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Une fabrique de champions

Aly Diouf  ·  2020-12-19  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: infrastructure sportive; Sénégal

Sans infrastructure sportive de qualité, les performances en lutte et en football n’auraient jamais atteint un tel niveau d’excellence au Sénégal.

L’Arène nationale de lutte inaugurée en juillet 2020 par les Présidents Macky Sall et Xi Jinping. (PHOTO : Aly Diouf)

En juillet 2018, les Présidents sénégalais et chinois en personne ont inauguré l’Arène nationale de lutte du Sénégal. Ce sport traditionnel, qui s’apparente à la fois à la boxe et au judo, est très populaire en Afrique de l’Ouest en général, et au Sénégal en particulier. Faute d’installations adéquates, les combats de lutte, qui se déroulent habituellement tous les dimanches à Dakar, étaient organisés auparavant sur des terrains de football ou de basket-ball. Cette nouvelle arène a été une véritable bouffée d’oxygène pour les amateurs de ce sport.

Plus de 2 700 lutteurs licenciés

Vue panoramique du stade Léopold Sédar Senghor construit et rénové par la Chine. (PHOTO : Aly Diouf)

Située dans la ville de Pikine, près de Dakar, l’Arène nationale de lutte, construite en 28 mois par une filiale du groupe chinois Hunan Construction Engineering Group (HNCEG), a été financée par la Chine, à hauteur de 32 milliards de francs CFA. Elle a une capacité de plus de 20 000 places, un parking interne d’une capacité de 450 places, et un autre externe de 1 000 places. Elle couvre une surface de 18 000 m² qui était jadis marécageuse. Le stade peut accueillir d’autres disciplines sportives comme la boxe et les arts martiaux, mais aussi des activités socio-éducatives.

Les combats de lutte avec frappe, souvent retransmis en direct à la télévision au Sénégal, mobilisent des milliers de spectateurs et de nombreux sponsors. Ces derniers contribuent à la prise en charge des frais d’organisation des événements et au paiement de cachets aux lutteurs, atteignant parfois plusieurs dizaines de milliers de francs CFA. De nombreux lutteurs sénégalais sont devenus millionnaires du jour au lendemain.

Beaucoup de jeunes Sénégalais se sont fait un nom grâce à la lutte. On peut citer, entre autres, Manga 2, Mouhamed Ndao Tyson, Bombardier, Yakhya Diop Yékini, Eumeu Sène, Balla Gaye 2, Modou Kharagne Lô. Cet engouement a naturellement permis la création de toute une économie autour de ce sport. Il existe un Comité national de gestion (CNG) de la lutte, dirigé par Dr Alioune Sarr. Lors d’une conférence de presse début 2020, celui-ci a spécifié que la lutte sénégalaise comptait 2 702 licenciés dont 665 lutteurs avec frappe et 2 037 sans frappe. En outre, 21 promoteurs ont décroché leurs licences dans la catégorie lutte avec frappe et 26 pour la lutte sans frappe. Enfin, 21 managers de lutteurs ont valablement reçu leur permis d’exercer durant la saison 2019-2020. On compte 35 lutteurs olympiques, 166 associations avec 21 managers. Ces chiffres sont en fluctuation permanente puisqu’en 2018, on comptait 3 679 licenciés dont 938 lutteurs avec frappe et 2 730 sans frappe.

Rénovation et entretien des stades

Autre fait marquant : le financement généreux de la construction du plus grand stade du Sénégal il y a une trentaine d’années par la Chine. Le stade de l’Amitié (sino-sénégalaise) de Cotonou a été rebaptisé plus tard stade Léopold Sédar Senghor, en hommage au premier Président du Sénégal Indépendant. Ce stade de 60 000 places a été inauguré par le Président Abdou Diouf le 31 octobre 1985. Il s’agit du QG de l’équipe nationale de football du Sénégal, surnommée les Lions de la Téranga. Malheureusement, le temps et une utilisation excessive ont fait leur effet sur ce témoin du football sénégalais : les installations se sont fortement dégradées. Et ce sera encore la Chine qui viendra à la rescousse du Sénégal pour sa rénovation.

