Chen Mo 

Au cours de ces deux dernières années, la Chine a promu la construction de la Ceinture économique de la Route de la Soie et de la Route de la Soie maritime du 21^e siècle (dite initiative « Ceinture et route ») pour développer le commerce international et améliorer la connectivité des infrastructures dans les pays le long de ces itinéraires. La coopération énergétique est un aspect fondamental de cette initiative.

L'approvisionnement en énergie dans le monde s'est de plus en plus diversifié au cours de ces dernières années. La percée révolutionnaire des Etats-Unis dans l'exploitation des gaz de schiste et du pétrole a eu un impact énorme sur le marché mondial de l'énergie, réduisant les importations pétrolières de l'Arabie saoudite et d'autres pays producteurs de pétrole du Golfe. L'Europe est également à la recherche de sources d'approvisionnement en énergie supplémentaires, de l'Asie centrale à l'Afrique du Nord.

Depuis longtemps, le Moyen-Orient est un fournisseur de pétrole pour la Chine et cette relation va se poursuivre sur le long terme. En outre, la demande chinoise en pétrole va augmenter avec la croissance économique, de sorte que la Chine et le Moyen-Orient continueront d'être liés de façon interdépendante sur le marché de l'énergie.

Mais la coopération devrait s'étendre au-delà de l'énergie vers d'autres domaines tels que le transfert de capacité industrielle et la construction de zones de libre-échange. L'initiative « Ceinture et route » propose des bénéfices évidents pour les deux parties.

D'abord, l'initiative permettra de maintenir des relations bilatérales stables entre la Chine et les pays participants de la région. Dans son édification, ces pays vont renforcer les échanges entre les populations et les hauts dirigeants vont intensifier leurs contacts et renforcer l'amitié bilatérale.

Plus important encore, les pays peuvent satisfaire leurs besoins variés grâce à la coopération avec la Chine.

En raison de sa croissance démographique rapide, l'Arabie saoudite dispose d'une forte demande pour la construction d'habitations, la modernisation de ses villes et l'édification d'un nouveau système de transport, entre autres projets d'infrastructure. De nombreuses entreprises chinoises ont déjà mené à bien des projets dans le ferroviaire, le portuaire, la pétrochimie, mais aussi dans les infrastructures de télécommunication, la construction de ponts et de routes. Grâce aux progrès technologiques rapides et à l'amélioration de leurs performances, les entreprises chinoises deviennent de plus en plus compétitives sur les marchés internationaux. Elles sont désormais en mesure d'entreprendre la plupart des projets à l'étranger, quelle que soit leur envergure. 

Il aura fallu plus de temps pour que l'Iran développe ses industries. Son développement industriel est resté lent non par manque de capacité, mais à cause des sanctions internationales à long terme. Toutefois, ces sanctions ont été levées après que le pays a conclu un accord en juillet 2015 avec les grandes puissances pour imposer des limites à son programme nucléaire. En conséquence, les investissements en provenance de l'étranger, y compris la Chine, vont probablement connaître une forte croissance. Les entreprises chinoises vont non seulement offrir des emplois aux Iraniens, mais aussi fournir au pays à la fois de nouvelles technologies et leur expérience. 

Par exemple, les champs pétroliers de l'Iran sont pour la plupart terrestres et exploités avec des équipements désuets. La plupart doivent être technologiquement mis à niveau pour améliorer la productivité. Les compagnies pétrolières de Chine ont une riche expérience dans la reconstruction et l'optimisation de ces gisements, ce qui permet aux deux pays de renforcer leur coopération et de promouvoir l'exploitation des champs de pétrole et de gaz naturel de l'Iran.  

En outre, la Chine pourra aider l'Iran à construire de nouvelles infrastructures, comme la ligne à grande vitesse reliant Téhéran et Mashhad (la deuxième plus grande ville du pays) et un réseau de transport et d'oléoducs qui seront le moteur du développement économique du pays. La mise en œuvre de ces projets va stimuler la croissance économique locale et accroître les opportunités d'emploi. De plus, l'Iran pourra ancrer sa stratégie de développement dans l'initiative « Ceinture et route ». 

Pour préparer l'avenir, la Chine est en train de négocier un accord de libre-échange avec le Conseil de coopération du Golfe. Si un tel accord est conclu, la Chine et les pays du Golfe auront l'occasion d'approfondir leur coopération dans la production pétrolière et d'autres secteurs. En agissant de concert, la Chine et le Moyen-Orient pourront réaliser plus de progrès dans le développement de leur coopération économique à l'avenir.  

(Chen Mo est chercheure associée à l'Institut d'études de l'Asie occidentale et de l'Afrique, relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine.) 

Beijing Information