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Accord sur le nucléaire iranien : Macron trouve des accords avec Trump, cherche à atténuer les divergences |
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· 2018-04-26 · Source: Xinhua | |
Mots-clés: Emmanuel Macron; Donald Trump |
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue américain Donald Trump, à la Maison blanche (Washington) le 24 avril 2018. Le président Macron effectue une visite d'Etat aux Etats-Unis de lundi à mercredi. (Xinhua/Yang Chenglin)
Le président français Emmanuel Macron s'est mis d'accord mardi avec son homologue américain Donald Trump sur les efforts à faire pour qu'un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien parvienne à "contenir" Téhéran, mais des divergences persistent alors que la visite d'Etat de M. Macron aux Etats-Unis touche à sa fin.
UN NOUVEL ACCORD SUR L'IRAN
Emmanuel Macron n'a pas ménagé ses efforts pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien, signé en juillet 2015 à Vienne par l'Iran et les pays du groupe P5+1 (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et officiellement appelé Plan d'action global conjoint (PAGC ou JCPOA en anglais), alors que Donald Trump n'a cessé de le critiquer sévèrement depuis son investiture et a menacé de le dénoncer.
Alors que M. Trump a fixé le 12 mai comme date butoir pour prendre sa décision finale sur le dossier, le président français a proposé mardi de travailler avec la Russie et la Turquie pour tenter de conclure un nouvel accord avec l'Iran.
Lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Trump, M. Macron a indiqué qu'un éventuel nouvel accord avec Téhéran se focaliserait sur quatre objectifs : empêcher toute activité nucléaire de l'Iran jusqu'en 2025, s'assurer que Téhéran ne procédera à aucune activité nucléaire sur le long terme, mettre un terme aux activités balistiques iraniennes au Moyen-Orient et créer les conditions pour une solution politique susceptible de "contenir" l'Iran dans la région.
L'accord de Vienne, qui ne comprend aucune mesure destinée à réduire les capacités de Téhéran dans le domaine balistique et son influence régionale, n'est pas "suffisant", a estimé Emmanuel Macron, affirmant qu'il envisageait "un accord plus large" et qu'il était conscient des "inquiétudes" et des "critiques" du président Trump sur ce dossier.
Ces propos étant perçus comme une tentative d'obtenir le consentement de M. Trump, la Maison Blanche a qualifié cette proposition du chef d'Etat français d'"assez bonne idée".
Or, M. Trump, qui doit décider le 12 mai si les Etats-Unis dénoncent ou non le PAGC, s'est abstenu jusqu'ici de s'exprimer sur la proposition de son homologue français, laissant planer l'incertitude quant à son attitude sur un éventuel nouvel accord avec l'Iran.
A en juger par le ton péjoratif récemment employé par M. Trump à l'égard de Téhéran et du PAGC, il y a peu de chances que les Etats-Unis continuent de respecter l'actuel accord.
SE RETIRER DE LA SYRIE? PAS MAINTENANT
Avant d'arriver à Washington, le président français a promis de convaincre M. Trump de ne pas retirer bientôt les troupes américaines de Syrie.
Son objectif a été à moitié atteint à la Maison Blanche, M. Trump disant que s'il souhaitait retirer bientôt les forces américaines de Syrie, il n'entendait toutefois pas laisser l'Iran "les mains libres en Méditerranée, surtout depuis que nous la contrôlons vraiment".
"Nous rentrerons chez nous. Mais (...) nous exercerons un blocage fort en Méditerranée, ce qui est pour moi très important - parce que si nous ne le faisons pas, l'Iran ira tout droit en Méditerranée. Ca n'arrivera pas", a martelé le locataire de la Maison Blanche.
Cela ne l'a pas empêché de déplorer l'implication de son pays en Syrie.
D'autres acteurs "doivent intensifier énormément - pas un petit peu, mais énormément - leurs efforts financiers (...) Et ils devront aussi déployer des soldats sur le terrain, ce qu'ils ne font pas. Et nous, nous allons, concrètement, ramener beaucoup de gens à la maison", a assuré Donald Trump.
Il a ainsi exhorté les pays "très riches" de la région à augmenter leur contribution - militaire et financière - aux opérations en Syrie afin "d'empêcher l'Iran de tirer profit du succès de nos efforts" contre l'Etat islamique (EI).
Cet offre de M. Trump aura un prix : M. Macron a promis d'augmenter la contribution française à la guerre contre l'EI en Syrie et accepté d'inclure la question syrienne dans le nouveau projet d'accord afin de freiner l'influence de Téhéran, ce que M. Trump a réclamé à plusieurs reprises.
M. Trump a noté que lorsque les pays du P5+1 ont conclu l'accord sur le programme nucléaire iranien, "ce qu'ils auraient dû faire, c'est d'y inclure la Syrie". Et d'enfoncer le clou : "Ils auraient dû conclure un accord incluant le Yémen, la Syrie et d'autres régions du Moyen-Orient où l'Iran est impliqué".
DES DESACCORDS QUI PERSISTENT
Cependant, M. Macron a reconnu qu'il avait toujours "un désaccord" avec M. Trump concernant le JCPOA. Il a affirmé avoir toujours dit qu'il serait malavisé de le dénoncer sans projet de substitution.
Sur la question syrienne, à la grande déception de M. Macron, son homologue américain a déclaré que les Etats-Unis se trouvaient dans une situation "embarrassante" au Moyen-Orient, disant qu'il envisagerait un retrait important des troupes américaines.
Les deux dirigeants se sont également affrontés sur la question des droits de douane.
En amont de leur entretien, M. Trump a indiqué que "la question des échanges avec la France est compliquée parce qu'il y a l'Union européenne (...) L'Union est très dure avec nous. Ils ont des barrières douanières qui sont inacceptables". Il s'est exprimé en faisant état d'un déficit commercial de quelque 151 milliards de dollars avec l'UE en 2017.
Pour sa part, Emmanuel Macron a déclaré qu'"on ne lance pas une guerre commerciale contre ses alliés", surtout lorsqu'on travaille si étroitement sur des questions de sécurité comme l'Iran et la Syrie.
De surcroît, les deux parties ne sont pas parvenues à une convergence concernant l'Accord de Paris sur le changement climatique. M. Macron a affirmé lors de la conférence de presse conjointe que la France continuerait de travailler sur les dossiers majeurs, y compris le pacte mondial pour l'environnement.
Darrell West, chercheur à la Brookings Institution, a noté dans un entretien à Xinhua qu'il y existe beaucoup de hauts et de bas dans les relations franco-américaines sous l'administration Trump.
"Les dirigeants européens sont déçus lorsque les Etats-Unis se retirent de l'accord climatique de Paris, critiquent l'accord sur le nucléaire iranien et imposent des droits de douane à d'autres pays. Autant de choses qui rendent plus difficile la poursuite de politiques à long terme", a-t-il observé.
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