Réactions aux émeutes à Aba |
Le comté d'Aba dans le Nord Ouest de la province du Sichuan a été le théâtre d'incidents le week end dernier et des émeutiers ont détruit, pillé et brûlé des magasins et des habitations. Le comté est peuplé à 90% de Tibétains et les autorités locales estiment que ces exactions sont intimement liées aux événements qui ont embrasé Lhassa. La vie au coeur de ce comté a été durement perturbée. Cette boutique est située dans la rue Qiatang dans le comté d'Aba. Le propriétaire, Zhao Maijiang, collecte les débris et nous explique que la plupart des boutiques de la rue ont été assaillies et les produits dérobés ou détruits. Zhao Meijiang, Propriétaire d'une boutique « Nous ne récupérons que de petites choses, de peu de valeur. Les produits les plus onéreux ont été volés, ou détruits. Ma boutique est hors d'état. » De l'autre côté de la rue, Ma Jincai nous raconte son histoire tragique. La porte de sa boutique est désormais scellée avec des pierres et masque un intérieur totalement détruit. Ma Jincai proposait dans son magasin des équipements électroménagers, de la vaisselle et des éléments de décoration. Comme son voisin Zhao Meijiang, Ma Jincai ne peut que constater les dégâts. Les deux téléviseurs encore en rayon sont hors d'usage. Ma Jincai, Propriétaire de magasin « J'ai perdu plus de 300 000 yuans, et l'essentiel de ce capital était emprunté pour constituer mon affaire. » Epouse de Ma Jincai « Nous n'avons désormais aucune idée de la manière dont nous allons reprendre notre activité. » La boutique voisine vendait des produits alimentaires et était tenue par deux frères. Ils se disent tous deux tristes et en colère en constatant les dommages. Les émeutiers s'en sont même pris à leurs appartements personnels. Hai Long, Gérant de boutique « Nous tenions cette boutique depuis plus de 6 mois et nous avions contracté un emprunt de 100 mille yuans. Nous avons perdu plus de 200 mille yuans. » Le frère aîné de Hai Long, Ting Gang, est livide et songe aux difficultés que va désormais connaître sa famille. Ting Gang « Je veux demander à mes compatriotes tibétains de ne pas s'en prendre à notre société et à nos vies. Je suis comme vous, nous sommes des êtres humains et des gens normaux. » Des femmes et des enfants livrés à eux mêmes ne trouvent pas les mots pour décrire leur détresse. Tout au long de la rue, les édifices sont détruits, ou brûlés et pratiquement toutes les boutiques ont fermé leurs portes.
Luo Nan, CCTV |