Abdel Hamid Abaaoud, le djihadiste belgo-marocain, commanditaire présumé des attaques de Paris ayant fait 129 morts et 352 blessés, a été tué dans l'assaut d'un appartement mercredi à Saint-Denis (banlieue nord de Paris), mais pour autant la menace terroriste plane toujours selon les autorités françaises qui ont prévenu ce jeudi d'un risque de menace chimique et bactériologique.

"Il y avait dans l'assaut de Saint-Denis une cible, elle est atteinte et, est hors d'état de nuire", a déclaré jeudi le ministre français de l'intérieur, Bernard Cazeneuve faisant allusion à la mort d'Abdel Hamid Abaaoud.

"Abdel Hamid Abaaoud vient d'être formellement identifié, après comparaison de traces papillaires, comme ayant été tué au cours de l'assaut mené par le RAID contre un appartement en centre-ville de Saint-Denis", indique dans un communiqué le parquet de Paris. Les services de renseignement français ont établi sa responsabilité dans plusieurs tentatives d'attentats contre la France ainsi que le rôle qu'il jouait au sein de l'Etat islamique (EI).

"Parmi les six attentats évités ou déjoués par les services de renseignement français depuis le printemps 2015, Abaaoud semble avoir été impliqué dans quatre d'entre eux ... Il a joué un rôle déterminant dans les attaques du vendredi 13", a déclaré M. Cazeneuve lors d'un point de presse.

Le ministre français a également indiqué qu'aucune information émanant de pays européen dans lequel Abaaoud a transité avant d'arriver en France, ne leur a été communiquée.

"Ce n'est que le 16 novembre dernier, postérieurement aux attentats de Paris qu'un service de renseignement d'un pays hors d'Europe nous a signalé avoir eu connaissance de sa présence en Grèce", a expliqué M. Cazeneuve.

Face à cette manque de coopération dans la lutte antiterroriste M. Cazeneuve a demandé une réunion "exceptionnelle" d'un Conseil justice et affaire intérieure vendredi à Bruxelles "pour que toutes les questions soient de nouveau abordées dans un cadre européen".

Le ministre français de l'Intérieur estime urgent que l'UE se dote avant la fin de l'année, d'un accord pour la mise en place d'un renforcement conséquent du contrôle de ses frontières intérieure et d'une coordination renforcée contre le trafic des armes.

Abdel Hamid Abaaoud faisait l'objet d' un mandat d'arrêt européen et international émis par la Belgique où il a été condamné par contumace à 20 ans de réclusion, a rappelé M. Cazeneuve qui ne comprend pas qu'Abaaoud ait réussi à traverser les frontières jusqu'en France.

La mort d'Abaaoud, un des présumés commanditaires des attentats de Paris n'est pas synonyme de la fin des menaces djihadistes en France. Selon le Premier ministre français Manuel Valls, la menace est toujours permanente et peut être "chimique ou bactériologique".

"L'imagination macabre des donneurs d'ordre est sans limite : fusils d'assaut, décapitation, bombe humaine, arme blanche ou tout à la fois. Je le dis avec toutes les précautions qui s'imposent mais nous le savons et nous l'avons à l'esprit, il peut y avoir aussi le risque d'arme chimique ou bactériologique", a déclaré jeudi M. Valls à l'Assemblée nationale lors du vote de la prolongation de l'état d'urgence.

L'Assemblée nationale a voté majoritairement le projet de loi prolongeant de trois mois l'état d'urgence. Le texte a également été renforcé en permettant désormais l'élargissement de l'assignation à résidence, facilitation des perquisitions et l'Etat pourra également décider de fermer les mosquées radicales.

Selon le Premier ministre M. Valls, en l'espace de six jours, l'état d'urgence a conduit à notifier 118 assignations à résidence, à procéder à plus de 400 perquisitions administratives de jour comme de nuit sur tout le territoire. Et à la saisie de 87 armes dont 11 armes de guerre.

Source: Xinhua