Avec les nouveaux tests faits par des officiels du sport sur des échantillons d'urine des Jeux Olympiques de 2008 et 2012, l'histoire olympique pourrait être réécrite : en effet, ce sont plus de 75 athlètes qui se seraient rendus coupables de dopage. La plupart sont originaires de Russie et d'Europe de l'Est et ont gagné au moins 40 médailles. Le nombre va augmenter à mesure que les procédures disciplinaires se poursuivront.

Le Comité International Olympique a jusqu'à présent annoncé que 28 athlètes ont été déclarés coupables de dopage et redistribué leurs médailles.

« Cela a complètement réécrit mon histoire olympique », a déclaré Chaunté Lowe, une sauteuse américaine qui a participé à quatre Jeux d'été, sans jamais avoir remporté une médaille. Elle va à présent recevoir une médaille de bronze pour les Jeux olympiques de 2008.

Outre la joie de sa reconnaissance tardive, a-t-elle dit, il y a aussi une prise de conscience des pertes qu'elle a subies. En 2008, son mari a été licencié. La maison du couple en Géorgie a été saisie cette année, toutes choses dont elle pense qu'elles n'auraient pas eu lieu si elle avait été récompensée à Beijing.

« Les chiffres sont tout simplement impossibles, incroyables », a de son côté déclaré Gian-Franco Kasper, membre du comité exécutif du Comité international olympique. « Nous perdons de la crédibilité ».

Il est de pratique courante pour les responsables olympiques de stocker des échantillons d'urine pendant une décennie afin qu'ils puissent effectuer des tests supplémentaires s'ils obtiennent de nouvelles informations. Alors que la première vague de nouveaux tests a commencé l'année dernière, le directeur du laboratoire antidopage russe, depuis longtemps en poste, a décrit un programme de dopage élaboré qui a conduit à écarter près d'un tiers de l'équipe olympique russe des Jeux d'été de Rio de Janeiro.