Han Bo
Si l'on recherche le nom « Wang Hongtu » sur Baidu, le plus grand moteur de recherche en Chine, on peut y lire ceci : Homme, né le 29 décembre 1963. Professeur adjoint du département de chinois, ainsi qu'éducateur des maîtres du département de littérature comparée et de littérature mondiale à l'Université de Fudan (Shanghai). Membre de l'Association internationale de littérature comparée, membre du Comité des recherches scientifiques des jeunes de l'Association chinoise de littérature comparée, et gérant de l'Association de littérature comparée de Shanghai. Il a obtenu en 1989 le diplôme de maîtrise de littérature comparée à l'Université de Fudan, et en 1996 une seconde maîtrise de littérature à l'Université d'Indiana aux Etats Unis...
La biographie de Wang Hongtu sur Baidu montre deux points importants : il est un écrivain d'origine shanghaienne, et il a habité à l'étranger. Et cette expérience américaine lui permet la comparaison lorsqu'il parle de la ville de Shanghai.
Wang Hongtu
« Après mes études à Fudan, j'ai travaillé cinq ans à l'Académie des sciences sociales de Shanghai, puis je suis parti compléter mon cursus aux Etats-Unis. En 2004, j'ai été professeur invité à l'Université des Langues étrangères de Kyoto (Japon). De novembre 2007 à novembre 2009, j'ai été directeur du département Chine de l'Institut Confucius de l'Université de Hambourg (Allemagne), a expliqué Wang Hongtu. Pendant mon séjour de cinq ans à l'étranger, Shanghai a connu d'énormes changements, à l'instar de nombreuses autres villes chinoises. Mon premier déplacement à l'étranger, c'était en 1991, pour participer à une conférence au Japon. A vrai dire, la Shanghai d'alors ressemblait à un petit village délabré, en comparaison avec Tokyo. Mais en 2004, alors que je me rendais à nouveau au Japon, Shanghai était pleine de dynamisme, regagnant son statut grande métropole internationale. »
Wang possède un fort sentiment d'appartenance à sa ville natale, ce qui se manifeste dans bon nombre de ses œuvres littéraires. En effet, dans ses livres, le premier rôle est souvent tenu par la Perle de l'Orient, métropole animée et bruyante. Selon lui, l'urbanisation revêt à la fois un caractère charmant, et un horrible sentiment. Les forêts en acier et ciment ont cruellement écrasé le rêve de quantité de personnes.
« L'urbanisation joue un rôle comme moteur économique dans le processus de mondialisation. La Chine est déjà entrée dans une ère d'urbanisation accélérée. Avec le développement de l'urbanisation, le monde semble être en train de devenir une unique grande ville », a-t-il remarqué.
« Quand je réside à l'étranger, je suis nostalgique. Shanghai me fait non seulement bénéficier de la commodité et du confort de la civilisation moderne, mais également ressentir ses aspects sombres, a dit Wang. La Shanghai actuelle rassemble les essences des civilisations de diverses métropoles du monde, et en même temps les problèmes urbains. On se sent souvent stressé en ville, et par ailleurs, le coût de la vie y est élevé, les gens sont indifférents les uns avec les autres, le rythme de vie est étouffant, et le culte de l'argent me met mal à l'aise. Tout le monde a l'air d'être un commerçant ici. »
L'évolution de Shanghai se manifeste également dans le changement d'attitude de ses habitants. Wang estime que la soi-disant nostalgie des Shanghaiens est un phénomène culturel récent, ayant apparu dans les années 90. Cependant, avec le redressement de l'économie et le développement, ce sentiment perd peu à peu de sa vigueur.
Wang n'est pas en accord avec le thème de l'Exposition universelle : Meilleure ville, meilleure vie. Il trouve cette expression incomplète, du fait que de nombreuses personnes ne se sentent pas heureuses en ville, et ne bénéficient pas d'un environnement sain. Au cours des dix dernières années, la structure de la ville a évolué. Accumulant les problèmes, Shanghai est devenue l'une des villes chinoises où le fossé entre riches et pauvres est le plus profond.
De plus, Wang ne se satisfait pas de la culture actuelle de Shanghai, estimant que la créativité de la ville s'est éteinte ces dix dernières années. Mais l'Exposition universelle offre une opportunité pour renverser la vapeur. Les Shanghaiens doivent se défaire de leur narcissisme, étendre leur horizon, et s'efforcer de faire revivre leur culture.
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