Le premier ministre britannique David Cameron devrait signer un accord historique le mois prochain, qui permettra à la Chine de construire un réacteur nucléaire dans l'Essex, dans le sud-est de l'Angleterre. La centrale sera la première conçue et exploitée par la Chine dans un pays occidental développé.

Le gouvernement britannique cherche aujourd'hui à remplacer ses centrales de combustibles fossiles vieillissantes par des alternatives à faible carbone, et la participation de la Chine est la clé de ses projets nucléaires.

Le réacteur chinois devrait être capable de produire 1 gigawatt d'électricité, suffisamment pour satisfaire les besoins d'un million de foyers britanniques.

Il est évident que les projets nucléaires nécessitent de gros investissements de capital initial et un long délai avant que des gains soient enregistrés dans la production d'électricité, de sorte qu'un investisseur financier pur dans un tel projet pourrait être en proie à l'incertitude sur ses rendements futurs.

Si un investisseur participe au développement d'une centrale, ainsi qu'aux phases de construction, d'exploitation, de cycle du combustible et de démantèlement, il a une chance d'enregistrer des gains sur un éventail de services au fur et à mesure que le projet avance.

Depuis plusieurs années, les entreprises nucléaires chinoises sont en discussion avec des entreprises, centres de recherche et organisations du Royaume-Uni pour investir et localiser leurs technologies sur le marché britannique.

Les pourparlers ont commencé avec le projet Hinkley Point C, conduit par le groupe EDF, un grand producteur d'électricité, en grande partie détenu par le gouvernement français.

Bien que ce projet en soit déjà à un stade avancé de planification, un développement majeur est survenu en 2013 lorsque la société énergétique britannique Centrica a décidé de retirer sa participation de 20 % en raison de l'escalade des coûts et des retards.

Le groupe EDF et deux sociétés nucléaires chinoises, China General Nuclear Power Corporation et China National Nuclear Corp, ont conclu un accord en 2013. Les deux sociétés chinoises soutiendront le projet Hinkley Point C, et seront également des partenaires juniors, tout en couvrant une partie des coûts, pour une usine de suivi à Sizewell. EDF dirigerait la construction et l'exploitation des deux sites.

En retour, EDF soutiendra les deux sociétés chinoises dans le développement d'une nouvelle centrale nucléaire à Bradwell B, le site d'une centrale partiellement déclassée au Royaume-Uni. Le groupe français deviendrait un partenaire minoritaire et aiderait les Chinois à passer le processus d'approbation de la Grande-Bretagne pour une nouvelle conception du réacteur.

L'organisme de réglementation nucléaire du Royaume-Uni est l'un des plus stricts au monde, et si les entreprises chinoises passent avec succès l'évaluation de conception, elles sont en bonne position pour exporter vers d'autres pays.

Bien qu'il existe des préoccupations concernant la sécurité de la technologie nucléaire chinoise, la Chine possède le plus grand programme d'énergie nucléaire et une riche expérience, avec 21 réacteurs nucléaires en exploitation dans huit sites différents et 28 autres en cours de construction.

Une étape importante pour l'exportation de la technologie nucléaire chinoise a eu lieu en décembre, lorsque l'ACP1000, le réacteur nucléaire de la Chine National Nuclear Corp, a passé l'examen de la sécurité des réacteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Recevoir cette reconnaissance de sécurité de l'AIEA a mis d'ACP1000 sur un pied d'égalité avec d'autres technologies nucléaires de troisième génération à l'échelle mondiale, et ajoute à sa crédibilité dans le processus d'exportation.

Sur cette base, l'investissement et la technologie de la Chine qui seront utilisés dans le projet nucléaire britannique seront bénéfiques pour les deux parties.

Source: french.china.org.cn