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Un succès ne tenant qu'à une graine

Gitonga Njeru  ·  2021-08-27  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: semence; Chine; Kenya

Le niveau de vie des agriculteurs kényans s’améliore grâce à l’importation de semences chinoises.

Une agricultrice kényane dans son champ de choux chinois. Ce légume pousse bien dans la région centrale du pays où le sol est bien drainé avec une faible acidité. (CHARLES NJERU)

John Kamau, 39 ans, est un entrepreneur immobilier prospère du centre du Kenya. Toujours partant pour se lancer dans de nouveaux projets professionnels, il a fini par se tourner vers l’agribusiness axé sur les cultures chinoises. La prise de risque n’a pas été vaine parce qu’il a pu en tirer des bénéfices considérables.

M. Kamau fait partie des nombreux agriculteurs kényans qui cultivent différentes variétés de plantes chinoises et exportent le produit final vers différentes destinations, notamment l’Europe. Peter Munya, secrétaire de cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et des Coopératives, confirme que les agriculteurs locaux achètent des semences chinoises et réalisent d’énormes bénéfices sur le produit final. « Sur la base de plusieurs accords bilatéraux que nous avons avec la Chine, cette forme de commerce est viable. Cela crée des revenus pour les agriculteurs et des emplois directs et indirects. Environ 10 000 emplois sont créés chaque année grâce à ces initiatives agricoles », ajoute-t-il.

Des profits non négligeables

Les agriculteurs kényans importent les semences chinoises qui donnent de bons résultats sur le sol kényan. « Si l’importation est tout à fait légale, il faut néanmoins obtenir un certificat phytosanitaire de l’autorité agricole du pays importateur. Celui-ci prouve que les semences ne sont pas des espèces envahissantes et qu’elles ne propagent pas de parasites ni de maladies », explique M. Munya. Les agriculteurs doivent d’abord prouver qu’ils n’ont pas l’intention de vendre les semences à un autre pays, mais ils sont toutefois autorisés à exporter les produits entièrement cultivés de leur propre gré.

« Je fais des bénéfices considérables et je peux subvenir aux besoins de toute ma famille grâce à la vente des récoltes. » M. Kamau précise qu’il cultive principalement des choux, mais que certaines de ses exploitations subsidiaires cultivent également des tomates et de l’orge.

Le nombre de personnes impliquées dans le commerce de semences avec la Chine ne cesse d’augmenter, ajoute-t-il. Pour coordonner l’essor rapide du secteur, il prévoit même de fonder une association d’agriculteurs avec quelques-uns de ses pairs. Celle-ci favorisera l’égalité des droits et des chances pour les personnes impliquées dans ce secteur. « Cela nous permettra d’établir des institutions de prêt d’argent pour que les agriculteurs puissent développer davantage leurs activités. Nous pourrons également valider nous-mêmes les demandes de licences d’importation et d’exportation de semences et transmettre les noms pour approbation au ministère », dévoile M. Kamau. L’association sera créée dans les prochains mois et servira surtout à soutenir l’épargne et l’investissement des agriculteurs, notamment en leur versant des dividendes annuels de 10 %. M. Kamau fait office d’intermédiaire, en achetant les récoltes et en les revendant avec une marge de plus de 150 %. Il vend les produits localement ou les exporte principalement en Europe occidentale et en Amérique du Nord. D’après lui, un nombre croissant d’agriculteurs locaux du centre du Kenya gagnent entre 15 000 et 40 000 dollars par saison, selon le type de culture. « Mes principaux clients [locaux] incluent restaurants chinois, supermarchés et familles individuelles. Certains passent même commande de manière anticipée avant les récoltes », énonce-t-il.

Selon M. Munya, plus de 13 cultures chinoises indigènes sont cultivées dans différentes parties du pays, en particulier dans le centre du Kenya où le climat leur est favorable. Elles comprennent différentes variétés de maïs hybride, sorgho, soja, tomates, orge et pommes de terre et sont principalement cultivées par des petits et moyens agriculteurs.

David Muge, agriculteur chevronné, cultive des semences chinoises indigènes, principalement du chou chinois, depuis plus de dix ans. « [Une fois], j’ai vu un Chinois cultiver cette variété de chou. Puis, deux ans plus tard, après avoir vu une personne en acheter un kilo pour 6 dollars dans un marché à Nairobi, j’ai décidé d’agir. Cette variété se vend deux fois plus cher que le chou ordinaire [local] », explique-t-il. Le légume pousse sous la forme d’une grande tête de feuilles vertes avec une épaisse nervure médiane blanc nacré et un léger goût de chou, pouvant être cuit en soupe, frit ou utilisé en salade. M. Muge ajoute avoir consulté différents agronomes et agriculteurs spécialisés dans cette culture pour bien se préparer à la production de l’année suivante. De nombreux agriculteurs suivent son exemple et se renseignent sur les différentes variétés de cultures chinoises, leurs conditions de croissance, les prix du marché et les risques éventuels. Une étude de marché et une prise de contact avec acheteurs et vendeurs potentiels à Nairobi l’ont aidé à confirmer qu’il existait bien des débouchés sur les marchés européens. En 2012, il a préparé son terrain de 0,61 hectare pour se lancer enfin dans l’aventure. Limuru est le lieu optimal pour cette culture : la ville se situe au centre du Kenya et se caractérise par son climat tempéré. La région connaît au moins 1 200 mm de pluie par an et la température moyenne peut atteindre 15,3 °C.

Accords avec la Chine

M. Munya confirme que le gouvernement progresse sur les accords sur la valeur ajoutée négociés avec les entreprises chinoises de transformation agricole. Celle-ci fait généralement partie du secteur manufacturier qui traite les matières premières, pouvant inclure les cultures terrestres et arboricoles, ainsi que le bétail et la pêche, pour créer des formes comestibles ou utilisables, améliorer la valeur nutritionnelle et la durée de conservation. « Nous sommes en pourparlers avec au moins 15 entreprises chinoises de transformation agricole pour former les agriculteurs kényans à la valorisation de leurs produits agricoles. Cela permettra d’augmenter considérablement leurs revenus. »

Les discussions sont arrivées à un stade avancé pour donner aux petits agriculteurs locaux des opportunités d’agriculture contractuelle avec les semences chinoises cultivées au Kenya. Gao Wei, directeur général d’Afropeak Expo, indique que son entreprise prévoit de passer des contrats avec 400 agriculteurs en 2022.

Les experts affirment que les cultures chinoises ont la cote car les semences hybrides sont très appréciées. « Ces semences sont de très bonne qualité et peuvent rivaliser sur le marché au même titre que les semences locales », confirme Rikki Agudah, président de la Society for Crop Agribusiness Advisors of Kenya. Il prédit que la popularité croissante des semences chinoises va doubler au niveau national dans les prochaines années car le développement des entreprises chinoises se poursuit au niveau local. « La croissance du nombre de touristes chinois engendrera un plus grand nombre de restaurants et d’hôtels. Cela signifie également plus de supermarchés et autres commerces chinois locaux », se réjouit-il. Parmi les autres pays où les semences chinoises sont cultivées à grande échelle figurent la Zambie, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Ouganda, l’Algérie et le Tchad. Ces pays ont tous conclu des accords bilatéraux avec la Chine. Selon M. Agudah, il existe également des semenciers locaux qui importent des semences de bonne qualité, non seulement de Chine, mais aussi de toute l’Afrique.

Reportage du Kenya

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

 
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