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Dialogue Chine-Espagne sur l'urbanisme et le développement culturel organisé à Madrid |
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· 2024-07-02 · Source: La Chine au présent | |
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Le 28 juin, le Círculo de Bellas Artes de Madrid, en Espagne, a été le théâtre d’un dialogue sino-espagnol sur l’urbanisme et le développement culturel. Cet événement a rassemblé des personnalités de marque, dont Hu Kaihong, vice-ministre chinois du Bureau central pour le progrès culturel et éthique, Yao Jing, ambassadeur de Chine en Espagne, María Reyes Maroto Illera, conseillère et porte-parole du Groupe socialiste municipal de la mairie de Madrid et ancienne ministre de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, ainsi que Natalia Ucero Pérez, sénatrice et première secrétaire du présidium de la Commission des affaires étrangères du Sénat espagnol.
Dialogue Chine-Espagne sur l’urbanisme et le développement culturel, le 28 juin 2024
Ce dialogue, sous l’égide du Groupe de communication internationale de Chine (CICG) et de l’Association espagnole des amis de la Chine, a été organisé par le Centre Europe-Afrique (La Chine au présent) du CICG et l’Académie des études contemporaines sur la Chine et le monde. Il a bénéficié du soutien du projet espagnol « Dialogue avec la Chine » et de Cátedra China.
Les participants chinois et espagnols ont convenu de l’importance du « Dialogue sur l’urbanisme et le développement culturel » pour la construction et le développement de la civilisation urbaine.
Hu Kaihong a souligné dans son discours que l’urbanisme offre l’espace et la plateforme indispensables à l’épanouissement de la civilisation urbaine, tandis que le développement culturel constitue l’âme d’une ville et la source de son charme. Malgré des expériences et des pratiques distinctes, la Chine et les pays occidentaux partagent une vision commune de l’urbanisme centrée sur le peuple, qui privilégie le respect de la nature, la préservation du patrimoine culturel et le développement durable.
Il a partagé des réflexions sur plusieurs points essentiels : la préservation du patrimoine culturel pour protéger la valeur culturelle et historique des villes, l’encouragement de l’innovation culturelle pour stimuler le développement urbain futur, et la nécessité d’intensifier les échanges culturels pour inaugurer une nouvelle ère d’apprentissage mutuel entre les civilisations.
L’ambassadeur Yao Jing a déclaré que l’année dernière, la Chine et l’Espagne ont célébré le 50e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques et que l’année prochaine marquera le 20e anniversaire de l’établissement du partenariat stratégique global entre les deux pays.
Une série d’activités d’échange dans divers domaines permet aux relations sino-espagnoles de franchir une nouvelle étape. Grâce à la mise en place de l’exemption de visa de 15 jours pour les citoyens espagnols voyageant en Chine, les échanges entre les peuples des deux pays deviendront de plus en plus étroits, et environ 800 000 touristes chinois devraient visiter l’Espagne cette année.
Dans son discours, Mme Reyes Maroto a déclaré : « Le défi commun auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est de savoir comment construire des villes plus vivables et plus humaines ». Elle estime qu’en plus de mettre l’accent sur le développement des villes, il faut reconnaître qu’elles sont des espaces d’interaction sociale, et a souligné l’importance de laisser des espaces publics pour les citoyens.
Natalia Ucero Pérez a déclaré que l’urbanisme ne consistait pas seulement à organiser l’espace, mais aussi à s’adapter au mode de vie des populations, et que la Chine et l’Espagne étaient des pays anciens dotés d’un riche patrimoine culturel.
Liu Shilin, directeur de l’Institut des sciences urbaines de l’université Jiao Tong de Shanghai, a donné une conférence sur la rénovation urbaine et la revitalisation culturelle du projet « Une rivière, un fleuve » à Shanghai. Ce modèle est devenu un exemple important en matière de rénovation urbaine et de préservation culturelle en Chine, et constitue une référence précieuse pour le développement d’autres villes dans le monde. M. Liu a aussi souligné que l’Exposition universelle de Shanghai 2010 proposait « une meilleure ville pour une meilleure vie » et que, dans le prolongement de cet esprit, la revitalisation du projet « Une rivière, un fleuve » visait à « rendre l’eau au peuple », « rendre le paysage au peuple » et « rendre une vie meilleure aux citoyens ».
Session de discussion du Dialogue Chine-Espagne sur l’urbanisme et le développement culturel, le 28 juin 2024
Zhang Yingle, professeur au département d’architecture de l’université du Sud-Est et professeur invité à la faculté d’architecture de l’université technique de Berlin, a abordé la question de la rénovation des rues et des quartiers historiques des villes chinoises dans une optique de développement culturel. Il a mis en exergue que la rénovation des quartiers urbains historiques est devenue une priorité dans la rénovation urbaine actuelle de la Chine et que l’accent est passé d’une protection globale initiale à une amélioration de la qualité basée sur le principe de la « protection de la valeur et de l’amélioration fonctionnelle ». Les quartiers historiques ne sont plus perçus comme des espaces antiques isolés, mais sont désormais intégrés au développement culturel, social et économique de la ville moderne.
