Douze pays viennent de conclure leurs négociations sur un accord de libre-échange transpacifique (Trans-Pacific Partnership Agreement, ou TPP), ce qui souligne l'importance du partenariat régional dans le commerce mondial, et qui se lance par la mise en jeu du commerce des services entre les pays concernés.

L'industrie des services, qui représente l'essentiel de la compétitivité des Etats-Unis, n'a pas une si grande importance au sein de l'OMC en comparaison avec le commerce de biens, et la Chine n'est pas prête à ouvrir entièrement son industrie de services, notamment les secteurs des finances et des télécommunications qui sont étroitement liés à la sécurité nationale.

Le TPP préconise la neutralité complète de la concurrence en stipulant des contraintes qui devront peser sur les « entreprises publiques », alors que l'économie chinoise est basée sur la propriété publique, ce qui est incompatible avec les nouvelles règles du TPP.

Mais la Chine jouit toujours d'avantages sous le régime actuel du commerce mondial, puisque les pays développés pratiquent généralement des droits douaniers faibles, en comparaison avec ceux des pays en développement. Les partenaires commerciaux de la Chine sont surtout des économies développées, comme les Etats-Unis et le Japon, qui auraient une chance de percevoir 5 % de plus de droits de douane sur les importations de la Chine, si cette dernière ne devenait pas membre du nouveau cycle TPP.

La Chine va certainement continuer à tisser son réseau global de libre-échange, en s'adressant à ses pays voisins, aux pays situés sur le trajet des nouvelles Routes de la soie, et en restant ouverte à tous les pays du monde. En réalité, outre les 14 accords déjà signés, la Chine mène des négociations avec plusieurs pays, dont certains futurs membres du TPP, sur le libre-échange.

Même avec les Etats-Unis qui cherchent à mettre en valeur leurs avantages dans la concurrence mondiale, il ne sera pas impossible de réaliser le libre-échange des marchandises pour la Chine, puisque ce sera une bonne voie pour les deux pays de poursuivre leur coopération gagnant-gagnant. Il sera aussi possible pour la Chine d'adhérer au TPP, le jour où elle remplira les exigences de ce dernier, en menant à bien les réformes de ses entreprises publiques et en réalisant l'ouverture de son industrie tertiaire au fur et à mesure de la croissance de son économie.

En un mot, le TPP sera aussi bien un défi qu'une opportunité pour la Chine !