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Le dilemme de Mme Merkel sur la réforme des aides sociales

Mei Xinyu  ·  2017-03-01  ·   Source: Beijing Information
Mots-clés: Merkel; réforme des aides sociales

Après le Brexit, les prochaines élections en Allemagne, un des piliers de l’Union européenne (UE), auront une influence profonde sur l’avenir de la zone. Il s’agira surtout de savoir si le vainqueur va réformer la politique de l’emploi et des aides sociales au nom de l’efficacité économique.

Des mesures sociales inappropriées

La réglementation est actuellement excessive dans ces domaines, avec des mesures et des règles politiquement correctes, mais qui sapent l’efficacité et faussent les marchés. Prenons l’exemple du droit des femmes. Les améliorations ont été importantes, mais comme tous les autres employés, les femmes doivent être nommées sur des critères méritoires. Nommer des femmes à des postes de pouvoir, dans le public comme dans le privé, en fonction de quotas et non pas de la compétence et des résultats, n’est pas un signe de respect. Pour respecter les quotas, les entreprises doivent parfois promouvoir des femmes à des postes qu’elles trouvent difficiles à assumer. Quand on constate qu’elles n’ont pas les compétences, les gens ont alors tendance à conclure que toutes les femmes cadres sont incompétentes, ce qui est injuste pour celles qui sont compétentes.

En 2014, le gouvernement allemand a annoncé qu’à partir de 2016, les femmes devraient représenter au moins 30% des membres des conseils de surveillance de plus de 100 grandes entreprises cotées. Le gouvernement exige aussi que les 35 millions de PME allemandes publient tous les ans un rapport sur l’égalité des sexes. De telles règlementations ne favorisent pas la production, mais accroissent le fardeau des entreprises.

Des aides sociales excessives ont aussi eu un effet pernicieux non seulement sur la vitalité économique, mais aussi sur la sécurité dans toute l’Europe. Les aides sociales élevées attirent un très grand nombre d’immigrants et accroissent les pressions économiques générées par cet afflux. Comme beaucoup d’immigrants refusent de se fondre dans la société qui les accueille, les divisions sociales augmentent. De tels risques sont devenus particulièrement saillants depuis le début de la crise des réfugiés en Europe en 2015.

Le système d’aides sociales « idéal » qui s’est développé en Occident depuis la Seconde Guerre mondiale a encouragé les gens à adopter le mode de vie de leur choix, sans nécessairement créer une famille et avoir des enfants de la manière habituelle. La structure familiale traditionnelle a subi un coup de boutoir sans précédent, avec des taux de fertilité en baisse importante entraînant un vieillissement de la population. Il faut donc accueillir plus d’immigrants à la fleur de l’âge pour que se maintiennent des niveaux de vie et des avantages élevés. C’est en Allemagne que de tels problèmes sont les plus aigus.

Les aides réduisent considérablement les difficultés des immigrants qui vivent en Allemagne et suscitent la venue de plus d’immigrants, notamment ceux qui n’ont pas la volonté de travailler avec ardeur et qui peuvent néanmoins toujours bénéficier d’une part du gâteau social.

Si les immigrants n’avaient pas les aides sociales, ils devraient s’échiner au travail pour survivre et s’intégrer dans la culture du pays hôte du mieux possible pour optimiser leurs chances. S’ils attendent l’octroi d’aides sociales généreuses, ils sont moins enclins à travailler avec ardeur. C’est le cas notamment si un pays procure de nombreuses aides sociales pour les immigrants : les nouveaux arrivants éviteront vraisemblablement de se fondre dans la culture du pays hôte juste pour maintenir leur statut spécifique et les avantages qui lui sont associés.

Des réformes en vue ?

L’emploi et le système des aides sociales en Allemagne et dans l’Union européenne toute entière doivent être réformés en profondeur, mais les pays sont–ils prêts pour la réforme, et leurs systèmes en vigueur encouragent–ils de telles réformes ? Rien n’incite à l’optimisme. La Cour de justice – la plus haute juridiction de l'Union européenne en matière de droit de l'Union européenne – s’est prononcée contre le « tourisme social » et a dit clairement que les Etats membres avaient le droit de refuser les aides sociales aux ressortissants étrangers qui ne recherchent pas d’emploi. Cette décision ne s’attaque cependant pas aux conditions qui attirent des pseudo–réfugiés dans l’Union européenne, et à la pratique consistant à accorder un traitement spécial aux réfugiés, avec pour conséquence de discriminer les Allemands.

