Le procureur de la République de Paris, François Molins, a annoncé que l'un des deux auteurs dans une prise d'otage dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray (nord de France), au cours de laquelle un prêtre a été égorgé, avait été "formellement identifié comme étant Adel Kermiche, et connu de la justice antiterroriste", lors d'une conférence de presse télévisée tenue mardi soir.

Adel Kermiche, 19 ans, "n'a aucune condamnation sur son casier judiciaire" mais est "toutefois connu de la justice antiterrorite", et avait été mis en exman pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste après deux tentatives de départ en Syrie en 2015.

Il avait été arrêté et mis en examen en mars 2015 "en vue de la préparation d'acte terroriste" et avait été placé en "interdiction de quitter le département". Puis, il avait été interpellé en mai 2015 en Turquie en provenance de Suisse dans le cadre d'un mandat d'arrêt international, et avait été remis à la France et "mis en examen, avec placement en détention provisoire puis placement sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence avec surveillance électronique", a précisé le procureur Molins, soulignant que le parquet de Paris avait alors demandé son maintien en détention.

S'agissant du second assaillant, son identification formelle est toujours en cours selon le procureur, et un individu mineur, frère cadet d'un individu actuellement en zone irako-syrienne avec les papiers d'identité d'Abel Kermiche a été interpellé et son domicile a été perquisitionné, comme l'a indiqué M. Molins.

Deux individus porteurs d'armes blanches ont surgi à 09h25, heure locale, dans l'église de Saint-Etienne-de-Rouvray et ont pris en otage les six personnes présentes dans l'église, trois religieuses, un prêtre et deux paroissiens, a rappelé M. Molins. Une religieuse a réussi à prendre la fuite et a alerté la police.

Le prêtre Jacques Hamel, âgé de 86 ans, "a été tué par blessure par arme blanche au thorax et à la gorge", a-t-il indiqué, ajoutant que l'otage blessé avait également été blessé à la gorge mais "son pronostic vital ne serait pas engagé".

"La Brigade Anti Criminalité (BAC) locale a tenté une négociation avec les terroristes à travers une porte latérale de l'église, mais ils n'ont pas pu entrer dans l'église car trois des otages étaient disposés en rideau devant la porte d'entrée" a-t-il précisé, ajoutant que c'est la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de Rouen qui a neutralisé les deux assaillants.

Sur l'un des deux, trois couteaux et un faux engin explosif ont été trouvés et le second portait un sac à dos à l'intérieur duquel a été trouvé une ceinture explosive factice, a déclaré M. Molins, qui a qualifié l'attaque d'acte "innommable et d'une infinie lâcheté revendiquée par l'EI via son agence de propagande".

Source : Xinhua