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Une marche à suivre inspirante

Benard Ayieko  ·  2020-11-20  ·   Source: Chinafrique
Mots-clés: éradication de la pauvreté; Chine; continent africain

L’expérience acquise par la Chine en matière d’éradication de la pauvreté sera d’une grande utilité pour le continent africain.

La pauvreté ne se limite pas au manque de revenus et de ressources assurant des moyens de subsistance durables. Elle se manifeste sous différents aspects : faim et malnutrition, accès limité à l’éducation et aux autres services de base, discrimination et exclusion sociale, manque de participation à la prise de décision. Les statistiques de l’ONU indiquent qu’il y a cinq ans, plus de 736 millions de personnes vivaient sous le seuil international de pauvreté de 1,9 dollar par jour. Près de 10 % de la population mondiale vit dans l’extrême pauvreté, luttant pour satisfaire les besoins les plus fondamentaux comme la santé, l’éducation, l’accès à l’eau et à l’assainissement, etc. En outre, on compte 122 femmes âgées de 25 à 34 ans vivant dans la pauvreté pour 100 hommes pauvres du même groupe d’âge, et plus de 160 millions d’enfants risquent de continuer à vivre dans l’extrême pauvreté d’ici 2030. La plupart des personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans le monde proviennent d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud.

Une mise en application possible en Afrique

La lutte contre la pauvreté a adopté une perspective internationale, les nations se regroupant pour relever les défis qui les empêchent d’éradiquer l’extrême pauvreté. En 2015, l’Assemblée générale de l’ONU a conçu le premier objectif de développement durable, « Pas de pauvreté », dont le but principal est d’éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes partout dans le monde. Le gouvernement chinois, sous la direction du Président Xi Jinping, a adopté un plan ambitieux visant à éradiquer la pauvreté dans toute la Chine, qui a finalement porté ses fruits. Ce plan a permis à plus de 70 millions de personnes de sortir de l’extrême pauvreté au cours des cinq dernières années.

En réalité, cette année marque une étape clé dans son cheminement vers la réalisation de son premier objectif centenaire concernant la réduction de la pauvreté. Selon le 13e plan quinquennal (2016-20), la Chine, dont sa population s’élève à 1,4 milliard d’habitants, atteindra en 2020 l’objectif consistant à sortir sa population de l’extrême pauvreté dix ans avant la date butoir fixée par l’ONU pour l’éradication de la pauvreté dans le monde d’ici 2030. Et la tâche est loin d’être aisée.

Quelles leçons l’Afrique peut-elle tirer de l’expérience chinoise ?

L’Afrique doit adopter des réformes économiques progressives et une politique d’ouverture, décentraliser la gouvernance, intensifier la lutte contre la corruption et favoriser l’urbanisation : ces éléments sont les principaux outils utilisés par le gouvernement chinois comme feuille de route pour ses objectifs de développement dans la lutte contre la pauvreté. Avant tout, les pays africains ont besoin de réformes économiques sur le long terme qui permettront de maintenir une dynamique de croissance similaire à celle de la Chine et qui orienteront le programme politique d’éradication de la pauvreté sur le continent en créant des emplois pour les jeunes, les femmes et les chômeurs. Cela permettra d’augmenter les revenus des ménages et de soutenir les personnes défavorisées pour subvenir décemment à leurs besoins et franchir le seuil de pauvreté.

Afin de tirer des leçons utiles de la lutte de la Chine contre la pauvreté, les pays africains doivent décentraliser leur gouvernance, ce qui ouvrira un espace de participation publique à la prise de décision. La population locale, surtout dans les zones rurales où le taux de pauvreté est élevé, aura la possibilité de participer directement au processus de gouvernance. Des gouvernements locaux plus forts seront plus à même d’identifier les projets qui répondent aux besoins de développement des populations locales.

Par exemple, au Kenya, le concept de décentralisation a été amplifié dans la Constitution qui a été promulguée en août 2010 dans le chapitre 11 sur les gouvernements décentralisés. En effet, la Constitution du Kenya, à l’article 174 (c), a donné « des pouvoirs d’auto-gouvernance au peuple et renforce sa participation à l’exercice des pouvoirs de l’État et à la prise de décision qui le concernent ». Tout comme en Chine, la décentralisation de la gouvernance donne aux gouvernements locaux un plus grand pouvoir de décision centré sur la population et ayant un impact sur celle-ci afin d’attirer et de stabiliser les investissements générant directement des revenus pour les pauvres.

Il est également nécessaire que les pays africains s’inspirent de l’expérience chinoise en matière de lutte contre la corruption, qui prive les personnes défavorisées de la possibilité de recevoir des services du gouvernement. Pour s’assurer que les ressources destinées à financer les programmes d’aide ne sont pas détournées, mal utilisées ou mal gérées, les pays africains doivent suivre l’exemple chinois de lutte contre la corruption par des campagnes de sensibilisation et des dispositifs punitifs d’application de la loi, qui auront un effet dissuasif sur les auteurs potentiels de corruption.

Un besoin de politiques intégrées

Avec 60 % de la population africaine concentrée dans les zones rurales, le développement et l’urbanisation des villages est un autre moyen important de progression rapide de l’éradication de la pauvreté en Afrique. Cette urbanisation a pour but de développer les infrastructures et autres équipements sociaux permettant de faciliter la vie des habitants des zones rurales défavorisées. Cette stratégie a permis de sortir 13,86 millions de Chinois de la pauvreté en 2018, grâce aux 208 000 km de routes qui ont été construites ou rénovées. En outre, de nouveaux progrès ont été enregistrés dans la modernisation des réseaux Internet ruraux, couvrant 94 % des villages en zones défavorisées.

Tout comme la Chine, les gouvernements africains doivent s’en tenir à la méthode gouvernementale consistant à intégrer la lutte contre la pauvreté dans la stratégie globale de développement d’un pays donné, la promouvoir en tant que tâche stratégique, se concentrer sur des actions spéciales de lutte contre la pauvreté à grande échelle et mettre en œuvre des plans de développement spécifiques pour les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les minorités ethniques. De cette façon, les programmes ayant un impact plus important sur les groupes vulnérables qui supportent le fardeau le plus lourd de la pauvreté se multiplieront et auront un impact économique plus large en transformant leur vie.

Concernant l’aspect du soutien fiscal et budgétaire, les pays africains doivent offrir des allégements fiscaux aux personnes défavorisées, augmenter les investissements et renforcer le soutien financier aux groupes vulnérables, en particulier les personnes âgées et les habitants des zones rurales. Les transferts en espèces aux personnes âgées et aux pauvres doivent être intensifiés afin d’augmenter les manques à gagner qui les empêchent de gagner le revenu annuel minimum de 4 000 yuans (600 dollars), qui est le seuil de pauvreté annuel minimum en 2020.

Il ne fait aucun doute que la Chine a établi un record mondial dans la lutte contre la pauvreté, ce qui offre à l’Afrique une occasion d’apprendre et de construire une base socio-économique solide pour la prospérité future de ses habitants.

(L’auteur est économiste, consultant et commentateur régional sur le commerce et l’investissement à Nairobi, au Kenya)

 

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