Cette réfection s’est inscrite dans le cadre d’une visite du Président Xi Jinping au Sénégal. Lors d’une conférence de presse, Matar Ba, ministre des Sports, révélait que la Chine avait financé la réhabilitation de trois stades régionaux et la rénovation du stade Léopold Sédar Senghor de Dakar, suite à une signature de convention avec le conseiller économique et commercial de l’ambassade de Chine au Sénégal. Pour un coût global de 40 milliards de francs CFA, sans contrepartie, la Chine avait prévu de rénover intégralement, outre le stade Léopold Sédar Senghor, les stades Eli Manel Fall de Diourbel, Lamine Guèye de Kaolack et Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor. La moitié de cette enveloppe a été allouée à la réfection du stade Léopold Sédar Senghor.

Une dizaine d’experts et de techniciens chinois qualifiés pour l’entretien et la réfection de stades ont ainsi séjourné au Sénégal. Il était surtout question de renforcer la coopération en matière d’assistance technique et de réhabilitation des stades au Sénégal. Ce projet concernait l’entretien des stades Caroline Faye de Mbour, Alboury Ndiaye de Louga, Mawade Wade de Saint-Louis, Massène Sène de Fatick, mais aussi ceux de Kolda, Tambacounda et Matam.

Pour rappel, le Sénégal et la Chine ont signé en 2016 une convention pour l’entretien des onze stades régionaux qui ont été réhabilités grâce à la coopération chinoise. Toutefois, une partie de ces travaux a tardé à démarrer. Selon Cheikh Tidiane Sarr, directeur des infrastructures sportives du ministère des Sports, ce retard a été causé par la COVID-19, empêchant certains partenaires chinois de faire le déplacement.

Éclosion de talents sportifs

La quasi-totalité des stars du football sénégalais ont d’abord évolué sur les terrains locaux avant de s’envoler pour d’autres championnats, notamment en Europe. Parmi eux, il y a notamment Jules-François Bertrand Bocandé, qui a évolué sous les couleurs du Casasports, équipe de Ligue sénégalaise de football professionnel qui a ses quartiers au stade Aline Sitoe Diatta de Ziguinchor, mais aussi de El-Hadji Ousseynou Diouf, qui a porté les couleurs de la Linguère de Saint-Louis avant de partir en France. Tous deux appartiennent à des générations dorées du football sénégalais.

L’équipe du premier nommé a réussi à qualifier le Sénégal à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui s’est tenue au Caire en Égypte en 1986, après une longue traversée du désert (plus de vingt ans d’absence). Celle du second a, quant à elle, réussi à installer durablement le football sénégalais parmi les plus cotés du continent, voire du monde (fin des années 1990 et début des années 2000). C’est d’ailleurs durant cette période que le Sénégal s’est qualifié à une Coupe du monde de football (Corée/Japon 2002) pour la première fois. Pendant cette grande messe mondiale, l’équipe a déjoué toutes les pronostics, allant jusqu’à se hisser aux quarts de final de la compétition. Une véritable prouesse !

L’autre génération dorée, qui a fait ses premières armes dans les stades sénégalais avant de débarquer en Occident, est incontestablement celle du buteur du Liverpool, Sadio Mané. Pendant plus de vingt mois, l’attaquant des Reds et ses coéquipiers ont réussi à placer le Sénégal dans le classement de FIFA, à la première place du continent. Cette équipe a joué la deuxième finale de la CAN, perdue par le Sénégal. Elle a aussi qualifié le pays, pour la seconde fois de son histoire, à une Coupe du monde (Russie 2018). En réalité, ces performances n’auraient pas été possibles si les joueurs n’avaient pas eu accès à des stades de qualité. C’est bien toute l’importance de ces infrastructures construites par la Chine au Sénégal.

Reportage du Sénégal

Pour vos commentaires : lixiaoyu@chinafrica.cn

 

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