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Le Brexit, reflet de la faiblesse de l'Union européenne |
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· 2017-01-20 · Source: Beijing Information | |
Mots-clés: Theresa May;Brexit;Monde |
La première ministre britannique Theresa May a exposé officiellement le 17 janvier les mesures drastiques de la feuille de route du Brexit Elle a fait savoir que le Royaume–Uni ne fera plus partie du marché unique européen, de l'union douanière et ne sera plus assujettie à la Cour de justice. Dans les douze points qu'elle a annoncés, le Royaume–Uni contrôlera entièrement ses frontières et limitera le nombre des immigrés.
Mme May a souligné que le Royaume–Uni ne sera plus membre de l'UE et ne sera pas « un pied dedans, un pied dehors », mais souhaite parvenir à un accord de libre–échange sans barrières tarifaires, disant que le Royaume–Uni restera le « meilleur ami de l'UE ». Cette dernière remarque ne sera pas bien appréciée sur le continent européen.
L'opinion européenne avait déjà prédit que le Royaume–Uni opterait probablement pour un « Brexit doux » mais Mme May a annoncé un « Brexit dur ». Les analystes se sont une nouvelle fois trompés, sa détermination équivaut à un nouveau choc après celui du référendum.
Le Brexit a provoqué la victoire de Donald Trump dans les urnes et en retour, cette victoire a renforcé la confiance des Britanniques anti–UE. M. Trump s'est ouvertement réjoui il y a quelques jours du Brexit sans cacher son aversion vis–à–vis de l'UE. Cette pièce dramatique n'est pas encore entièrement jouée et les prochains actes vont se dérouler, et l'ordre européen va subir des coups de butoir.
Une fois le « Brexit dur » achevé, les relations du Royaume–Uni avec l'UE seront similaires à celles du Canada. Pour les pays membres, cela créera un précédent important. L'UE verra cette année trois élections importantes, et si la Marine Le Pen, la dirigeante du Front national d'extrême–droite remportait la présidentielle en France, l'axe franco–allemand serait alors gravement menacé, une nouvelle catastrophe pour l'UE.
L'UE se trouve dans la pire situation de son histoire et certains évoquent même la possibilité d'une dissolution, même si pour le moment, la plupart des gens estiment que les probabilités sont faibles.
La force d'attraction et de cohésion de l'UE s'est manifestement atténuée, et ses points faibles vitaux apparaissent clairement. L'UE est une « communauté d'intérêts », la plupart des pays y cherchent leur avantage : ils font à tout moment des calculs pour évaluer ce que l'UE leur rapporte. Par manque d'une autorité capable de maintenir sa cohésion, l'UE est prédestinée à la dissension en cas de problème. La plupart du temps, les petits calculs sont un thème récurrent dans l'UE.
L'axe franco–allemand est aussi une « communauté d'intérêts » et sa stabilité nécessite plus de désinterressement. L'UE s'oriente depuis quelques années vers le fédéralisme, avec une monnaie unique, et la promotion d'une politique étrangère unifiée. Bien qu'elle ne cesse de s'élargir, sa cohésion ne s'est pas accrue et les risques pour l'entité toute entière ont en fait augmenté.
La crise financière internationale a été désastreuse pour l'UE, et dans les difficultés qui l'assaillent, les contradictions y trouvent un terreau propice. L'arrivée d'un grand nombre de réfugiés du Moyen-Orient a mis le feu aux poudres. N'ayant pas l'autorité pour contrôler le mécontentement et l'égoïsme de chaque pays, l'axe franco–allemand doit payer l'ardoise pour l'ensemble des pertes de l'Union, ce qui est hors de sa portée.
Sur le plan extérieur, Washington n'a jamais « vraiment aimé » l'UE et l'euro, depuis sa création, est une épine dans le pied du dollar. Moscou aime encore moins l'UE, une Europe faite de bric et de broc permettrait évidemment à la Russie de rehausser son influence. Ces conditions extérieures pour une UE douillette sont toxiques.
Avec le Royaume–Uni hors de l'UE, sa puissance sera considérablement réduite. Si l'étendue des pertes pour le Royaume–Uni reste encore controversée, elles sont immédiatement constatables pour l'UE. Hormis une dimension réduite, il y a aussi une blessure psychologique. Jusqu'à présent, l'objectif final de l'UE reste encore de devenir une fédération cohérente. Désormais, va–t–elle dégénérer une nouvelle fois dans la direction d'une alliance éparpillée? C'est un point d'interrogation qui va longtemps persister.
Le niveau de développement économique de l'UE est similaire à celui des Etats–Unis, mais le fossé est grand en termes de puissance par rapport aux Etats–Unis en tant que pays unifié. Cependant, il sera très difficile pour l'UE de devenir une « nouvelle Amérique ». Composée de petits pays non compétitifs, l'UE a du mal à renforcer sa cohésion. A vrai dire, cet embarras est partagé par la communauté internationale face aux réalités européennes.
Beijing Information
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