Xinjiang, la Mongolie intérieure, le Heilongjiang, le Jilin, etc.). Ces dernières années, les gouvernements à divers échelons ont investi énormément de capitaux dans la construction d'établissements culturels populaires pour améliorer et enrichir la vie culturelle de ces régions. Plus de dix millions de personnes d'ethnies minoritaires dans les régions frontalières en ont été les bénéficiaires.

Depuis une dizaine d'années, les organisations culturelles et artistiques des ethnies minoritaires ont multiplié les échanges avec les pays étrangers, et une centaine d'entre elles ont fait des tournées à l'étranger.

Le nombre d'écrivains ethniques ne cesse de grossir. On doit à ceux-ci de nombreuses œuvres littéraires. La proportion des membres des ethnies minoritaires dans l'Association chinoise des Ecrivains a dépassé les 10%, soit six cents personnes environ.

L'artisanat des ethnies minoritaires a enregistré un succès remarquable. Ainsi, l'art pariétal tibétain s'est enrichi de fresques représentant leur longue histoire jusqu'à leur nouvelle vie actuelle. L'art traditionnel tibétain du tanka est maintenant protégé. Le tapis et la tapisserie des Uygurs et des Mongols autrefois visibles seulement chez ces deux ethnies se sont répandus dans tout le pays et sont maintenant exportés à l'étranger. Quant au batik traditionnel chez les Bouyei, Miao, Yao, Gelao, etc., il jouit d'un regain de faveur auprès d'un plus large public, avec un plus grand choix de motifs et de couleurs. L'art du brocart des ethnies tujia, zhuang, dai, li, dong, est passé d'une petite production artisanale familiale autrefois à une production quasi industrielle de nos jours.

Protéger et développer la médecine et la pharmacopée traditionnelles des ethnies minoritaires

L'Etat s'efforce de former un personnel d'ethnies minoritaires compétent dans la médecine et la pharmacologie traditionnelles. Dans les régions du Tibet, de la Mongolie intérieure, du Xinjiang, on a créé des écoles supérieures de médecine tibétaine, mongole et uygure, d'où sont sortis 2 531 spécialistes. L'Institut de la Médecine tibétaine au Tibet, par exemple, a formé au cours de la décennie suivant sa fondation, plus de 500 personnes qualifiées dans la médecine et la pharmacologie tibétaines. Actuellement, il y a dans l'ensemble du pays 127 hôpitaux d'ethnies minoritaires, dont 52 hôpitaux équipés pour la médecine tibétaine, 41 hôpitaux pour la médecine mongole, 26 hôpitaux pour la médecine uygure, 8 hôpitaux pour les autres ethnies. L'Etat encourage et soutient la mise en valeur et l'utilisation de la médecine et de la pharmacopée des ethnies minoritaires. En 1992, l'Etat a certifié l'existence des centres de productions pharmocologiques mongol, tibétain, et uygur, ce qui a permis la combinaison de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles avec la recherche et les techniques de pointe. On a produit une centaine d'espèces de médicaments tibétains, mongols et uygurs sous une dizaine de formes.

Développer les sports traditionnels des ethnies minoritaires

Riches d'une longue histoire avec chacun leurs traits spécifiques, les sports traditionnels des ethnies minoritaires sont à l'origine de nombreuses activités dans la vie de ces populations. Ils se caractérisent non seulement par des jeux d'adresse, mais aussi par un accompagnement de chants et de danses: par exemple, la course de chevaux, le tir à l'arc, la course au mouton, la lutte, la balançoire, le tremplin, la régate des bateaux de dragon, l'alpinisme, etc. Les régions autonomes ethniques ont fondé toutes des organisations de sport, qui ont pour but la formation d'un personnel spécialisé dans les sports des ethnies minoritaires, ainsi que le développement de ces derniers alliés à des activités sportives modernes, le tout visant à élever le niveau de santé des ethnies minoritaires. Actuellement, on a enregistré 290 activités sportives traditionnelles. En 1953, eurent lieu à Tianjin les Premiers Jeux nationaux de sport traditionnel ethnique, un mélange de démonstration et de compétition sportive. Après 1982, la Chine a organisé ces jeux tous les quatre ans. En septembre 1999, les VIe Jeux ont eu lieu simultanément à Beijing et à Lhasa, chef-lieu de la Région autonome du Tibet. Dans l'ensemble du pays, 25 provinces et régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale ont déjé organisé ces jeux.

