La Russie a opposé mercredi son veto à un projet de résolution avancé par les pays occidentaux au Conseil de sécurité de l'ONU à propos d'une attaque présumée aux armes chimiques dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.

Parmi les 15 membres du Conseil, dix ont voté en faveur de ce projet de résolution. La Bolivie a voté contre, de même que la Russie, qui détient un droit de veto au Conseil de sécurité. La Chine, l'Ethiopie et le Kazakhstan se sont abstenus.

Ce projet de résolution présenté par le Royaume-Uni, la France et les Etats-Unis demandait à ce que l'armée syrienne accorde aux enquêteurs de l'ONU un accès total aux détails de leurs opérations militaires le jour de l'attaque présumée.

Le texte demandait également une condamnation du recours aux armes chimiques, et l'ouverture d'une enquête rapide.

Le 4 avril, une attaque à l'arme chimique aurait touché Khan Sheikhoun, une ville contrôlée par les rebelles dans la province syrienne d'Idleb, tuant plus de 80 personnes et en blessant beaucoup d'autres.

Deux jours après cet incident, les Etats-Unis ont tiré 59 missiles de croisière contre la base militaire de Shairat, dans le centre de la Syrie. Selon les Etats-Unis, c'est de Shairat qu'auraient décollé les appareils transportant des armes chimiques.

Vladimir Safronkov, adjoint au représentant permanent de la Russie à l'ONU, a souligné que la Russie avait déjà proposé l'envoi par l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) d'une mission internationale indépendante, afin d'enquêter à Khan Sheikhoun et sur la base aérienne de Shairat.