M. Zhang a cité des exemples comme la région de Xiaoxihu à Nanjing ou encore le quartier de Laocaichang à Xi’an pour illustrer que la rénovation ne préserve pas seulement la mémoire des gens sur leurs espaces de vie, mais revitalise également les quartiers historiques, en les intégrant dans le développement culturel et économique diversifié de la ville moderne.
María Rosa Cervera Sardá, architecte espagnole renommée et présidente de Cátedra China, a prononcé un discours axé sur l’intégration harmonieuse de la planification urbaine, la protection de l’environnement et la réduction des émissions de carbone, dans le but de créer des espaces de vie de grande qualité pour les citadins. Elle a souligné que la civilisation chinoise, depuis l’antiquité, valorise une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature, un concept qu’elle considère particulièrement pertinent aujourd’hui.
Mme Cervera a plaidé pour une planification urbaine qui intègre davantage d’éléments de l’environnement naturel, tels que les parcs forestiers, les couloirs verts urbains et les vergers. En parallèle, elle a suggéré d’utiliser les toits et les façades des bâtiments existants pour planter de la végétation, qui non seulement embellirait l’environnement, mais contribuerait également à absorber le CO2 présent dans l’air.
De plus, elle a insisté sur l’importance de réfléchir à la manière de réduire les émissions de carbone dans la construction urbaine, notamment grâce à une conception et à des matériaux à haut rendement énergétique. La conception architecturale peut s’inspirer de l’environnement naturel, comme les structures d’organismes tels que les coquillages et les fleurs. Selon elle, cette approche durable représente une nouvelle tendance internationale.
Juan Albert, architecte espagnol et professeur à l’Institut Gengdan de l’Université de technologie de Beijing, a partagé ses réflexions sur la manière d’incorporer et de promouvoir le développement durable de l’environnement naturel dans la conception urbaine, s’appuyant sur son expérience acquise dans divers pays. Il a souligné la nécessité pour la conception architecturale de rompre avec le paradigme dominant, responsable de nombreux problèmes environnementaux, et d’adopter une approche créative tout en préservant les belles traditions. Il a évoqué des exemples spécifiques à la Chine et à l’Espagne pour mettre en lumière les efforts déployés par ces deux pays pour favoriser une coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature dans la planification urbaine, ainsi que des pratiques pour résoudre des problèmes des espaces publiques urbains.
Les villes sont des réservoirs de culture, et la culture est l’essence même des villes. De nombreuses villes au riche passé historique ont deux facettes : l’une est la vieille ville, jalonnée de nombreux sites historiques et culturels qui doivent d’être préservés et transmis ; l’autre est la nouvelle ville, où l’on aspire à moderniser et transformer. Ce n’est qu’en conciliant ces deux aspects que l’on peut préserver la culture et innover pour un véritable développement. Dans le processus de planification, de construction, de rénovation urbaines, comment gérer l’équilibre entre l’ancien et le nouveau, entre la ville historique et la ville du futur ? Comment gérer la relation complexe entre la culture, la production et la vie pour créer un espace urbain qui, tout en préservant l’histoire culturelle, encourage également l’innovation économique et sociale ?
Lors de la session de discussion, des urbanistes et des architectes de Chine et d’Espagne ont échangé leurs points de vue. Parmi eux figuraient Angel Zarabozo, vice-président de l’Association Madrid Capitale mondiale de la construction, Zhao Jie, directeur adjoint du Bureau pour le progrès culturel et éthique de Nanjing, José Luis Esteban Penelas, titulaire de la chaire d’architecture de l’Université européenne de Madrid, Zhang Yingle, maître de conférences en architecture à l’Université du Sud-Est, et María José Masnou, membre du Comité de l’UNESCO sur les villes intermédiaires. Ils ont partagé des cas et des concepts classiques de la Chine et de l’Espagne dans ce domaine.
Lancement du « Salon La Chine au présent à Madrid », le 28 juin
Zhao Lijun, directrice du Centre Europe-Afrique (La Chine au présent) du CICG, et Antonio Miguel Carmona, président de l’Association espagnole des amis de la Chine, ont inauguré le « Salon La Chine au présent à Madrid ». Mme Zhao a mis en avant l’opportunité offerte par ce salon pour une meilleure compréhension de la culture chinoise par les Espagnols et les Européens. Il a également exprimé l’engagement à promouvoir les échanges et l’apprentissage mutuel entre la Chine et l’Espagne.
M. Carmona a souligné que la compréhension de la Chine en Europe reste insuffisante et que la réalité de la Chine demeure méconnue de beaucoup. Il a affirmé que l’inauguration de ce salon facilitera les échanges entre la Chine et l’Espagne, ainsi qu’entre la Chine et l’Europe, et contribuera à une meilleure compréhension de la Chine par les différentes communautés espagnoles.
Par ailleurs, l’Académie des études contemporaines sur la Chine et le monde a initié un projet de recherche sur l’échange et l’apprentissage mutuel de la civilisation urbaine. Yuan Lin, directeur du bureau des grands projets de cette académie, a précisé que l’objectif du projet est de créer une plateforme de dialogue pour la recherche urbaine entre la Chine et d’autres pays, en encourageant les urbanistes, les gestionnaires et les chercheurs des deux côtés à soulever des questions qui doivent être étudiées, en organisant des recherches conjointes.
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