Pendant les 50 ans depuis la fondation de la République populaire de Chine, les expériences ont montré que la politique envers les ethnies minoritaires menée par le gouvernement chinois était une pleine réussite. Pour résoudre la question ethnique, le gouvernement chinois a suivi la bonne voie adaptée aux circonstances particulières de la Chine, à savoir la réalisation d'un développement en commun des différentes ethnies. Cependant, le gouvernement chinois ne peut que constater que, à cause des facteurs historiques et des conditions géographiques, il existe un assez grand écart dans le développement entre les régions centrales et occidentales où se trouvent la plupart des ethnies minoritaires et les régions côtières orientales de la Chine. Dans certaines régions où s'agglomèrent des ethnies minoritaires, les populations n'ont pas encore résolu le problème élémentaire de la nourriture et de l'habillement. Certaines régions ne peuvent réaliser un développement durable du fait que les conditions de production sont relativement mauvaises. Ces problèmes ont attiré toute l'attention du gouvernement chinois et des mesures ont été prises pour les résoudre. Le gouvernement a la conviction que l'application progressive de la réforme et de l'ouverture vers l'extérieur, et le développement de l'édification moderne du pays permettront aux différentes ethnies chinoises de connaître un développement plus rapide et plus déterminant qu'auparavant, et que les relations fondées sur l'égalité, l'union et l'entraide entre les différentes ethnies seront consolidées et développées dans le XXIe siècle.

Notes:

1. La population des ethnies minoritaires de la Chine, voir La question ethnique en Chine: théorie et pratique, rédigé sous la direction de Jiang Ping, page 492-496, publié en 1994 par l'Edition de l'Ecole du Parti du Comité central du Parti communiste chinois.

2. La répartition des ethnies minoritaires chinoises, voir Introduction à la question ethnique, rédigé sous la direction de Wu Shimin, page 383-385, publié en 1997 par l'Edition du Peuple du Sichuan.

3. La formation d'un pays unifié et multiethnique en Chine, voir Recherche sur l'histoire des régions frontalières des ethnies minoritaires de Chine de Dai Yi et Caractéristiques historiques de l'Etat chinois dans l'antiquité de Zhang Chuanxi, deux textes extraits des Entretiens de huit personnalités concernant les problèmes historiques chinois et étrangers, publié en 1998 par l'Edition de l'Ecole du Parti du Comité central du Parti communiste chinois.

4. Les articles des lois concernées, voir Recueil de lois et de règlements sur la politique envers les ethnies minoritaires en République populaire de Chine, publié en 1997 par l'Edition de l'Aviation civile de Chine.

5. La situation sociale des ethnies minoritaires en Chine avant 1949, voir Précis des droits de l'homme des ethnies minoritaires en Chine, rédigé sous la direction de Yang Houdi, publié en 1997 par l'Edition de l'Université de Beijing.

6. La situation historique et sociale du Tibet avant 1959, voir Les données historiques et sociales du Tibet, édité en 1994 par China Intercontinental Press.

7. La répartition des régions autonomes ethniques, voir Introduction à la question ethnique rédigé sous la direction de Wu Shimin, page 386-390.

8. Voir Le bulletin de statistiques de l'économie nationale et du développement social de la République populaire de Chine en 1998, édité en 1999 par les Editions en Langues étrangères.

9. Voir Le Xinjiang, rédigé par le Bureau d'information du gouvernement populaire de la Région autonome uygur du Xinjiang, édité en 1998 par China Intercontinental Press.

10. Voir La Région autonome hui du Ningxia, rédigé par le Bureau d'information du gouvernement populaire de la Région autonome hui du Ningxia, édité en 1998 par China Intercontinental Press.

11. Voir La Région autonome zhuang du Guangxi, rédigé par le Bureau d'information du gouvernement populaire de la Région autonome zhuang du Guangxi, édité en 1998 par China Intercontinental Press.

 



Beijing Information
24 Baiwanzhuang, 100037 Beijing République populaire de Chine
Edition française: Tél: 68996274 Fax: 68326628