La prochaine rencontre entre le président chinois Xi Jinping et le président américain Joe Biden devra s'efforcer de "stabiliser les relations" entre les deux plus grandes économies du monde, a déclaré un expert américain.

"Il y a clairement un agenda très complexe, que les deux hommes vont devoir aborder. Mais avant tout, ils vont devoir trouver un moyen de stabiliser les relations (entre les deux pays)", a déclaré dans une récente interview accordée à Xinhua Denis Simon, éminent chercheur à l'Institut des études sino-américaines.

M. Simon a également été professeur de technologie et de commerce international à l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill, et directeur exécutif du Centre pour les politiques innovantes de la faculté de droit de l'Université Duke.

"Il est nécessaire d'avoir plus de clarté sur la voie que nous suivons, sur notre destination, et sur le moyen de parvenir à une relation plus ou moins viable à long terme entre les deux pays", a affirmé M. Simon, espérant que la sagesse et le leadership des deux dirigeants conduiraient à "un avenir meilleur".

"Il incombe aux deux pays et à leurs dirigeants de trouver un moyen d'aller de l'avant, de réduire les tensions et de faire en sorte que les citoyens des deux pays bénéficient du dialogue entre les deux gouvernements", a-t-il déclaré.

M. Simon a espéré que les signes positifs récemment observés dans les relations entre les Etats-Unis et la Chine pourraient "conduire à de meilleures relations".

"Le fait qu'il y ait des échanges entre hauts dirigeants est une bonne chose", a-t-il indiqué, soulignant que les récents voyages effectués par divers hauts responsables des deux pays montraient que "quelque chose de positif (était) en train de se produire".

"Et ces signaux se répercutent sur la population générale", a-t-il ajouté.

Les échanges humains entre les deux pays font preuve d'un fort élan, a-t-il affirmé, citant en exemple la visite actuelle de l'Orchestre de Philadelphie en Chine, qu'il a qualifiée de "très bon présage".

L'Orchestre de Philadelphie s'est rendu pour la première fois en Chine au début des années 1970. "L'expérience a été extrêmement positive dans les années 1970. Je pense que cette fois encore, ce sera une bonne expérience", a-t-il indiqué.

M. Simon possède plus de 40 ans d'expérience en matière d'études et de travail en Chine. De 2015 à 2020, il a occupé le poste de vice-chancelier exécutif de l'Université Duke à Kunshan, dans la province du Jiangsu.

"Je crois fermement en la diplomatie humaine. Je pense que si l'on examine les relations entre les Etats-Unis et la Chine au cours des 40 dernières années, on peut voir que la dimension humaine s'est développée bien au-delà de ce que l'on aurait pu imaginer", a-t-il affirmé.

Les connexions entre les universités, les groupes de réflexion, les instituts de recherche, les entreprise et les organisations culturelles, artistiques, littéraires et musicales sont devenues une "partie intégrante de la relation" sino-américaine, a déclaré M. Simon.

"En fait, elles font partie du ciment qui unit les deux pays, y compris dans des situations politiques difficiles", a-t-il affirmé.

Il a également appelé à renouveler l'accord de coopération scientifique et technologique, initialement signé en 1979 et récemment prolongé.

"J'espère qu'il sera renouvelé", a-t-il déclaré, soulignant que l'ajout de nouveaux points aux documents d'origine rendrait l'accord plus confortable pour les deux parties.

Adoptant une attitude prudemment optimiste à l'égard des relations actuelles, il a affirmé que le meilleur était "encore à venir".

"Cela a parfois été un grand défi. Mais je crois (...) que nous parviendrons à un avenir meilleur en travaillant ensemble qu'en restant coupés les uns des autres", a indiqué M. Simon.