Paul Jean-Ortiz, Directeur d'Asie et d'Océanie au Ministère français des Affaires étrangères, est considéré en France comme un spécialiste en matière des affaires concernant la Chine. Début mai, il a accepté d'accorder au Quai d'Orsay une interview à un journaliste chinois.
« Les relations franco-chinoises ont connu certaines frictions dans le courant de l'année dernière par suite des raisons que tout le monde connaît. », a dit mot à mot en chinois Paul Jean-Ortiz. Puis, il a ajouté : « Cependant, je suis persuadé que nos deux pays ont une position semblable sur de nombreux problèmes internationaux d'importance. La France et la Chine ont rétabli l'année dernière des relations diplomatiques normales et cette année, leurs relations bilatérales continuent à se réchauffer grâce à l'Exposition universelle qui se déroule actuellement à Shanghai. »
Il a cité comme exemple la Conférence internationale de Copenhague sur les changements climatiques en indiquant que malgré les divergences de vues des deux pays, ils ont toujours entretenu des voies directes de dialogue qui leur ont permis d'échanger facilement leurs idées.. « Ces derniers temps, le Ministre de la protection de l'Environnement de votre pays était justement en visite en France. », a-t-il fait remarquer.
Pour plus de détails en matière de la protection de l'environnement, Paul Jean-Ortiz a évoqué l'identité de vue et de position de la Chine et de la France dans le domaine de l'utilisation de l'énergie nucléaire et qu'elles ont obtenu de grands succès quant à cela. Il a révélé qu'en 2009, les deux parties française et chinoise ont conclu un important accord de coopération nucléaire et que la France désire continuer à aider, sur la base de leur coopération en 1994 dans la construction des centrales nucléaires de Qinshan et de Dayawan, la Chine à réaliser un troisième centrale nucléaire « qui est en fait deux ».
D'autre part, l'installation à Tianjin de la chaîne de fabrication de l'Airbus A-320 est une autre bonne et importante opportunité de coopération économique pour les deux parties.
Pour Paul Jean-Ortiz, dans la coopération économique et commerciale franco-chinoise qui se développe sans cesse, le plus grand problème pour la partie chinoise c'est toujours « Comment améliorer et perfectionner le système judiciaire » et « Comment protéger et garantir les droits et intérêts des entreprises étrangères ».
Pour ce qui est de ce problème-là, il y a eu effectivement des frictions et des litiges au sein du milieu commercial sino-français, dont les exemples de la « dispute sur le droit de production entre Danone et Wahaha » et le « retrait d'Alstom de la concurrence technique du chemin de fer TGV chinois. Paul Jean-Ortiz pense que ces deux affaires ainsi que les difficultés auxquelles est exposée la partie chinoise font que les entreprises des autres pays auront des scrupules et de l'appréhension et réfléchiront à deux fois avant d'investir en Chine.
« Toutefois à ce sujet-là, il y aura de grands progrès en Chine, car ses propres entreprises ont besoin également de la protection en matière du droit de propriété intellectuelle. », a indiqué Paul Jean-Ortiz
Parlant de l'élargissement de la coopération franco-chinoise dans d'autres domaines, il a fait remarquer que le plus pressant pour les deux parties, en dehors du problème du ‘droit de propriété intellectuelle » c'est le « problème de la monnaie et du taux de change ».
« Comment traiter au mieux ses relations avec l'extérieur constitue pour la Chine un nouveau problème auquel il doit accorder beaucoup d'importance. », a dit Paul Jean-Ortiz qui a ajouté que c'est comme un jeune homme qui grandit sans cesse et qui devient de plus en plus fort et robuste. Le monde extérieur est obligé de réajuster ses idées et ses opinions sur lui et de changer son attitude et son comportement envers lui. Mais, il faut du temps pour pouvoir s'adapter petit à petit à la nouvelle situation et pour régler au mieux tous les problèmes qui y subsistent. »
Source: le Quotidien du Peuple en ligne |