Un vaste réseau routier

D’après le Premier ministre sénégalais Mahammed Boun Abdallah Dionne, la Chine prévoit d’ajouter un total de 30 000 km de routes dans la région - principalement des autoroutes - d’ici quatre à cinq ans.

« Cela peut sembler excessivement ambitieux, mais je peux vous garantir que la plupart des autoroutes sont en cours de construction. Par exemple, la construction de l’autoroute reliant Dakar au Caire a été lancée. Elle couvrira 8 636 km et reliera Dakar aux villes agricoles et au-delà des frontières », explique M. Dionne.

Cette autoroute devrait relier le Sénégal à la Mauritanie, au Maroc, à la Tunisie, au Tchad et à l’Egypte. Alors que les préoccupations sécuritaires le long de cette route nécessitent une attention urgente, le Premier ministre affirme collaborer avec tous les gouvernements concernés pour trouver une solution.

Selon lui, l’autoroute reliant Dakar à la région de Thies - longue de 113 km - sera achevée d’ici la fin de l’année 2019.

Mahammed Dionne a confirmé le fait que la Chine investira 8 milliards de dollars dans l’initiative du réseau routier sur une période de cinq ans, soulignant que les infrastructures bénéficieront au commerce dans l’ensemble de la région et pas seulement au Sénégal.

Selon la Banque mondiale, plus de 239 millions de dollars de commerce sont générés chaque année par le Sénégal et 30 % du commerce est réalisé entre les pays de la région. Le volume commercial du pays se place au 143e rang mondial, d’après l’institution de Bretton Woods.

D’après les indicateurs de développement de la Banque mondiale de 2016, le Sénégal compterait actuellement plus de 14 785 km de route.

Abdourahmane Sarr, l’un des économistes les plus éminents du Sénégal, estime que son pays possède un avenir radieux : « Le Sénégal possède l’une des économies connaissant la croissance la plus rapide au monde, mais avec la construction actuelle d’autoroutes majeures, plus de croissance devraient être ressentie, avec de bons résultats d’ici 2021. »

L’essor des infrastructures

Les infrastructures du Sénégal connaissent un développement important en 2018. En-dehors du réseau routier en cours, une ligne ferroviaire de 1282 km reliant le Mali et coûtant 2,73 milliards de dollars a été lancée par le président sénégalais Macky Sall au mois de février, à la suite de la signature d’un accord entre le Mali et le Sénégal pour que le projet soit entrepris par la China Railway Construction Corporation (CRCC).

Les relations entre la Chine et le Sénégal se sont améliorées au fil des années et le Sénégal est l’un des alliés les plus proches de la Chine, selon le professeur David Kikaya, l’ancien ambassadeur kényan au Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).

D’après la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Sénégal exporte environ 106 200 tonnes de fruits et de légumes annuellement.

Selon son directeur général actuel, Mukyisa Kituyi, ce chiffre pourrait cependant tripler lorsque la vague actuelle d’infrastructures sera en place : « Il est évident que la croissance ne se fera pas sentir du jour au lendemain, il faut lui laisser trois à quatre ans. [En plus du réseau routier global prévu], le port de Dakar est en très bonne condition, l’aéroport à Touba est en bonne condition et le gouvernement a commencé des négociations avec la Chine pour construire de nouveaux aéroports. »

Au mois de juillet, le président chinois Xi Jinping s’est rendu au Sénégal en visite officielle. Ce fut la première étape de sa visite sur le continent africain. Le Sénégal est le premier pays d’Afrique de l’Ouest à s’associer avec la Chine dans le cadre de son initiative des nouvelles Routes de la soie.

Reportage du Sénégal

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