Capter l'énergie du soleil ou une autre source de chaleur, comme l'eau des sources chaudes, pour la transformer en électricité ou se chauffer n'a depuis quelques années rien de nouveau, c'est même une énergie d'avenir qui se développe de plus en plus. Mais utiliser l'énergie solaire pour déneiger une route ou chauffer un bâtiment, c'est plus nouveau : Eurovia, une filiale du géant français de la construction Vinci, a ainsi présenté le 16 octobre son projet de « route à énergie positive », expérimentée dans deux endroits en France, dans l'Est et près de Paris.
Le concept innovant lancé par Eurovia se base sur un système d'échangeur thermique composé d'un système de tubes placés juste sous la route et qui accumule la chaleur produite par le soleil sur la chaussée. Cette chaleur peut ensuite être stockée dans un autre réseau de tubes situé à environ 1 mètre sous terre, et permet ainsi d'alimenter des bâtiments situés à proximité, comme des logements, des bureaux ou des industries, en chauffage ou en eau chaude.
Mais il y a mieux encore : en hiver, lorsque la route est gelée ou enneigée, une pompe récupère aussi la chaleur située dans le sous-sol pour la faire remonter dans les tubes supérieurs situés sous la route et ainsi réchauffer la chaussée, favorisant la fonte de la neige ou de la glace et réduisant l'utilisation de sels polluants ou d'engins de déneigeage.
Eurovia teste ce système, dont le coût n'a pas été précisé, depuis le mois de juillet sur 500 m2 de la voie d'accès au parking poids lourds du péage de Saint-Arnoult, près de Paris. Il permet de chauffer le rez-de-chaussée d'un bâtiment d'accueil construit sur le site. Il a également été installé sur le parking d'un lycée de Pontarlier, dans l'Est de la France, une zone où les températures peuvent être très basses en hiver. La chaleur utilisée sera issue du réseau de chaleur de la ville, alimenté par un incinérateur de déchets. A terme, Eurovia a dit souhaiter parvenir à une « industrialisation complète » pour l'installation de cette route par les engins de travaux « traditionnels ».