Pire encore, les systèmes politiques qui existent en Allemagne et dans certains pays de l’UE dissuadent les politiciens de prendre les intérêts à long terme de la société en considération quand ils choisissent un cap politique ou veulent promouvoir le changement. En témoignent les réformes du chancelier allemand Gerhard Schröder et son incapacité à se faire réélire.

Avec la crise des prêts hypothécaires à risque et de la dette souveraine depuis 2008, les Etats–Unis et l’Europe ont été à l’origine de crises et l’Europe a été particulièrement touchée parmi les pays développés. L’Allemagne est le seul pays européen à avoir maintenu de bons résultats économiques, avec des exportations et des revenus budgétaires en hausse continuelle et un taux d’emploi à un niveau record. Si l’Allemagne a pu réaliser de telles performances remarquables, c’est principalement – hormis la forte demande chinoise pour les technologies allemandes – parce que le pays avait procédé à des réformes douloureuses, mais nécessaires, de son système d’aides sociales et de l’emploi au cours de la décennie passée.

Début 2003, l’économie allemande était plongée dans les difficultés. Le PIB avait cessé de croître depuis l’automne 2000 et le pays comptait 4 millions de chômeurs. Le vieillissement de la population allait en s’accélérant, pesant lourdement sur les budgets de la retraite et des soins médicaux, alors que les dépenses publiques et la dette nationale ne cessaient de gonfler. Les capitaux quittaient sans cesse le pays et le travail illégal constituait une menace en termes de compétition pour les emplois.

Reconnaissant les maux que le système des aides sociales avait accumulé au cours des décennies passées, M. Schröder est passé outre aux opinions divergentes et a mis en place en mars 2003 son Agenda 2000, donnant la priorité à la réforme du programme des allocations chômage pour réduire la dépendance aux aides sociales et encourager les gens à assumer davantage leurs responsabilités individuelles. Parmi ces mesures, il y avait la réduction de la durée de perception de l’allocation chômage de 32 à 18 mois, la mise en place d’un système obligatoire de réemploi et la mise en œuvre de la réforme Hartz IV, la suppression de diverses restrictions sur le travail précaire et des mesures d’encouragement pour que les chômeurs acceptent des « petits boulots », le relèvement de l’âge de la retraite pour les fonctionnaires, la baisse des taux d’imposition pour stimuler les investissements et accroitre la dépense dans l’éducation, la recherche et le développement afin d’améliorer la productivité.

La réforme avait pour objectif non pas d’annihiler le système d’aides sociales, mais d’accroître l’emploi, stimuler la croissance économique pour finalement conserver l’essence même de l’Etat–providence et consolider les fondations du système. Les effets de la réforme ont été particulièrement saillants 10 ans plus tard. En octobre 2010, le nombre des chômeurs passait sous la barre des 3 millions. En 2012, le taux de chômage était de 5,9%, le 4ème plus bas d’Europe après l’Autriche, les Pays-Bas et le Luxembourg.

M. Schröder et son Parti social–démocrate (PSD) ont été vivement combattus car ils ont défié l’inertie populaire. Même en mars 2013, 10 ans après la mise en œuvre de l’Agenda 2010, 43% des personnes interrogées dans un sondage du magazine Stern exprimaient leurs réserves ou leur opposition à l’égard de la réforme Hartz IV, disant que le fossé s’était agrandi entre les riches et les pauvres. Lors des élections de 2005, M. Schröder a été battu car la plupart des électeurs des classes moyennes soutenaient les rivaux du PSD. Un tel résultat a émoussé la confiance du public dans la capacité de l’Allemagne et de l’Union européenne à lancer d’autres réformes.

(L'auteur est chercheur de l’Académie du commerce international et de la coopération économique de Chine)

 

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