Un Airbus A320 de la compagnie aérienne Germanwings.  

Le Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) de France a confirmé dimanche le scénario d'un crash volontaire de l'A320 de la Germanwings, survenu le 24 mars 2015 dans les Alpes et qui a fait 150 morts. 

C'est une action "délibérée et planifiée" du copilote Andreas Lubitz, selon le rapport final du BEA publié dimanche. 

Le BEA a mené son enquête en collaboration avec ses homologues allemand, espagnol, britannique et américaine, ainsi que des conceillers techniques intéressés. 

Andreas Lubitz souffrait des troubles mentaux et a décidé de se suicider lorsqu'il était seul dans le poste de pilotage. 

Selon le rapport, depuis juillet 2009, le certificat médical du copilote contenait une dérogation en raison d'un épisode dépressif grave sans symptômes psychotiques, entre août 2008 et juillet 2009. 

En décembre 2014, le copilote a commencé à développer des symptômes qui pourraient relever d'un épisode dépressif psychotique. Le 10 mars 2015, deux semaine avant le drame, un médecin privé a diagnostiqué une psychose possible et recommandé un traitement en hôpital psychiatrique. 

Pour éviter ce genre de drame dans le futur, le BEA a émis deux recommandations de sécurité auprès de l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) et aux Etats membres de l'Union Européenne: 

-- Effectuer une analyse régulière des incapacités en vol, en particulier pour des problèmes psychologiques ou psychiatriques; 

--Encourager la collecte de données afin de valider l'efficacité des critères d'évaluation médicale. 

Le BEA a également recommandé à l'AESA de définir "les conditions de suivi des pilotes avec des antécédents de troubles psychologiques" quand ils sont déclarés aptes à voler. 

Le BEA n'a formulé aucune recommandation de sécurité concernant la modification de la conception des portes de poste de pilotage pour permettre le déverrouillage de la porte de l'extérieur du poste de pilotage sans l'autorisation de pilote à l'intérieur, car "le risque d'attaques illicites en vol étant considéré plus menaçant que le scénario de cet accident. 

Concernant le principe d'assurer au moins deux membres d'équipage dans le poste de pilotage tout le temps du vol, recommandé par l'AESA après l'accident de Germanwing et mis en application par plusieurs compagnies aériennes européennes, le BEA ne l'a pas considéré comme une pratique obligatoire, mais a reconnu les avantages potentiels de cette mesure pour la sécurité. 

Source: Xinhua