Vainqueur au premier tour des élections régionales de France avec près de 30% des voix au niveau national, le Front national (FN) a finalement perdu au second tour ce dimanche dans les trois grandes régions - Provence-Alpes-Côte-D'azur (PACA), Nord-Pas-de-Calais-Picardie et Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine où il est arrivé en tête. Une défaite liée à l'appel du Parti socialiste (PS) à faire barrage au FN considéré comme un parti d'extrême droite par la classe politique dans ces trois régions.

Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, le candidat de la droite a remporté avec 57,70% contre 42,30% pour la présidente du FN Marine Le Pen, selon Opinion Way/B2S en charge des estimations pour les soirées des élections régionales pour BFMTV .

En région Provence-Alpes-Côte-D'azur , la droite l'emporte avec 53,50% contre 46,50% pour le FN. Et en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine également le candidat de droite est sorti en tête avec 46,40% contre 36,90% pour le candidat du FN.

Au final, le Front national pourtant sorti vainqueur au premier tour des élections n'a remporté aucune des 13 grandes régions. Une défaite qui s'explique par le "barrage républicain" de la gauche.

Le parti socialiste par la voix de son premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis a appelé au soir du premier tour, ses candidats à se retirer de la course dans ces trois régions où le FN est arrivé en tête, pour soutenir les candidats des Républicains arrivés deuxièmes afin que ces derniers remportent au second tour face au FN.

Un message appuyé par le Premier ministre français Manuel Valls qui avait à son tour invité sur TF1, les candidats socialistes dans le PACA, Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, à se retirer au profit des candidats du parti Les Républicains (LR) qui sont les mieux placés.

Autre enseignement de ce second tour, la hausse du taux de participation comparé au premier tour. Selon Opinion Way/B2S, dimanche à 20h00, le taux d'abstention était de 41,5% contre 50,09% au premier tour.

Le Premier ministre Valls a salué, après la proclamation des résultats, les électeurs qui dit-il "ont répondu à l'appel très clair et courageux : celui de la gauche à faire barrage à l'extrême droite qui n'obtient ce soir aucune région".

M. Valls souligne toutefois que ce soir, "aucun soulagement, aucun triomphalisme, aucun message de victoire. Car le danger de l'extrême droite n'est pas écarté loin de là. Je n'oublie pas les messages du premier tour et les élections passées...", a indiqué le Premier ministre français.

Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy a également attiré l'attention dans son message dimanche soir, aux résultats du premier tour.

"Cette mobilisation en faveur de nos candidats du second tour ne doit cependant sous aucun prétexte faire oublier les avertissements qui ont été adressés à tous les responsables politiques nous compris lors du premier tour de ces élections régionales", a-t-il indiqué.

Selon l'ancien président français, aujourd'hui chef du parti Les Républicains, "le refus de toute compromission avec les extrêmes a permis ces résultats".

Quant à Marine Le pen, présidente du FN, elle a remercié ses électeurs "patriotes, courageux et déterminés d'avoir su refuser les intimidations, l'infantilisation et les manipulations. Merci de vous être affranchis de mots d'ordre indécents, de cette campagne de calomnie et de diffamation décidée dans les palais d'orées de la République (...)", a déclaré Mme Le Pen qui fait allusion à la stratégie de barrage contre le FN, lancée par le PS.

Pour la présidente du FN, le premier résultat "concret" était obtenu dès le premier tour. "Par rapport à la dernière élection régionale de 2010, nos listes passent de 9,17% à 30% des voix en ce second tour soit cinq ans plus tard confirmant comme l'avaient déjà montré les élections européennes et départementales, la montée inexorable, élections après élections du courant national", s'est félicité Mme Le Pen.

Source: Xinhua