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Transfert d'opportunités |
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Derrick Silimina · 2020-08-31 · Source: Chinafrique | |
Mots-clés: Zambie; Chine; technologie |
Des ouvriers au travail dans une usine de fabrication de masques de protection à Lusaka, en Zambie, le 24 juillet. (Photo : Xinhua)
La volonté de transfert de connaissances et de technologies de la Chine vers l’Afrique a pris une place centrale récemment. La relation ne se limite pas uniquement à un intérêt commercial, loin de là.
La Chine est bien consciente que c’est son approche de « transfert de connaissances et de technologies » qui l’a aidée à devenir l’une des principales économies mondiales. Le géant asiatique s’attache plus que jamais à mettre en avant l’utilisation de la formation dans son projet de transfert de compétences et de technologies vers le continent africain.
Former au niveau local
En Zambie, certaines entreprises chinoises offrent des formations à leurs employés locaux, principalement par le biais de programmes formels tels que le mentorat et la formation sur le terrain. Les investissements chinois dans les secteurs économiques clés continuent à changer la vie de nombreux Zambiens, en particulier des jeunes, grâce à la création d’emplois directs et indirects.
Récemment, le ministre du Développement national et de la Planification Alexander Chiteme a réitéré son appel à l’ambassadeur chinois en Zambie afin d’encourager les entreprises chinoises opérant dans le pays à former leurs employés continuellement et ainsi leur permettre d’acquérir des compétences spécifiques.
« Les Zambiens sont heureux de bénéficier du transfert de compétences des ressortissants chinois afin de pouvoir se spécialiser dans certains domaines et enrichir leurs compétences », explique M. Chiteme.
Plusieurs entreprises chinoises sont installées dans le district de Chongwe, à 50 km à l’est de Lusaka, dont le parc industriel éco-agricole de Zhongyang, entreprise chinoise spécialisée en agriculture et en construction.
Fredrick Sashi, directeur administratif de cette dernière, apprécie la valeur du transfert de compétences et de technologies proposé par ces entités étrangères.
Au début de l’année, la direction de l’entreprise lui a été confiée sans hésitation lorsque ses directeurs chinois sont retournés en Chine pour le Nouvel An chinois. L’épidémie de COVID-19 ne leur a pas permis de rentrer comme prévu mais cela n’a aucunement perturbé les opérations en Zambie car il avait été formé en gestion d’entreprise au préalable.
M. Sashi a confié à CHINAFRIQUE qu’il considérait cet imprévu comme un accomplissement et un encouragement à ses perspectives de carrière. « Pour moi, cette responsabilité est venue à point nommé car j’y avais déjà été préparé par mes managers chinois. »
Initialement comptable, il a ajouté que le fait d’avoir coordonné toutes les affaires financières pendant environ 20 mois avait été très formateur, lui permettant ainsi de savoir utiliser les applications chinoises de communication et de transactions monétaires.
Des gens achètent des fruits sur un marché à Lusaka, en Zambie, le 31 juillet. (Photo : Xinhua)
Bénéfices mutuels
En plus du transfert de connaissances qui profite à la Zambie et à la Chine, on a récemment assisté à un transfert accru des technologies et du savoir-faire de la part des entreprises chinoises vers les membres locaux de leur personnel. Ce transfert s’effectue notamment sous forme d’utilisation de machines, de processus et de modèles de production.
Prenons l’exemple de Hongsen Investment, entreprise chinoise qui recycle les déchets plastiques pour en faire des produits ménagers finis tels que de la vaisselle, des balais et des cintres.
Selon Thandiwe Chaaba, responsable administratif de Hongsen, cette entreprise crée de la valeur à partir des déchets plastiquestout en contribuant à la création d’emplois et à la durabilité environnementale.
« Cette usine utilise une technologie considérée comme inédite ici ; elle a été en effet l’une des premières à s’établir dans le pays. Je crois que les employés, en grande majorité issus de la population locale, ont compris l’importance de ce type d’équipement permettant de préserver l’environnement et de créer des emplois dans la communauté », raconte M. Chaaba, également traducteur mandarin/anglais pour l’entreprise.
Francis Kabaso, 42 ans, travaille dans l’entreprise chinoise CAMCO Equipment (Zambie) Ltd, réputée pour ses équipements agricoles durables et abordables dans le pays.
En tant que directeur des opérations de CAMCO, M. Kabaso coordonne les points de vente de l’entreprise dans tout le pays en y proposant des équipements agricoles de pointe. Ses activités commerciales restent cohérentes avec l’objectif d’accroître la productivité agricole dans le pays.
M. Kabaso explique que ses fonctions lui ont permis de se rendre compte que le transfert des technologies est la clé de l’industrialisation nationale. Les travailleurs locaux maîtrisant le fonctionnement de certains équipements peuvent facilement transmettre leurs compétences techniques aux générations futures, favorisant ainsi l’émancipation nationale.
Parallèlement, China-Africa Cotton (CAC), l’une des premières sociétés chinoises de coton à pénétrer le marché africain et filiale à part entière de China-Africa Cotton Developed Ltd., est devenue une entreprise intégrée comprenant la plantation de graines de coton, l’égrenage du coton, la vente et la production d’huile de cuisson, se basant sur les excellentes conditions de culture du coton en Afrique.
CAC a largement contribué à la mise à niveau technologique dans le secteur textile zambien grâce à l’introduction de variétés de semences améliorées et de produits chimiques rentables. Cela s’est traduit par une augmentation de la productivité dans la production de coton. L’objectif de CAC est de former une chaîne industrielle complète, comprenant la plantation, l’égrenage et la filature du coton ainsi que la production d’huile.
« Nous allons tirer parti de notre technologie de pointe et de nos compétences de gestion efficaces pour fournir des produits de qualité et des services d’excellence à tous nos clients », déclare Wang Chuanguan, directeur général de CAC.
S’il est probablement trop tôt de mesurer l’importance du rôle que le transfert de technologie et de connaissances de la Chine vers la Zambie joue dans l’élaboration de son programme de développement, les expériences zambiennes et d’autres économies en croissance sur le continent laissent entrevoir des perspectives mutuellement bénéfiques.
Pour vos commentaires : liuwei@chinafrica.cn