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Le bas carbone en Chine
Publié le 22/01/2010
Bosch invente le chauffage bas carbone

 Zeng Wenhui

 

Après le travail, vous rentrez à la maison. Dehors il fait froid, mais votre salon est à 20ºC, une agréable température vous permettant de vous débarrasser de vos vêtements épais et lourds. Dans la cuisine, il fait 18ºC. Vous pouvez donc y préparer le dîner tranquillement. Après le repas, c'est l'heure de la lecture, dans un bureau à 22ºC. Enfin, vous prenez une douche dont l'eau affiche les 40ºC. Vous êtes détendu, et pouvez donc sombrer dans un profond sommeil. Telle est la belle scène de vie à basse émission de carbone que Bosch Thermotechnik a dessinée pour vous. Lorsque la température baisse de 1ºC à l'intérieur, on réalise une économie de 6 % sur les frais de chauffage. Ainsi, la rationalisation de la température à la maison permet non seulement des économies d'énergie, mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 

Economiser l'énergie et utiliser les énergies renouvelables pour réduire les émissions

 

Le CO2 dégagé par les bâtiments représente 34 % des émissions chinoises. Le chauffage à usage ménager figure parmi les principaux consommateurs des énergies des bâtiments. Par conséquent, le renforcement de son efficacité énergétique constitue une priorité dans la réduction des émissions.

 

D'après Meng Qingfeng, directeur chargé des produits de Bosch Thermotechnik, existent deux moyens pour concevoir un chauffage bas carbone : l'économie d'énergie et l'exploitation des énergies propres et renouvelables, comme l'éolien, le solaire, l'hydraulique et le géothermie.

 

Dans cette optique, Bosch a développé une chaudière murale gaz à condensation, permettant une réduction de 30 % de la consommation énergétique. Une chaudière murale ordinaire produit de la fumée chaude qui s'échappe dans l'air par le conduit, tandis qu'une chaudière à condensation refroidit la vapeur d'eau de la fumée, afin de récupérer un maximum de chaleur.

 

Bosch s'emploie également à utiliser les énergies renouvelables. Meng Qingfeng l'affirme, un système de chauffage et d'eau chaude basé sur des capteurs solaires thermiques est en cours de généralisation à Beijing, Shanghai et Lhassa. Avec une telle installation, il sera possible de réduire de 400 à 450 kg les émissions de CO2 / m² et par an par rapport à celles des chauffages ordinaires.

Le chauffage ménager en énergie solaire.(purplexsu.net)

Cependant, Bosch n'a pas encore délocalisé sa production. Sur le marché chinois, ses chauffages sont tous importés d'Allemagne, à un prix relativement élevé. Pour l'instant, seule la clientèle haut de gamme est financièrement capable de se les procurer. Afin de pleinement valoriser l'effet de réduction des émissions de ces produits, leur généralisation parmi les consommateurs ordinaires s'avère nécessaire.

 

Selon Xia Hong, directeur du marketing de Bosch à Beijing, le chiffre d'affaires des produits de chauffage de Bosch a réalisé une croissance à deux chiffres en 2009, et ce malgré la crise économique. L'exploitation des énergies renouvelables constitue déjà un objectif mondial. « La stratégie de Bosch Thermotechnik est basée sur la généralisation des produits à énergie renouvelable sur le marché chinois », a indiqué Meng Qingfeng, et d'ajouter : « les énergies se raréfient. La protection de l'environnement et les économies d'énergie constituent la clé de voûte du développement durable des entreprises. »

 

Combiner orientation gouvernementale et volonté individuelle

 

L'architecture des bâtiments entre par ailleurs en jeu dans la conception d'un système de chauffage bas carbone. Certains pointent du doigt les standards chinois en la matière, jugés trop souples. En effet, la Chine tolère depuis longtemps les bâtiments mal isolés de chaleur, responsables de la faible efficacité énergétique. Face à ces critiques, M. Meng Qingfeng explique que depuis 2007, le ministère du Logement et du Développement rural et urbain a introduit des critères stricts et contraignants concernant la consommation énergétique du chauffage des nouvelles constructions, l'objectif étant une baisse de 65 % par rapport à 1980. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de Beijing ou de Shanghai respectent les mêmes critères d'économie d'énergie qu'en Allemagne. A l'avenir, il sera crucial de veiller au respect de ces normes.

 

En fait, dans une maison, la température adéquate diffère d'une pièce à l'autre, selon leur fonction. Ce n'est pas la peine de chauffer toute la maison à 25ºC. Par conséquent, M. Meng propose que chaque radiateur dispose d'une valve avec réglage thermostat, afin d'économiser l'énergie et d'exploiter de manière plus rationnelle le chauffage.

 

C'est un fait, la plupart des consommateurs chinois demeurent encore peu sensibles à la réduction des émissions. Le levier économique joue donc un rôle important dans ce domaine, et une réglementation gouvernementale s'impose. Dans les pays de l'UE, en achetant un produit solaire certifié « Solarkeymark », le consommateur bénéficie d'une subvention gouvernementale, allant de la moitié aux deux tiers du prix du produit. Cette mesure a largement promu le marché des produits solaires en Europe.

 

En Chine, la subvention gouvernementale sur le chauffage à énergie renouvelable vise principalement les entreprises du bâtiment. Dans l'Ouest du pays, elle s'élève à 60 yuans/mètre carré de bâtiment construit équipé de produits solaires, et 80 yuans/mètre carré pour les constructions intégrant des pompes à chaleur géothermiques. Cependant, subventionner les consommateurs, plus nombreux, plutôt que les entreprises, rendrait cette mesure plus efficace pour promouvoir les économies d'énergie et le développement durable, a avancé M. Meng.

 

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