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Renaissance écologique de Xiamen

XIA YUANYUAN, membre de la rédaction  ·  2025-01-13  ·   Source: La Chine au présent
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Vue du Parc de la zone humide de la baie Wuyuan à Xiamen

Tous les week-ends, la piste cyclable de la baie Xinglin, située dans l’arrondissement de Jimei à Xiamen (Fujian), attire de nombreux habitants locaux et touristes, dont Théogène Habumugisha, un Rwandais qui vit à Xiamen depuis de nombreuses années. « C’est l’une de mes attractions préférées à Xiamen, où je viens souvent faire du vélo avec des amis. Le paysage est magnifique et l’air est frais, tout est très agréable ici », déclare-t-il. S’étendant sur 2,6 km, la piste cyclable traverse la mer. Il est difficile d’imaginer que cet endroit était autrefois marqué par la saleté et le désordre.

Xiamen, entourée par la mer, est une ville côtière typique. Cependant, la protection écologique de ces villes est un défi mondial majeur. Au début de la réforme et de l’ouverture de la Chine, l’environnement aquatique de nombreuses régions, dont la baie Xinglin, a été endommagé en raison du développement intensif des activités économiques.

Depuis plus de 30 ans, la ville ne cesse de déployer des efforts pour explorer une voie de développement de haute qualité où la croissance économique et la protection écologique vont de pair, adoptant une série de mesures à partir de la gouvernance intégrée du lac Yundang.

Aujourd’hui, Xiamen s’est transformée en une véritable ville-jardin. Elle a remporté plus de 20 distinctions nationales et internationales dans le domaine de l’écologie, dont le Prix d’Honneur d’ONU-Habitat, le titre de Ville écologique nationale, celui de Ville-jardin internationale, et le Prix des meilleures pratiques pour la conservation et la restauration de l’écologie marine. La ville est désormais un exemple en matière de gouvernance écologique des villes côtières.

Un aménagement intégré

Avec une superficie de 1,6 km2, le lac Yundang est le seul lac artificiel intérieur d’eau de mer à Xiamen. Bordé de végétation, il offre parfois le spectacle d’aigrettes en vol. « Ce lac a connu un changement énorme en plus de trente ans », indique Zhong Pengze, employé de la section de la qualité technique du Centre de protection du lac Yundang.

Dans les années 1970, l’environnement écologique de ce lac était dégradé. Les eaux usées domestiques des habitants et les eaux polluées de plus de 300 usines étaient rejetées directement dans le lac sans être traitées, entraînant une détérioration de la qualité de l’eau, avec des déchets flottants et des odeurs désagréables, ainsi que la disparition des poissons et des crevettes.

Depuis les années 1980, la municipalité de Xiamen a intégré la protection de l’environnement écologique dans la conception de son développement socioéconomique de haut niveau, initiant ainsi la dépollution du lac Yundang. Avec un plan à long terme, tous les fonctionnaires s’investissaient dans ce projet. Après cinq phases d’assainissement sur plus de 30 ans, le lac Yundang est passé de « lac malodorant » à « poumon vert de la ville » et à « jardin de la ville ».

Forte de ce succès, Xiamen a progressivement entrepris l’aménagement global de nombreuses autres zones aquatiques, telles que la baie Wuyuan, la baie Xinglin et la baie Maluan.

« Les différentes baies nécessitent des traitements spécifiques lors de leur aménagement », indique Yang Shengchang, professeur à la faculté de l’environnement et de l’écologie relevant de l’Université de Xiamen. « Il faut développer une approche différenciée, “une baie, une solution”, en fonction des caractéristiques écologiques de chacune. »

Après une série de mesures, Xiamen a réussi à créer de beaux paysages écologiques marins et un environnement littoral agréable à vivre. Les oiseaux, véritables indicateurs de la restauration écologique, témoignent de ses améliorations. Burkhard Risse, un Allemand vivant depuis plusieurs années en Chine et passionné d’observation des oiseaux, a découvert à Xiamen de nombreuses nouvelles espèces qu’il n’avait jamais vues auparavant.

« Les espèces d’oiseaux sont nombreuses à Xiamen, et il existe beaucoup de sites d’observation bien situés et relativement concentrés, comme le parc Bailuzhou, le parc de mangroves Xiatanwei, le parc de zone humide Shuangxi et le lac Yundang. J’ai photographié des aigrettes blanches, des hérons cendrés, des bihoreaux et des étourneaux à col noir dès la première fois que je suis venu à Xiamen », raconte M. Risse.

Lin Tao, membre de l’Association d’observation des oiseaux de Xiamen et directeur adjoint du centre de recherche sur la planification et la gestion de l’environnement écologique relevant de l’Institut de l’environnement urbain de l’Académie des Sciences de Chine, aime également photographier des oiseaux près du lac Yundang. Il remarque que les enregistrements d’espèces d’oiseaux dans la zone autour du lac n’ont cessé d’augmenter au cours des dernières années, et que l’amélioration continue de l’environnement du lac Yundang permet à l’harmonie entre l’homme, les oiseaux et la nature de devenir une réalité permanente.

Des cygnes noirs au Parc de la zone humide de la baie Wuyuan à Xiamen (PHOTOS : YU XIANGJUN)

Une barrière écologique

Comment protéger davantage l’environnement marin, consolider la barrière écologique et renforcer la résilience de l’écosystème des zones côtières lors de la restauration des baies ? Les zones humides côtières de Xiamen, notamment le parc de mangroves Xiatanwei, offrent une réponse satisfaisante.

