La probabilité d’une fuite du laboratoire était de « zéro pour cent », a estimé Gabriel Gras, expert français en biosécurité qui a supervisé la construction et l’accréditation du laboratoire de niveau de biosécurité 4 (BSL-4) de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV). « Le laboratoire est d’un niveau élevé. C’était mon travail quotidien de le vérifier, et comme j’ai été consultant en sécurité, concepteur de laboratoire et scientifique en virologie, j’étais impliqué à 100 % », a-t-il déclaré, soulignant qu’il n’avait « aucun doute » sur la sécurité du laboratoire. 

« Je suis sûr à 100% que le virus n’a pas été créé et développé en laboratoire. » Le virologue a souligné que le débat sur l’origine du COVID-19 s’était politisé. « Pour moi, ce n’est (plus) une question scientifique. »

Des politiciens et des experts de nombreux pays ont récemment exprimé leur rejet des tentatives de certains pays, dont les Etats-Unis, de politiser le traçage de l’origine du COVID-19, soulignant qu’il doit reposer sur des preuves et sur la science. Le 2 août, plus de 300 partis politiques, organisations et groupes de réflexion de plus d’une centaine de pays et régions ont envoyé une déclaration conjointe au Secrétariat de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), exprimant leur opposition en la matière.

(Wuheqilin)

« Nous devons connaître l’origine du COVID-19, mais il faut laisser cette question aux scientifiques et experts », a déclaré Harry Roque, porte-parole du président philippin Rodrigo Duterte lors d’une conférence de presse télévisée, soulignant que l’identification de l’origine du COVID-19 nécessitait une réponse « scientifique, mais pas politique ».

« Le COVID-19 est l’ennemi commun de toute l’humanité. Nous évitons la politisation de tout ce qui est relatif au COVID-19 », a ajouté Francisco Duque, le secrétaire philippin à la Santé. Il a également exhorté les dirigeants et les politiciens à s’en tenir aux données scientifiques pour combattre cette maladie hautement infectieuse qui a déjà tué des millions de personnes dans le monde.

« Je ne vois aucune caractéristique dans le génome du virus (COVID) qui ne se retrouve pas dans d’autres coronavirus », a déclaré Benjamin Neuman, président du département des sciences biologiques de l’Université A&M du Texas à Texarkana, aux Etats-Unis. Il a déclaré que certaines personnes avaient essayé d’utiliser des caractéristiques spécifiques du gène de pointe du SRAS-CoV-2 comme preuve qu’il s’agissait d’un virus artificiel, mais elles peuvent également se retrouver sur d’autres coronavirus.

M. Neuman, membre du comité international qui a nommé SRAS-CoV-2 le virus à l’origine de la pandémie de COVID-19, a sougliné qu’il provenait probablement de la nature, comme d’autres coronavirus connus.

« La seule chose constante que nous avons entendue de la part de tous les pays a été ‘ne politisons pas la science’, et ce qui se produit, c’est que la science est politisée », a remarqué Mike Ryan, directeur exécutif du programme des urgences sanitaires de l’OMS.

Usman Sarki, l’ancien représentant adjoint du Nigéria auprès des Nations unies, a déclaré que le gouvernement américain se servait de la Chine pour résoudre les problèmes intérieurs auxquels il est confronté dans le cadre de la pandémie, au lieu de s’intéresser réellement à la découverte de l’origine du virus.

Certains experts ont également exprimé leurs inquiétudes quant à l’OMS, affirmant que des experts et chercheurs de l’organisation ont subi d’énormes pressions ou ont même été intimidés par les Etats-Unis après avoir exprimé leur soutien aux conclusions de l’étude conjointe Chine-OMS sur l’origine du COVID-19 à Wuhan.

Depuis sa fondation en 1948, l’OMS a toujours subi des pressions de la part des Etats-Unis, tant sur le budget financier que sur la nomination aux postes importants, le pays voulant faire de l’OMS une organisation américaine, ont déclaré Qin Qian et Luo Tianyu, experts chinois en relations internationales. Selon eux, le retour des Etats-Unis à l’OMS sous l’administration de Joe Biden a pour but de restreindre l’influence de la Chine sur la scène internationale. Au lieu de trouver des solutions pour résoudre cette crise sanitaire mondiale, les Etats-Unis ne cessent de calomnier la Chine et de politiser la recherche de l’origine du virus.