Un écran diffuse un débat télévisé sur DeepSeek au Nasdaq de New York, le 27 janvier 2025. 

En ce début d’année 2025, le président américain Donald Trump a promulgué un décret prévoyant une augmentation de 10 % des tarifs douaniers sur les importations en provenance de Chine. Par rapport à une augmentation de 25 % annoncée pour le Canada et le Mexique, ces 10 % semblent moins graves. Cependant, il s’agit en réalité pour la Chine de tarifs supplémentaires en plus des tarifs déjà imposés. Sans se soucier des conséquences, la taxation excessive de la part des États-Unis perturberait sans aucun doute les échanges commerciaux entre les deux pays et porterait atteinte tant aux entreprises chinoises qu’au public américain à cause de la hausse des prix des biens de consommation aux États-Unis.

Avant son arrivée à la MaisonBlanche, Donald Trump avait proclamé qu’il imposerait des tarifs douaniers sur tous les produits chinois. Son intention n’a pas surpris la Chine. Le commerce œuvre pour le bien-être de tous en se basant sur l’échange équitable. La politique douanière américaine est quant à elle une mesure de pression sans fard qui entrave les échanges commerciaux, bouleverse l’architecture du commerce international et ne sert que ses propres intérêts.

Le 22 janvier, juste après sa cérémonie d’investiture, le président Trump a annoncé qu’il « envisageait » d’augmenter les droits de douane de 10 % sur les produits chinois et de 25 % sur les produits canadiens et mexicains à partir du 1er février. L’annonce visait en réalité à forcer ces pays à faire des concessions. Et ça a marché ! Le Canada et le Mexique ont cédé sous la pression. Le Canada s’est engagé à augmenter son budget de 1,3 milliard de dollars canadiens pour l’achat d’hélicoptères et d’équipements de surveillance afin de renforcer le contrôle des frontières. Un commissaire a également été nommé pour lutter contre l’entrée du fentanyl aux États-Unis. Le Mexique, quant à lui, a promis d’envoyer 10 000 soldats supplémentaires à la frontière nord du pays pour aider les États-Unis à endiguer le trafic de fentanyl, tout en renforçant le contrôle de l’immigration illégale.

La 2e phase de la 136e Foire de Canton a attiré 267 entreprises étrangères à Guangzhou (Guangdong), le 26 octobre 2024.

Cependant, qu’ont obtenu le Canada et le Mexique en contrepartie de leurs concessions ? Un report de 30 jours de la mise en place des droits de douane. En d’autres termes, le « bâton tarifaire » de Trump menace toujours le Canada et le Mexique. Si, après un mois, les États-Unis jugent que les gains récoltés ne sont pas suffisamment satisfaisants, les droits de douane pourraient entrer en vigueur.

Quel est l’objectif des États-Unis lorsqu’ils menacent la Chine avec leur « bâton tarifaire » ? En tant qu’homme calculateur, Trump sait parfaitement que l’augmentation des droits de douane entraînera inévitablement une hausse des prix, ce qui finira par nuire aux intérêts des Américains. N’en faisant qu’à sa tête, il a tout de même décidé d’imposer des tarifs supplémentaires. Il a déclaré qu’il voulait « négocier » avec la Chine dans les 24 h. Une pratique pareille à celle utilisée avec le Canada et le Mexique. Avec sa menace douanière, Trump cherche à forcer la Chine à faire des concessions, comme le Canada et le Mexique, en acceptant d’acheter davantage de produits américains, voire même de céder sur les dossiers de la mer de Chine méridionale et de Taïwan, ou de vendre à bas prix les actions de TikTok. En résumé, Trump cherche à tirer profit de chaque occasion avec des pratiques honteuses.

Ce bâton fonctionnera-t-il avec la Chine ? Les tarifs douaniers supplémentaires vont sans doute impacter dans une certaine mesure le commerce extérieur de la Chine tout en réduisant le déficit commercial américain avec la Chine. Mais cette politique douanière est une arme à double tranchant. La concurrence économique n’est pas un jeu à somme nulle. « La façon d’agir au détriment de ses voisins » de Trump finira, au bout du compte, par compromettre l’économie américaine.

En tant que plus grandes économies du monde, les États-Unis et la Chine sont complémentaires en matière de chaîne industrielle et de chaîne d’approvisionnement. La guerre commerciale réduira leur marge de coopération tout en menaçant la stabilité de l’économie globale. Pour les États-Unis, les politiques protectionnistes basées sur les droits de douane entraîneront directement une augmentation des coûts d’importation, provoquant une hausse des prix et exacerbant les risques d’inflation aux États-Unis. Selon un rapport de la BBC, le Peterson Institute for International Economics (PIIE) a indiqué estimer que le plan tarifaire de Trump coûterait environ 1 700 dollars par an à un ménage américain à revenu moyen. En réalité, dans des domaines tels que la lutte contre le changement climatique, les crises de santé publique, la lutte contre le terrorisme et les technologies de pointe, les États-Unis et la Chine auraient pu collaborer davantage. Cependant, en raison de l’obsession de « Guerre froide » du gouvernement américain et de sa pression constante sur le développement de la Chine, les relations sino-américaines ont connu des turbulences.

Le Höegh Sunlight, le plus grand navire roulier et le plus respectueux de l’environnement, s’apprête à lever l’ancre vers l’Europe avec 1 770 voitures SAIC MG à son bord, au port de Lianyungang (Jiangsu), le 17 janvier 2025.

Ayant vécu la précédente guerre commerciale, la Chine est sortie avec plus de confiance et une plus grande capacité d’affronter les nouveaux défis. Les frictions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont duré près de 20 ans. Durant cette période, la Chine n’a pas été battue par le « bâton tarifaire », ni écrasée par le blocus des puces électroniques. Au contraire, la Chine a maintenu une croissance continue. L’innovation technologique a également connu un essor, avec l’émergence de plateformes comme TikTok, et des percées dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA), représentées par DeepSeek.

Les États-Unis ont sans aucun doute « contribué » à ces réalisations chinoises remarquables.

La stratégie américaine, opposée à la mondialisation, vise à contenir la Chine dans des domaines tels que le commerce, les finances et la haute technologie. Mais même sans les États-Unis, la Chine peut toujours trouver d’autres alternatives. Avec un gigantesque marché de 1,4 milliard de consommateurs, sa demande intérieure est capable de soutenir son développement économique. Avec ses chaînes industrielles complètes, la Chine est en mesure d’affronter les turbulences causées par l’évolution de la situation internationale. De plus, le Sud global représente aujourd’hui plus d’un quart de l’économie mondiale. Grâce à de nombreux mécanismes de coopération multilatéraux tels que les BRICS élargis, l’Organisation de coopération de Shanghai+ et l’initiative « La Ceinture et la Route », la Chine s’efforce de construire un système multilatéral du commerce international, ce qui lui a permis de réduire l’impact négatif causé par la répression américaine.

Comme l’a indiqué le président chinois Xi Jinping, le découplage n’est pas une solution viable. La coopération mutuellement bénéfique constitue la clé pour le développement. La construction de « petites cours avec de hauts murs » ne convient pas à une grande puissance. Dans l’avenir, avec l’avancement de la modernisation chinoise, la Chine continuera à élargir ses échanges économiques et commerciaux avec le reste du monde, à promouvoir la construction d’une communauté de destin pour l’humanité et à favoriser la stabilité de l’économie mondiale.

*WANG XIAOHUI est rédacteur en chef de China.org.cn.