Les mangroves, groupes de plantes ligneuses qui poussent dans la zone intertidale des côtes tropicales et subtropicales, protègent contre le vent et les vagues, purifient l’eau de mer, fixent et stockent le carbone, et fournissent un habitat aux oiseaux, aux poissons et aux crevettes. Elles sont ainsi surnommées « gardiennes des côtes » et « poumons verts de l’océan ».

Le parc de mangroves Xiatanwei, situé dans l’arrondissement de Xiang’an, offre un agréable contraste entre ses forêts luxuriantes et ses paysages de baie. En tant que plus grand parc de mangroves reconstitué artificiellement dans la province du Fujian, il attire chaque jour de nombreux visiteurs. Cependant, il était autrefois une zone marécageuse désastreuse. En raison de la poldérisation aveugle et de l’aquaculture désordonnée, les eaux de cette zone maritime étaient fortement eutrophes, et les mangroves avaient disparu pendant plus de 20 ans.

Pour inverser cette tendance à la dégradation écologique, à partir de 2005, l’académicien Lin Peng, surnommé le « père de la mangrove chinoise », a conduit son équipe à planter avec succès 100 mu (un mu = 1/15 ha) de forêt expérimentale dans le parc.

De 2010 à 2022, avec le soutien du ministère des Ressources naturelles, Xiatanwei a entrepris deux phases de restauration écologique et a planté un total d’environ 85 hectares de mangroves. Elles forment une « zone tampon verte » et sont devenues une barrière écologique naturelle contre des catastrophes marines telles que les typhons et les ondes de tempête.

Yang Shengchang explique que les mangroves ont une excellente capacité de stockage du carbone, avec une capacité de séquestration de carbone annuelle pouvant atteindre 4,3 tonnes de CO2 par hectare.

En août 2017, à l’occasion du Sommet des dirigeants des BRICS à Xiamen, la deuxième phase du projet de restauration écologique de Xiatanwei a été identifiée comme base de démonstration de forêts neutres en carbone, permettant de diffuser l’idée de développement vert et bas-carbone de Xiamen dans le monde.

Lu Changyi, professeur à la faculté de l’environnement et de l’écologie de l’Université de Xiamen, explique que ces « gardiennes des côtes » apportent non seulement des avantages écologiques, mais également des avantages sociaux et économiques. Le parc de mangroves de Xiatanwei peut accueillir 46 000 visiteurs par jour, ce qui stimule l’investissement dans les environs et améliore les conditions de vie, créant ainsi davantage d’opportunités pour le développement de haute qualité de Xiamen.

D’après une enquête de la faculté de l’environnement et de l’écologie, Xiamen comptait 180 hectares de forêts de mangroves fin 2023.

Une expérience réussie qui s’internationalise

Erik Solheim, ancien directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement, a déclaré que Xiamen est un excellent exemple de restauration écologique de haut niveau pour les villes côtières à travers le monde, et que l’expérience de Xiamen mérite d’être étudiée et reproduite.

Depuis trois décennies, Xiamen développe activement le « partenariat bleu », élargit continuellement son « cercle d’amis maritime », et renforce les échanges et la coopération avec d’autres villes côtières dans les domaines de l’exploitation des ressources marines et de la restauration écologique marine. Par exemple, la ville organise des formations sur les technologies de la mariculture au Costa Rica, collabore avec la Thaïlande pour restaurer les plages de sable de Pattaya, et travaille avec l’Indonésie à la construction d’un observatoire conjoint des océans dans la province de Sulawesi du Nord.

En octobre 2005, Xiamen a organisé pour la première fois le Forum international des villes maritimes, lors duquel les délégués ont signé conjointement la Déclaration de Xiamen actant la coopération mondiale pour le développement durable. Ils ont proposé d’organiser régulièrement à Xiamen une Semaine internationale de l’océan. Depuis 2007, la Semaine internationale de l’océan de Xiamen, qui remplace le forum, se tient chaque année en novembre et attire plus de 130 pays et régions, ainsi que plus de 50 organisations internationales importantes.

En 2006, le secrétariat du PEMSEA Network of Local Governments (PNLG) s’est installé en permanence à Xiamen, reliant 53 villes membres de 10 pays pour promouvoir et mettre en pratique le concept de gestion intégrée des zones côtières.

« La gouvernance de l’écologie marine constitue un défi mondial. Xiamen, autrefois bénéficiaire de la coopération et des échanges internationaux maritimes, se transforme maintenant en contributeur », relève Zhou Lumin, membre du groupe d’experts en océan de Xiamen.

En 2007, l’Université de Xiamen a lancé le premier programme chinois de Master en affaires maritimes, dont environ un tiers des admis viennent de pays partenaires de l’initiative « la Ceinture et la Route » tels que l’Indonésie, le Bangladesh et le Pakistan.

En 2008, la Semaine internationale de l’océan de Xiamen et la Semaine mondiale de l’eau de Stockholm ont signé un accord de jumelage.

De plus, Xiamen a mis en place de nombreuses plateformes d’échanges internationaux maritimes, telles que le Centre de développement durable marin de l’APEC et la plateforme de formation des talents du Centre d’innovation du Partenariat des BRICS sur la nouvelle révolution industrielle. La ville partage activement son expérience avec le monde, collaborant pour promouvoir le développement durable des océans.

« La question de savoir si la croissance économique doit se faire au détriment de l’environnement est un défi auquel de nombreux pays en développement sont confrontés. Aujourd’hui, la pratique et l’expérience de Xiamen en matière de protection écologique montrent que ces deux aspects ne doivent pas être traités de manière binaire, mais peuvent se promouvoir mutuellement et se développer en synergie », conclut Tungamirai Eric Mupona, étudiant zimbabwéen en Chine, spécialisé dans les affaires internationales et la gouvernance mondiale à l’Université du Zhejiang.

 

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